Mais pourquoi acheter un autobus scolaire??

En mars dernier, on avait une date prévue de départ, mais on n’avait toujours pas pris de décision sur la forme que prendrait le prochain voyage d’un an. On hésitait parmi 3 options principales : un voyage en sac à dos, en voilier ou… en autobus. L’idée de l’autobus avait surgi un soir sur un voilier, avec entre autres l’équipage de No agenda. On échangeait sur l'origine de notre année en bateau. Sans trop savoir d’où ça venait exactement, Eric s’est mis à parler d’un rêve de modifier un autobus. Le rêve de conduire un autobus… mais surtout ouvrir la porte du chauffeur d’autobus… Yan de No agenda et Eric semblaient se comprendre… Les filles, nous, on a plutôt continué à parler de voyage!

Car, pour ma part, ça ne m’a jamais traversé l’esprit de voyager à bord d’un autobus scolaire. Mais, bon, à 21 ans, ça ne m'avait pas non plus traversé l'esprit de vivre sur un voilier... Après tout, je rêve de voyage, donc tous les moyens de transport sont possibles.

Réflexion en navigation vers le lac Champlain

En 2017, en navigation vers le retour au bercail, après une année sur l'eau, les longues journées à naviguer dans l’Intracostal nous ont permis de réfléchir à une façon de vivre à nouveau ce rêve. On était si bien, avec ce rythme de vie, si bien dans ce voyage. Mais Alixia ne partageait pas notre opinion, elle qui rêvait plutôt, je crois, de la terre ferme… question de courir bien loin de sa famille… Bon, pas si loin quand même, mais plus loin que 42 pieds. Eric s’est donc mis à rêver à un autobus… 

Des vacances sur Perla qui permettent d’élaborer un plan…

À l’été 2018, il a même élaboré un super plan : on amène Perla jusqu’en Floride, prêt à partir vers les Bahamas en 2022. Entre temps, on modifie un autobus. On amorce notre année en juillet 2022 avec notre autobus modifié. En décembre, on embarque sur Perla, on passe 4 mois aux Bahamas et ensuite, on termine l’année sur la terre ferme. Un super plan! Les filles sont emballées. Alixia qui nous dit toujours qu’elle ne pourra pas survivre à une autre année en voilier avec nous tous embarque dans ce plan. 4 mois en voilier, aux Bahamas, ça se tolère! Charline aimerait mieux vivre un an en voilier, mais elle est toujours partante pour tous les projets. Daphné et Florane imaginent déjà la configuration intérieure…

Mais, moi, je suis toujours un peu rabat-joie. Est-ce réaliste d’entretenir un voilier, de profiter du voilier, de naviguer jusqu’en Floride durant nos étés, tout en modifiant un autobus?! Je venais de faire éclater la balloune de mon chum… Et 3 de mes filles aimaient aussi bien se consacrer à l’autobus, Alixia la première.

Un voilier plus grand… ou un autobus?!

Lorsqu’une charmante famille a manifesté son intérêt pour Perla, on s’est dit que cela nous donnait l’option d’acheter soit un voilier plus grand ou… un autobus.

Charline et moi, on penchait pour les beaux navires… Eric aussi. Ils sont nombreux du côté de la Méditerranée. C’était une option… pour nos 40 ans, on pensait faire un voyage en couple et aller visiter des voiliers de l’autre côté de l’océan. Mais, il y a eu la COVID-19… Et tout à coup, tout est devenu plus compliqué… et 2022 approche à grands pas.

Une sortie romantique chez Girardin

Pour notre première sortie en tête à tête après le Grand confinement, Eric et moi, on est plutôt allés à Drummondville, chez Girardin… Vraiment romantique.

Un autobus jaune, ça ressemble à un autre autobus jaune. À l’intérieur, ça pue. Il reste même de vieux lunchs oubliés. Yark. Visiter un autobus, ce n’est clairement pas comme visiter un voilier, avec une âme, une histoire, des passionnés. Il fait gris et il mouillasse. Je voudrais tant entendre le vent qui fait cogner les drisses sur les mats des voiliers. Je regarde sous l’autobus, c’est ce qu’il faut faire, il parait, mais je ne sais pas vraiment quoi regarder.

On repart, plutôt mitigés. Vraiment? On a envie de s’embarquer là-dedans? Aucune passion de mécanique, de plomberie, ni même de rénovation ne sommeille en moi. C’est le voyage qui m’allume… On arrête donc sur le chemin du retour visiter des motorisés. Ça pourrait être une option, mais ni Eric ni moi ne sommes emballés. On retourne voir les nombreux voiliers à vendre sur internet. Si près et si loin.

Florane, Daphné et Alixia, elles, rêvent d’un autobus. Charline continue à rêver de voiliers.

Mais, la réalité demeure, il est compliqué d’aller visiter des voiliers. Très compliqués.

Et on a envie d’être dans l’action. D’avancer vers notre rêve. On doit prendre une direction, le temps commence à filer.

D’autres autobus… et un passionné, passionnant qui rallume le rêve du voyage

D’autres autobus sont visités, rien de concluant. Pour notre anniversaire de mariage, on fait encore une fois une sortie très romantique, on se rend dans une école privée à Laval pour visiter d’autres autobus! Il fait merveilleusement beau. C’est tout! On voit toutes sortes d’autobus, à toutes sortes de prix. On ne sait pas trop…  Mais le ciel est magnifiquement bleu!

Quelques week-ends plus tard, on visite un autre autobus, déjà plaqué VR, ce qui est un avantage non négligeable au Québec. Enfin, on rencontre un humain passionné et passionnant. Il nous raconte ses voyages, il me fait tellement de bien, il rallume la flamme qui me dit que tout est possible. 

En voilier, je suis également partie d’extrêmement loin, avec mes inquiétudes, notre ignorance du monde de la voile… et ce que j’y ai découvert est à un tel point extraordinaire qu'il m'est difficile de l'expliquer avec des mots.

On voudrait acheter de ce sympathique monsieur… mais un ennui mécanique nous tracasse. Nous souhaitons voyager jusqu’en Amérique centrale… il faut donc que la mécanique soit plus que fiable.

Mais, c’est cet homme qui nous pousse, sans qu’il le sache à faire le saut. La semaine suivante, on passe à l’action et on achète l’un des autobus visités à Laval.

Un nouveau projet, mais le deuil d’une traversée en famille

Charline est déçue, mais elle a toute la vie devant elle pour naviguer à nouveau. Moi, je dois faire le deuil de traverser un océan avec ma famille au grand complet. Je sais que ce n’est que partie remise, pour Eric et moi et celles qui souhaiteront nous suivre à ce moment-là. Nous naviguerons à nouveau, un jour, car on a connu ce bonheur si intense de vivre sur l’eau. Pour l’instant, on rêve des endroits à découvrir sur la terre ferme et on se met dans l’action. On a beaucoup de travail sur la planche. C’est bien correct, COVID-19, et zone rouge oblige, on n’a rien d’autre à faire de nos week-ends. C’est bon pour le corps et pour la tête. Un jour à la fois.


 

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