Planification de la scolarisation pour un voyage d'un an

 Dans la planification d’un voyage d’un an avec des enfants, il y a inévitablement la planification de la scolarisation.

Lorsque nous sommes partis un an en voilier, en 2016-2017, j’avais passé de très nombreuses heures à planifier et à débroussailler tout ce qui touche les exigences en lien avec la scolarité. Les filles devaient alors être scolarisées pour la maternelle, 2e, 4e et 6e année.

Des règles resserrées pour l’enseignement à la maison et des voyageurs non assujettis à la loi sur l’instruction publique

Depuis ce moment, le ministère de l’Éducation a resserré les règles de la scolarisation à la maison en rendant d’ailleurs les épreuves ministérielles obligatoires, ce qui n’était pas le cas auparavant pour les enfants scolarisés à la maison.

Mais, en écoutant le ministre de l’Éducation et en lisant les nombreux documents sur leur site web, j’avais remarqué qu’il ne parlait jamais des familles de voyageurs. On semblait demeurer dans une zone grise.

Effectivement. Et bien, la zone n’est pas grise en fait. Après avoir communiqué avec la direction de l’enseignement à la maison du Ministère de l’Éducation, on m’a clairement répondu que lorsqu’on prend la décision de sortir du Québec nous ne sommes plus assujettis à la loi sur l’instruction publique, et ce même si l’on conserve une adresse au Québec.

Ce que cela signifie? C’est qu’on n’est pas obligé de scolariser nos enfants.

Liberté! Mais non! Car même si on n’est pas obligé, je ne connais aucun parent qui souhaite que ses enfants ne soient pas scolarisés. En tout cas, pour notre part, on souhaite que nos filles puissent poursuivre leur scolarité avec leur cohorte initiale.

Notre expérience avec des enfants du primaire scolarisés à distance

En 2016, lorsqu’on est partis 1 an, certaines personnes nous disaient : « ah bon, vos filles vont perdre une année! Elles vont devoir reprendre leur année scolaire par la suite... » Ce n’était, bien sûr, pas notre souhait et même si j’avais confiance en nos « capacités » de parents pour leur enseigner et confiance dans les apprentissages faits durant un voyage d’un an, j’avais de nombreuses inquiétudes. Finalement, les défis ne se sont pas situés où je croyais. Je n’avais pas imaginé que ma fille, en 2e année, n’aurait aucunement envie de faire des situations complexes en mathématique (que je trouvais tellement facile!) et qu’elle me ferait de grosses colères à cet effet; que ma fille en 4e année, alors que je lui demandais ses tables de multiplication sur la plus belle plage des Bahamas, me dirait que je lui gâchais son voyage avec toutes mes questions... et que ma fille en 6e année refuserait son « diplôme » de fin d’année parce que j’ai été vraiment trop exigeante avec la fameuse « lettre d’opinion », l’un des écrits à faire en français. 

Au retour, malgré les hauts et les bas et les petites et grandes tempêtes; nos filles ont réintégré l’école sans aucun problème au niveau académique, au contraire. Les difficultés ont été plutôt, pour certaines, au niveau du cadre trop ennuyant. Mais, pour d’autres, le cadre a été bénéfique. Un cadre est bien mieux qu’une mère un peu trop exigeante...

La planification pour la 6e année du primaire, 2e secondaire et 4e secondaire

Bref, on sait qu’on s’embarque dans quelque chose... Parce que ç’a été extraordinaire d’enseigner à nos filles en maternelle, 2e, 4e et 6e année, mais ça a été aussi un grand défi à différents niveaux... Eric et moi, on le sait, nos filles aussi. Alors, lorsque je planifie la 6e année, secondaire 2, secondaire 4 et cégep, je sais qu’on est ailleurs.

Et voilà que du côté de la Direction de l’enseignement à la maison, on me dit qu’ils ne feront aucun suivi avec nous. Nos filles, en fonction de leur âge, vont réintégrer, à leur retour, le niveau scolaire qui y est lié.

Il y a clairement des avantages au fait qu’on ne soit pas assujettis à la loi sur l’instruction publique. Nos filles n’auront pas à se soumettre à des évaluations obligatoires, entre autres les examens du ministère.

En 2016, j’avais moi-même planifié l’ensemble de l’année, sans avoir aucune forme d'aide de l'école. Cette fois-ci, ça sera la même chose. J’ai le très grand avantage que ma plus vieille a déjà fait le chemin. Je peux donc consulter les cahiers pédagogiques pour toutes les années scolaires. (Par le fait même, j'ai les corrigés, si Alixia a bien noté les réponses, et si je choisis ces mêmes cahiers.)

Toutefois, même si le fait de ne pas devoir se soumettre à des évaluations ou à la remise d’un porte-folio enlève un poids... cela crée de nombreuses incertitudes. Deux de mes filles souhaitent retourner dans leur école secondaire qui n’est pas leur « école de quartier ». Il faut donc qu’il y ait une certaine reconnaissance d’acquis.

Secondaire 2, programme d’Arts-Étude

Daphné est dans un programme de danse études. De prime abord, il semblait, selon les enseignants, qu’il n’y avait pas de problème à ce qu’elle réintègre le groupe. La direction m’a plutôt fait parvenir un courriel me disant que si elle souhaitait réintégrer le groupe d’arts-études, elle n’aurait pas besoin de refaire les auditions, mais elle ferait partie de la pige s’il y avait trop d’inscriptions... Heureusement, lorsque j’ai pu parler de vive voix au directeur, son discours a été un peu plus rassurant, mais sa place ne peut être assurée. Elle devra manifester son intérêt à nouveau en octobre prochain (lors des sélections au programme d’arts-études) et refaire son inscription en février, en espérant qu’il y ait une place pour elle.

Secondaire 4, PEI

Charline est à l’école d’Éducation internationale dans un programme d'éducation intermédiaire (PEI)... et elle sera en 4e secondaire, l’année la plus importante puisque de nombreux cours sont obligatoires pour le diplôme d’Études secondaires. La direction m’a toutefois confirmé qu’elle pourrait réintégrer l’école en 5e secondaire si elle réussit ses cours, dont les cours de sciences ST et STE, une obligation à son école. Pour les cours liés à la diplomation, on n’a pas d’autres options que d’être de retour en juin pour qu’elle puisse faire ses examens de fin d’année. Sa note pour ses différents cours sera donc liée à un seul et unique examen. Elle devra être zen, car bien sûr, c’est beaucoup de pression. Pour les compétences de certains cours qui ne sont pas évaluées normalement en fin d’année, d’autres examens seront ajoutés à son horaire. La direction va me recontacter afin de planifier une séance d’examen « réaliste ». Ouf! On respire... Ça va être énorme comme retour. On le sait à quel point on est un peu déphasé après près d’un an en voyage... mais peut-être que c’est légèrement moins pire lorsqu’on reste sur la terre ferme?! Je ne sais pas. Chose certaine, on sera préparés psychologiquement. Un jour à la fois. Eh oui, c’est un choix que l’on fait que de partir avec ses enfants en voyage, on le sait. Et quand on a plusieurs enfants, il faut essayer de trouver le meilleur moment... ou le moins pire.

6e année du primaire

Et il y a Florane qui sera en 6e année. De nombreux programmes particuliers au secondaire se basent sur le diplôme de 5e année, ça, ça va; mais ils demandent également que l’élève réussisse sa 6e année... Il faudra donc voir ses souhaits et voir quelles seront les exigences de l’école où elle aimerait aller. Là aussi, on reste un peu dans le flou.

Une inscription pour conserver les dossiers « actifs »

Pour Charline, Daphné et Florane, le centre de service scolaire m’a confirmé cette semaine de procéder à l’inscription scolaire comme si elles seraient là en septembre, mais de réécrire aux différentes directions afin de leur mentionner que nous ne serons pas là à la rentrée scolaire. L’inscription permet de conserver leurs dossiers actifs dans la commission scolaire. Si nous déménagions à notre retour, nous n’aurions pas besoin de faire cela, mais puisque nos filles souhaitent retourner dans leur école respective, c’est la meilleure façon de faire. Au 30 septembre, puisqu’elles ne seront pas là dans la classe, les codes seront changés, mais leur dossier restera actif.

Et pour le cégep?

Tout n’est pas encore complètement ficelé, mais notre ainée devrait suivre 4 cours avec Cégep à distance, affilié au cégep de Rosemont. Il ne s'agit pas de cours virtuels, mais plutôt de cours par correspondace, le même principe qu'avec la TÉLUQ au niveau universitaire. Ça devrait être plus simple qu’avec le secondaire!

Le plus facile : partir après le 30 septembre!

 De façon générale, pour l'enseignement du primaire et du secondaire, tout serait beaucoup plus simple si on partait après le 30 septembre. (C'est à ce moment que le décompte est fait dans les écoles et que les subventions pour chacun des élèves sont attribuées.) Elles recevraient tous les livres de leur école, auraient des enseignants attitrés... Partir en décembre, c'est encore mieux, puisqu'elles auraient à tout le moins un premier bulletin. Mais, ce n'est pas ce qu'on a décidé. Alors, on vivra avec les avantages et les inconvénients...

Voilà, on en est là! Maintenant, je dois commander leurs très nombreux cahiers.... et dès septembre, elles devront les remplir... et surtout les comprendre.  À suivre!

On aime mieux regarder les beaux paysages à venir... mais la planification scolaire... ça fait aussi partie du voyage!


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