Juin : un mois plus que rempli - terrasse et bal des finissants!
Le mois de juin a été des plus tumultueux. Je trouve important d’écrire au quotidien, car après, tout nous parait flou... C’est ce qui se produit lorsque je pense aux dernières semaines : il n’y a plus rien de clair... beaucoup de flou!
Durant ce mois, Eric a entrepris de faire la terrasse, même si cela devait être le dernier projet, si le temps nous le permettait. Sa décision a été motivée par le fait qu’il devait percer à travers le toit de l’autobus, donc salir tous les lits, salle de bain, etc. Il avait raison de penser que ça ne serait vraiment pas une bonne idée de faire ce travail une fois que nous serions installés dans l’autobus. Il a donc travaillé fort en solitaire, encore une fois, pratiqué ses techniques de soudure, repris quelques jonctions afin d’être totalement certain que tout est des plus solides. Avec Daphné, il a vissé à travers le toit de métal afin d’installer les « pattes » de ce qui deviendra une terrasse!
Notre ami Hugo est venu nous aider à monter la structure sur le toit. Et enfin, il restait maintenant les planches de bois à installer sur le toit et à visser!
À travers ces soirées de travail, le quotidien est encore
rempli de nos emplois respectifs et la vie continue... Spectacles de danse,
collation des grades, examens de karaté, galas. Tous ces moments merveilleux
remplissent les soirées et les fins de semaine. Toutefois, on dirait qu’on n’a
jamais de journée pour se concentrer sur ce qui doit être fait en prévision du
départ. C’est un peu angoissant et en même temps, on le sait que ce sont des
choix que l’on fait, alors on respire. Malgré le chaos, il faut profiter de ces
instants, car ils ne reviendront pas.
Le 17 juin, la pause de nos emplois respectifs s’amorce pour
Eric et moi. On peut alors consacrer notre temps à terminer les nombreux petits
travaux sur l’autobus et à vider la maison. Cependant, les journées défilent à
un rythme fou. En plus, les filles souhaitent profiter de leurs derniers
moments avec leurs ami. e. s, je fais donc des aller-retour ici et là... et
pendant ce temps, je ne fais pas ce qu’il y a sur ma liste de choses à faire. Mais,
je les comprends tellement. Après deux ans de pandémie, la vie a repris, elles
peuvent être avec leurs ami. e. s. Et c’est la fin de l’année scolaire... et il
fait beau... et... bref, toutes les raisons sont bonnes pour faire autre chose
que du ménage et vider complètement sa chambre. Je crains qu’à tout moment
elles me disent : « Moi, je n’ai pas demandé de partir un an en
voyage. » En tout cas, moi, à leur âge, je pense que j’aurais sorti cette
réplique il y a déjà un moment. Bien sûr, elles m’exaspèrent par moment (même
souvent), je trouve qu’elles n’aident pas suffisamment, mais d’un autre côté,
je les trouve extrêmement résilientes étant donné les circonstances.
Alixia, pour sa part, demeure constante. Je me rappelle les
discussions que l’on avait eues avec elle avant que l’on achète l’autobus, car
c’est elle qui insistait pour que l’on prenne cette trajectoire. Je me souviens
très bien lui avoir dit que j’étais certaine qu’après quelques semaines, elle
ne participerait plus au projet. Je me suis trompée. Et, en plus, c’est elle
qui a le contrat de faire les rideaux et les moustiquaires pour les portes de
l’autobus. Un gros contrat qu’elle a relevé, malgré de nombreuses complexités.
Alors, elle mérite pleinement d’être conduite à son bal en
autobus! Lorsqu’elle et ses ami. e. s avaient eu la confirmation qu’un bal
aurait lieu cette année, il n’y avait plus aucune limousine de libre... On
avait alors émis l’idée que si l’autobus était peinturé, on pourrait peut-être
aller la reconduire à son bal.
En ce beau 21 juin (en fait, il ne faisait pas beau du tout,
mais c’était une belle journée!), Eric a travaillé fort pour que tout soit beau
et propre dans l’autobus, pendant que moi, j’étais à la Kermesse de l’école de
Florane. On dirait que je ne mets pas mon énergie à la bonne place... mais
cette dernière fête pour Florane à l’école primaire est presque aussi
importante que le bal d’Alixia (en fait, dans 10 ans, on dira que cette fête
n’était pas du tout importante, mais dans le moment présent, elle est
importante pour Florane qui quitte cette école pour toujours, sans flafla,
puisqu’elle fera sa 6e année en voyage, et comme j’ai été bénévole
pendant 11 ans pour cette école, il faut que j’y sois jusqu’au bout!) À midi 30,
je peux finalement accompagner Alixia a son rendez-vous pour ses cheveux. De
retour vers 15 h, elle enfile sa robe et ses souliers, et elle est prête à
aller rejoindre ses amies au Fort Chambly avec son chauffeur privé!
Je n’ai pas beaucoup de temps pour l’admirer, mais... je la
trouve extraordinaire. Et je trouve le chemin parcouru depuis son entrée à la
maternelle incroyable. Ma petite Alixia si réservée, qui ne disait pas un mot
de la journée à l’école, est devenue une jolie jeune femme confiante qui part
pour son bal en autobus qu’elle a elle-même modifié, en grande partie, avec son
père. La pandémie a fait bifurquer de nombreux plans... mais sans pandémie, je
ne crois pas qu’Alixia aurait pris part à un tel projet. Bref, l’autobus, dans
ce contexte de bal, a une symbolique particulière. Elle et ses ami. e. s ont
traversé les deux dernières années de pandémie avec l’incertitude du lendemain,
avec le confinement, avec des rencontres à une table à pique-nique en plein
hiver, car ce n’était pas possible de rentrer dans la maison des autres, avec
un masque au visage, avec des cours à distance une journée sur deux pendant une
année quasi complète... mais le secondaire 5 se termine comme si la
pandémie n’avait pas existé, nous rappelant que tout est éphémère, que tout
passe. Cette cohorte a malgré tout de la chance, car elle a droit à un bal à
nouveau. Et Alixia et ses ami. e. s. sont tous et toutes magnifiques en s’y
rendant à bord de Bleu Nomade.
À bord de Bleu Nomade |
En direction du bal! |
Mais, tout ça, c’est très beau, mais nous on a un départ prévu dans quelques jours. Alors, on continue de travailler!
On a aussi, la fin des classes à Daphné, Charline et
Florane... Charline demande à Eric d’aller la chercher avec ses amies après son
dernier examen. Pendant ce temps, on ne fait pas ce qui doit être fait, mais Eric
tient à rouler un peu avec l’autobus. Sur le chemin du retour, les freins
commencent à coller... Hum. Ça tombe presque bien puisqu’Eric se rendait justement
au garage pour un recalibrage de l’essieu changé quelques semaines plus tôt.
Car il faut dire qu’on a fait faire une inspection complète et mis plusieurs
milliers de $ sur l’autobus depuis quelques semaines afin de s’assurer que la
mécanique est A1 et que tout est sécuritaire.
Le mécanicien fait le retorquarge il vérifie le trouble des
freins : « ça ne semble pas être grand-chose, probablement que juste
en graissant les pivots reliés au master cylindre, tout va bien aller. Mais peut-être qu’il y a une pièce
à changer. Je vois si je peux avoir la pièce et je te reviens. »
On est le 22 juin. Eric rappelle le 23 juin à 13 h pour
avoir des nouvelles. Le garage fermait à midi pour le congé de la fête
nationale du Québec. On respire. Eric rappelle le lundi suivant, pas de
réponse. Le mardi, il appelle et rappelle; pas de retour d’appel. Mercredi, 29
juin, ça commence à urger! Toujours pas de retour de ce garage. On quitte notre
maison le 1er juillet, mais on s’était dit que l’on partait officiellement
le 4 juillet. Avec le congé de la fête du Canada, il faudrait que tout soit
réglé pour le 30 juin. Ça devient de plus en plus impossible.
Eric fait donc plusieurs autres appels et réussit finalement
à avoir un rendez-vous dans un autre garage, à Chambly pour le 4 juillet... On
reste positifs. Ça ne devrait pas être grand-chose, on devrait pouvoir partir
le 5 juillet.
On se concentre sur le ménage de la maison et le transfert
de nos choses dans l’autobus. Le temps file... Par chance, mon amie Val vient me
donner un coup de main pour le ménage et que ma famille vient nous aider à
faire un blitz pour terminer de tout vider.
À travers tout ça, on a aussi les soucis d’assurances de
l’autobus ; l’évaluation qui devait prendre un 2 semaines maximum, prend
finalement 5 semaines, ce qui nous pousse à attendre à la dernière minute pour
prendre nos assurances. Et voilà que les assureurs nous disent à tour de rôle
qu’ils ne veulent pas assurer de skoolie... Gros casse-tête qui mérite un
article en soi! On a fini par trouver, mais les délais d’attente au téléphone
sont sans fin... pendant ce temps, on est pas mal moins efficaces pour laver un
frigo! Chaque heure passe comme si c’était une minute. À ce rythme, on se dit
qu’on va sûrement mourir demain matin. (Je blague là, mais je vois tout de même
apparaitre à vue d’œil les rides sur le visage de mon chum!)
Et le 30 juin arrive, on fait un aller-retour chez le frère
d’Eric et son amoureuse pour aller porter nos poules. J’ai un pincement au
cœur, je les aime, quand même, mes poules! Mais, elles ont droit à un 5 étoiles
à la campagne, elles devraient y être bien! Il est déjà tard lorsqu’on revient
chez nous, on dort dans l’autobus pour ne plus retoucher aux lits propres de la
maison. Le 1er juillet, c’est le dernier blitz ménage afin que tout
soit impeccable et il faut réussir à partir enfin. On laisse Charlot derrière
nous! On espère qu’il ne déprimera pas trop, il sera vite bien entouré.
Et voilà, on est partis! Un petit arrêt à l’épicerie, un
autre pour dire au revoir à mes beaux-parents et à mon beau-frère, belle-sœur
et on poursuit notre route vers Sherrington, chez mes parents qui nous
attendent avec le souper! Ah, comme c’est précieux, des parents!
Mais, un autre défi attend Eric, reculer dans l’entrée qui
est dans la forêt... Il réussit, bien sûr, mais pas sans avoir abimé quelque
peu le terrain et fait la première égratignure sur Bleu Nomade... On est enfin
stationnés... et on est partis, youppi! Mais, on a toujours ce souci mécanique
en tête... et même si on ne peut pas demander plus bel arrêt à la campagne, on
a hâte d’être partis, pour vrai.
Mission accomplie : Ali a terminé les rideaux et les moustiquaires des portes d'entrée et de sortie |
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