18 et 19 juillet : Chaleur et retour au Canada... sans avoir rempli ArriveCan, oups!
18 juillet
Le réveil se fait tout en douceur avec le lever du soleil en
arrière-plan. Je sors sur la terrasse pour l’admirer, mais des centaines de
mini insectes me collent à la peau. La méditation matinale est clairement
inefficace! Je suis loin d’avoir atteint l’état de faire abstraction de ce qui
m’entoure, eh bien, pas des mini mouches qui tentent par tous les moyens
d’entrer soit dans mon nez ou mes oreilles! Après mes salutations au soleil, je
rentre à l’intérieur. Le soleil est déjà chaud dans nos nombreuses fenêtres.
On déjeune et l’on reprend la route vers 8h45. Le Dakota du Nord nous offre des routes pas mal plus tranquilles. Les journées sont moins stressantes, avec des champs de foin ou de fleurs de canola, et pas trop de gens sur la route.
Après Jamestown, on quitte la 94, pour prendre la 52, une route avec seulement une voie dans chaque sens. Ça fait drôlement du bien! Tout est plus paisible! On a encore beaucoup de kilométrages à faire et on annonce 36-37 degrés... Toutefois, on a un couvert nuageux, donc la chaleur sera sûrement moins intense qu’hier. On a Minot comme destination, un autre endroit où il n’y a rien! On a pris un étrange chemin pour se rendre à Banff!
Initialement, Eric et moi voulions passer par les
États-Unis, avec comme objectifs d’aller voir les badlands du côté des USA,
ainsi que le célèbre parc Yellowstone. Mais, avec la pandémie qui s’est éternisée
et les tests Covid auparavant nécessaires, on avait mis ce plan de côté. Voilà
pourquoi on avait réservé à Banff pour le 23 juillet. Lorsque l’obligation des
tests Covid est tombée, je me suis remise à analyser les possibilités de se
rendre à Yellowstone. Évidemment, tout était réservé, d’autant plus qu’avec
notre autobus, c’est toujours plus difficile d’avoir accès à un site.
Pouvions-nous prendre la chance de nous rendre là-bas sans réservation? Si nous
n’avions pas eu notre réservation à Banff, probablement qu’on s’y serait rendu
et on aurait attendu qu’une annulation ait lieu, tout simplement... Mais, là,
ce n’était pas le cas. Toutefois, même sans se rendre à Yellowstone, il y avait
d’autres beaux endroits du côté des États-Unis... bref, on n’avait pas pris de
décision, se disant que de toute façon, chaque endroit sur la planète mérite
d’être vue... (c’est ce qu’on se disait toujours en bateau, appréciant chaque
petite ville et village que l’on croisait) Et durant le mois de juin, Eric et
moi, on a à peine eu le temps de se parler, alors, on n’a pas pris de décision
concernant notre direction... et on est partis! Eric m’avait alors dit que son
idée était faite de passer par les États-Unis puisque le prix du diesel y est
plus bas. On a pris le chemin le plus court, en passant par les États-Unis,
mais, c’est aussi un chemin ennuyant qui traverse de nombreuses villes, donc
beaucoup de trafic. Le prix du diesel est effectivement plus bas, mais avec le
taux de change, il n’y a pas de différence si marquée, 15-20 sous... Les
décisions font partie du voyage. Parfois, certaines sont bonnes, parfois
d’autres laissent à désirer...
Toute la famille est zen avec ce quotidien ennuyant. De mon
côté, je trouve décevant de ne pas avoir vu quelques endroits dignes
d’intérêt... rien voir de « wow » alors qu’il y a tant de merveilles
partout. Moi, je dois travailler là-dessus, la patience... et accepter d’être
dans un entre-deux.
La journée est longue, et il fait tellement chaud. On ne sait
pas trop où s’arrêter. Dans ce coin isolé, il n’y a pas de Harvest Host, seulement
quelques endroits de boondocking incertains pour notre si gros autobus. Eric
opte finalement pour un camping municipal. On aura au moins de l’eau à volonté
pour s’arroser. Déception, ils font des travaux, et l’eau est coupée. Il faudra
endurer la chaleur. On sort notre air climatisée pour profiter de l’électricité
du site, mais elle réussit à faire baisser la chaleur de seulement 4-5 degrés..
et comme il faisait 37 degrés à notre arrivée, la chaleur demeure intense à l’intérieur.
À cette chaleur s’ajoute le désespoir de Florane qui nous répète
qu’elle serait tellement mieux dans sa maison, elle pourrait aller dans sa
piscine et avoir la paix dans sa chambre. Personne n’est dans sa phase la plus
exaltante, mais entendre une autre personne se plaindre sans arrêt ajoute au calvaire
du moment. On ne voyage pas pour rendre nos enfants malheureux, mais on sait
que ça fait aussi partie de l’aventure. Peut-être avons-nous pris plusieurs
mauvaises décisions, peut-être n’avons-nous pas suffisamment planifié ce tronçon.
Mais, prendre un chemin différent, c’est aussi vivre des moments différents, y
compris parfois des désagréables. Pour le moment, Florane n’a pas envie de philosopher,
elle a trop chaud et rêve uniquement d’une piscine, sa piscine.
On cuisine un petit spaghetti en plein air, sur les ronds
que ma tante m’a donné avant notre départ... Je lui avais dit que j’avais un
four et des ronds tout neufs dans l’autobus, que je n’en aurais sûrement pas
besoin. Elle m’avait alors répondu : « un moment ou l’autre, il va
faire tellement chaud que tu vas être contente de cuisiner à l’extérieur! »
Ce moment, c’était exactement là!
Finalement, après avoir soupé, l’humeur de tout le monde
revient au beau fixe et on se douche encore une fois à l’eau froide (plutôt
tiède, car avec la chaleur l’eau de nos réservoirs se réchauffe aussi!) derrière
l’autobus.
C’est la première fois que l’on se couche avec une telle
chaleur dans l’autobus, mais avec tous les ventilateurs, on s’endort sans trop
de problème.
Quelques heures plus tard, les lumières des éclairs nous réveillent. On dirait qu’on est couché à côté d’un stroboscope, tellement c’est intense et incessant. Le vent se lève, on ferme les fenêtres et on se recouche, en espérant ne pas être dans la ligne d’une tempête... Finalement, on entendra gronder au loin, mais les orages ne passeront même pas au-dessus de nous.
Heureusement que l'on peut cuisiner à l'extérieur
19 juillet
On n’est pas fâché.e.s de quitter ce petit camping... Aujourd’hui,
on rentre au Canada!
Encore une fois, les paysages qui bordent la route nous
offrent de beaux tableaux. Des vallées et de nombreuses petites buttes ici et
là. Les champs de fleurs de canola s’étendent de chaque côté du chemin, à d’autres
moments, ce sont les champs de foin qui nous entourent.
On arrive à la frontière à Portal, pour entrer en Saskatchewan. Aucune attente. « Avez-vous rempli ArriveCan? » Eh bien, bravo, à nous! J’y ai pensé chaque jour depuis qu’on est aux États-Unis « il ne faut pas oublier ArriveCAn » Et avec la chaleur d’hier, ça m’a complètement sorti de l’idée. Le douanier nous donne une exemption, mais ce sera la seule fois, il nous demande toutefois nos preuves vaccinales. Pas de problème, Eric a tout ça dans son téléphone. Mais, on n’a pas celle de Florane. Comment ça?! Elle s’est fait vacciner à l’école et je ne me souviens pas d’avoir reçu le fameux courriel par la suite qui permet de télécharger la preuve vaccinale. Eric mentionne au douanier qu’elle a mois de 12 ans et il ne semble pas trop savoir quoi nous dire. Il nous remet alors des boites de tests à faire sous supervision, et dit à Eric de vérifier la procédure en téléphonant au numéro de téléphone qui sert à signaler son état pendant la quarantaine.
On repart, sans trop comprendre. Je vérifie sur le portail
pour obtenir la preuve vaccinale de Florane, et je constate que le seul no d’entrée
au dossier est celui de la maison... no sur lequel on ne peut pas recevoir de
SMS... Il faut appeler pour modifier l’information, on me transfère d’une
personne à l’autre et une heure plus tard, je réussis enfin à télécharger la fameuse
preuve vaccinale. Eric téléphone au no que le douanier lui a remis, mais il est
impossible de parler à qui que ce soit, on tourne en rond sans fin. Cette ligne
permet uniquement de se rapporter pendant la quarantaine et mentionner si l’on
a ou non des symptômes. C’est enrageant de ne pas pouvoir parler avec un humain!
On appelle à la ligne Covid du gouvernement du Canada, qui nous donne finalement
un courriel (qui prend deux lignes à écrire, vraiment!) afin que l’on puisse
exposer notre situation et savoir la marche à suivre. Courriel qu’on envoie
immédiatement avec la preuve vaccinale. Un message automatique nous informe qu’ils
reçoivent un lot de courriel inhabituel et que le délai pour obtenir une
réponse peut être long. Dans ce courriel de réponse automatique, il est aussi
indiqué que les enfants de moins de 12 ans qui voyagent avec des parents qui sont
vaccinés n’ont pas à se soumettre à une quarantaine. On comprend donc que Florane
n’a pas besoin de faire une quarantaine... 1 heure plus tard, on respire un peu
mieux, même si la situation demeure nébuleuse, étant donné qu’on a omis de
remplir ArriveCan... On aurait sauvé bien du temps et des soucis si on avait
fait ce que l’on devait faire... Cependant, comme Eric me le rappelle, ce qui
est fait est fait; et l’on poursuit notre route jusqu’à Moose Jaw où l’on
trouve un Walmart adossé à un terrain de golf! Ce sera parfait pour cette nuit!
On se dégourdit les jambes jusqu’au plus grand orignal du
monde et on revient se reposer dans notre autobus!
Souper sur le toit... avec le golf à l'arrière-pla |
Il suffit de regarder dans la bonne direction pour avoir un plus beau décor! |
Moose Jaw et le plus grand orignal au monde! |
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