24 au 27 septembre - Direction : La Vallée de la mort ou comment survivre dans un four à intensité maximale?!


La Vallée de la mort ne porte pas ce nom sans raison!

La Vallée de la mort

La Vallée de la mort, on a hésité à s'y rendre étant donné les nombreuses fermetures de route liées aux récentes inondations, mais les filles avaient envie de voir à quoi ça ressemblait... J'ai adoré! Eric a détesté! Les filles ont trouvé la chaleur insupportable... Mais, l'expérience en vaut le coup! Bon, Eric n'y retournerait pas; moi, je pourrais y vivre! L'idéal est de visiter cet endroit en hiver ou au printemps... mais, pour ceux qui aime la chaleur, c'est un paradis... qui peut toutefois rapidement se transformer en enfer!

Samedi, 24 septembre

On avait planifié de ne pas trop bouger samedi et dimanche pour faire un blitz d’école, en se stationnant tout près d’une bibliothèque. Toutefois, la bibliothèque de Lee Vining est tellement minuscule qu’on ne se sent pas à l’aise d’y rester bien longtemps. On profite du Wifi en avant-midi et vers midi, on reprend la route. On va avancer doucement vers la Death Valley, même si l’on doit faire un détour pour y entrer. La Death Valley a subi plusieurs inondations depuis les derniers mois, et même, lors de la dernière semaine. Avec tous les changements climatiques, cet endroit qui ne reçoit habituellement pas d’eau a reçu l’équivalant de ce qu’il reçoit en une année en une seule journée. Le sol ne réussit pas à absorber l’eau, donc même si la quantité n’est pas énorme les dégâts sont nombreux. Alors que normalement, on peut prendre la 190 pour traverser la Death Valley de l’ouest à l’est (ou l’inverse), actuellement, il n’y a qu’une seule section de la 190 d’ouverte. Mais, puisqu’on passe tout de même près, on va faire le détour pour y entrer...

On s’arrête deux heures plus tard, en plein milieu de rien. Mais, vraiment au milieu de rien... et on n’a pas de réseau! On fait donc ce que l’on peut pour avancer l’école!

Il fait chaud, mais dès que le soleil se cache, vers 18h, la fraicheur est de retour. On soupe, on regarde un épisode de la nouvelle saison de Cobra Kai(qu’on a réussi à télécharger ici et là), après près de 3 mois sans regarder de télé, et ensuite, on regarde le spectacle du ciel! On a rarement vu un ciel si étoilé... même lors de nos sorties en mer, il me semble...  Chose certaine, c’est le plus grand silence qu’on a pu observer dans notre vie. On s’amuse à prendre la Voie lactée en photo et on se couche sur la terrasse... c'est si magnifique! Mais, on n'y respe pas si longtemps, car on gèle! Vite, au lit pour y trouver un peu de chaleur.

Le silence absolu. Je prends conscience que le silence existe rarement. Aucun oiseau, pas de bruit de vagues. Rien. Vraiment rien. C’est enivrant... et un peu inquiétant. On se trouve tout de même en plein milieu de rien, sans réseau cellulaire. S’il fallait que quelqu’un s’arrête... Mais, bon, justement, on est en plein milieu de rien. Et je me rendors.


Mono Lake... il n'y a pas de mots pour dire comme c'est beau!


 
Encore des courbes prononcées!


Apéro sur le toit pour bien finir la journée!

 Un chien dans le désert du Nevada
Ciel incroyable, si étoilé!


Dimanche 25 septembre

Les matins sont toujours froids, mais la chaleur revient rapidement dès que le soleil se montre le bout du nez. On poursuit notre route et on arrête dans une très belle halte routière avec une station de vidange et de l’eau. C’est vraiment étonnant qu’au milieu de rien, on est accès à tout ça. On aurait été très bien pour dormir ici, il y a même un endroit qui est réservé au motorisé qui souhaite y passer la nuit et on aurait eu davantage d’espace pour marcher avec Luna. Mais, ce n’est pas grave, on a bien apprécié notre nuit malgré tout!

1 heure plus tard se trouve la petite ville de Tonepah où on peut se ravitailler. On y trouve de tout, à des prix plutôt corrects, mais il y a très peu de fruits et légumes... ce qu’on espérait trouver. Mais, il y a tout de même assez de choses pour qu’on se débrouille.

La chaleur est de plus en plus intense et la tension monte graduellement dans ce temps-là!  On fait une autre heure de route et on arrête, encore une fois, un peu en bordure de la route. Malgré la température, les filles réussissent à avancer doucement dans leur cahier, un peu à la fois!

On se permet de souper dehors, même si on est en boondocking... ce n’est pas comme s’il y avait beaucoup de gens ici! La nuit est encore une fois paisible!

Seul au monde!


Lundi, 26 septembre

Sans aucune presse, on repart en matinée pour avancer dans la Death Valley. On ne sait pas si on y entre aujourd’hui, ou très tôt demain matin. On sait que les températures seront extrêmes, soit environ 44 degrés le jour et 33 la nuit.  On s’arrête près de la plus grosse vache du désert (après le plus grand orignal, le plus grand tipi...), car c’est tout près d’un hôtel casino où il semble que l’on peut avoir accès à leur wifi et c’est effectivement le cas. L’école avance tranquillement dans Bleu Nomade, jusqu’au moment où tout le monde décrète qu’il fait trop chaud pour faire quoi que ce soit. Ah bon... c’est qu’il va faire chaud encore pour quelques jours. Même Eric, qui est le gars le plus patient du monde commence à s’impatienter. Si on ne fait pas d’école, est-ce qu’on fait un peu de route?  Alors, on repart et Eric décide que puisque ça va mieux sur la route qu’à l’arrêt, on va entrer tout de suite dans la Death Valley. Vers 15h, on s’arrête à Zabriskie Point, alors qu’on voulait y être pour le coucher du soleil ou le lever... On peut peut-être aussi attendre ici que le soleil se couche? À l’extérieur, c’est un véritable four. Aucun nuage à l’horizon et aucun arbre pour nous offrir un peu d’ombre. Pas grave! Il y a tout de même un peu de vent! Eric me répond que le vent est chaud et qu’il n’aide en rien!  On marche 5 minutes pour atteindre le point de vue et juste cette minuscule montée est exigeante. D’ailleurs, Daphné ne veut même pas nous accompagner sous ce soleil. Le paysage est à couper le souffle. Les parois rocheuses ondulent telles des dunes de sable. On n’a jamais rien vu de tel, même si cela peut s’approcher des badlands du Canada, mais en bien plus impressionnant. D’ailleurs, les terres de la Death Valley sont aussi considérées comme des badlands, on comprend facilement pourquoi. Malgré tout, une tribu autochtone vit ici depuis des centaines d’années et pour elle, la vallée est loin d’être celle de la mort, puisqu’on y trouve des formes de vie qu’on ne voit nulle part ailleurs. Tout est toujours une question de point de vue!

Mais, à bord de Bleu Nomade, personne ne semble avoir vécu dans le désert.En particulier Eric. En 20 ans, je ne l’ai jamais vu ainsi. Il n’aime pas ça du tout la Death Valley. Il ne se supporte plus lui-même et il va se coucher. On n’avait même pas pris de décision à savoir si l’on restait réellement jusqu’au coucher du soleil, mais maintenant qu’Eric dort (ou tente de dormir), on ne va pas le déranger! Les filles sortent les jeux de cartes... C’est la première fois depuis qu’on est partis qu’elles jouent toutes les 4 ensemble. Je ne sais pas trop ce qu’il se passe. Même si elles répètent que c’est l’enfer ici... moi j’ai l’impression que la chaleur a un effet bénéfique sur le cerveau. Je repars marcher, j’aimerais bien faire le petit sentier, mais les affiches qui indiquent de ne pas s’y aventurer après 10h am me dissuade d’y aller seule. Je fais tout de même quelques pas sur le sentier. Ici, le vent s’accentue en s’infiltrant entre les parois. C’est incroyable, un vent si fort et si chaud. On se sent vraiment comme dans un four... et moi, j’aime ça! Je dirais même que c’est grisant!

J’ai toujours eu beaucoup de difficulté à gérer le froid, peu importe les manteaux et tuques que je porte. On dirait que mon corps est toujours sur la défensive... mais lorsque je baigne dans cette chaleur, c’est un peu comme si tout mon système pouvait enfin être au repos... C’est difficile à expliquer, surtout lorsque je vois, entre autres Eric et Alixia qui sont incapables d’endurer la chaleur, alors que moi, je voudrais avancer vers cette chaleur torride...

Le temps passe et l’on boit une quantité phénoménale d’eau. Notre frigo peine à réfrigérer au fur et à mesure l’eau dont on a besoin.  Mais, on a tout de même une bonne réserve... Les rangers passent régulièrement dans le stationnement, je vais donc les voir pour m’assurer que l’on trouvera un camping facilement à une dizaine de minutes de route d’ici, même si l’on attend le coucher du soleil. Le ranger m’assure que peu importe l’heure où j’arrive, je vais trouver un emplacement de camping sans problème. Au moins, je n’ai plus à me tracasser pour ça. Vers 17h30, je demande aux filles et à Eric de sortir pour voir le soleil qui baisse rapidement. Mais, personne ne veut me suivre. Le soleil est encore trop chaud. Finalement, tout le monde sort de l’autobus vers 18h30, quelques minutes avant que le soleil disparaisse. On a le temps de voir les parois qui deviennent dorées avec les rayons du soleil qui baissent et voilà, le soleil disparait rapidement, sans nous offrir un grand spectacle dans le ciel... Peut-être que lui aussi est épuisé?!  On profite tout de même de la vue magnifique pendant quelques minutes... on a tout de même attendu près de 3 heures pour voir ce ciel! Mais, on ne va pas s’éterniser ici, car il faut tout de même trouver notre camping!

Lorsque le soleil plonge derrière les montagnes, ce n’est jamais très long pour qu’on se retrouve dans la noirceur la plus totale... On a à peine 10 minutes de route pour se rendre à Furnace Creek et déjà on est dans l’obscurité totale, mais vraiment totale... aucun lampadaire ne se trouve sur la route. Les 2 premiers campings que l’on croise sont fermés (probablement en raison des dernières inondations.) Je me crois les doigts que j’ai bien compris les propos du ranger et qu’on n’aura pas à faire 30 minutes de route pour trouver un endroit où dormir. Je tente de diriger Eric, comme je peux, et heureusement, tout de suite après le Bureau d’information, on trouve sur notre gauche un immense terrain de camping, pratiquement vide. On choisit un site et voilà, on peut respirer... Mais pas tout à fait, car la chaleur est toujours au rendez-vous, mais c’est tout de même moins intense depuis que le soleil s’est caché.

On prépare notre souper dans la noirceur, car ici, dans la Death Valley, il n’y a aucune lumière dans le camping afin de laisser toute la place au ciel étoilé. Et pour une rare fois depuis très longtemps, on mange à l’extérieur. Moi, je trouve tout merveilleux... alors qu’Eric ne pense qu’à sortir d’ici! Il faut dire que si on n’avait pas été 3 heures dans un stationnement, et qu’on était venus au camping plus tôt, peut-être que tout le monde pourrait supporter davantage la chaleur à cette heure... Parfois, on prend de mauvaises décisions, mais ça fait aussi partie de l’aventure. La chaleur est intense dans l’autobus, Eric grogne en me disant qu’il aurait dû installer un air climatisé... Je lui mentionne que c’est la première fois en 3 mois qu’on souffre de la chaleur, mais pour lui, c’est une fois de trop! J’en ris un peu... je n’ai tellement pas l’habitude de voir mon chum ainsi. (Il m’expliquera plus tard que dans la vie, il ne chiale jamais, car devant une problématique, il est toujours en recherche de solution, mais que dans la Death Valley, il n’y avait aucune option, mis à part sortir de là au plus vite)

On admire les étoiles à partir de la terrasse et tout le monde se couche ensuite. Alixia, Daphné et Eric préfèrent dormir sur la terrasse, mais finalement tout le monde va finir par entrer.

Mais, il fait effectivement très chaud dans l’autobus. La nuit ne sera pas de tout repos. Tout le monde se lève à tour de rôle pour boire de l’eau. Vers 1h du matin, Luna me regarde un peu au désespoir. Il fait 33 degrés dans l’autobus et je ne trouve plus d’eau froide. On a  d'ailleurs de moins en moins d’eau. Allons-nous en trouver demain? J’ai lu que le Visitor center était fermé, est-ce qu’on va tout de même avoir accès à un point d’eau? Je retourne dans mon lit la gorge sèche et Eric retourne dormir sur le toit. Ça va aller, on a encore de l’eau, elle doit juste refroidir et on est dans un camping, pas en plein milieu de rien. On trouvera assurément de l'eau dans quelques heures. Et je finis par m’endormir pour quelques heures.

 


Il fait si chaud... mais c'est si beau!


Il y a quand même du vent... chaud!

Les montagnes qui deviennt dorées, avec le soleil qui baisse tranquillement

Coucher du soleil dans la Death Valley à Zabriskie Point 




Mardi 27 septembre

27 septembre, c’est la fête de ma petite maman, bonne fête à distance! Xx

Vers 5h, je suis déjà réveillée... je ne suis pas certaine d’avoir véritablement dormi. Mais, je ne ressens pas la fatigue pour autant. Je me rappelle le mois et demi que l’on a passé au Costa Rica, alors que Florane avait seulement 9 mois. Elle se réveillait toutes les nuits, je l’allaitais presque sans arrêt, car j’avais peur qu’elle réveille ses sœurs... J’avais eu la réflexion après quelques semaines que malgré les nuits blanches, je ne ressentais pas la fatigue, j’avais même plus d’énergie que jamais, dans cet endroit où il faisait 35 degrés à 8h le matin. Je me suis toujours dit que j’étais faite pour vivre où il fait chaud... sûrement que dans une autre vie, j'ai vécu dans un désert, moi!

Je n’ai clairement pas besoin de ma tuque ni de ma veste pour faire mes salutations au soleil sur la terrasse ce matin! Je déjeune et prends un bon café au lait à l’extérieur pour une des rares fois depuis le début de notre périple. On est presque seul au monde dans ce décor; c’est assez extraordinaire!

On part tôt en direction du Badwater bassin, le point le plus bas en Amérique du Nord, avec une altitude de 85,5 mètres sous le niveau de la mer. Mais, avant, on doit trouver de l’eau. Au camping, il y a bien des points d’eau, mais elle est chaude, même en la laissant couler... Ah non! On vérifie à différents endroits et non, c’est toujours chaud. On arrête au Visitor Centre juste à côté... et Euréka! Juste à côté des salles de bains, il y a des points d’eau directement sur la bâtisse et l’eau y est froide!  Hourra! On remplit nos bouteilles d’eau petites et grandes! Et l'on est prêt à reprendre la route ver Badwater Bassin.

Les filles rient encore de moi en me disant que je les amène une fois de plus voir un bassin sec... C’est tout de même impressionnant de voir ce sel à perte de vue. L’endroit porte le nom de Badwater, non pas parce que l’eau y était empoissonnée, mais simplement, car elle était salée. Les travailleurs qui y avaient apporté leurs mules pour qu’elles puissent se désaltérer avaient indiqué sur les cartes qu’il s’agissait de « badwater », car les animaux ne pouvaient s’y abreuver. Maintenant, le bassin est pratiquement sec, mais le sel demeure à perte de vue. Le niveau d’eau remonte un peu en hiver et au printemps.

On marche un peu dans cet environnement où l’on semble sur une autre planète et vers 8h30, on repart, avant que le soleil surgisse derrière les montagnes. On revient sur nos pas vers le Visitor Center et l’on se rend pour voir le site historique Harmony Borax Work. C’est cette industrie qui a contribué à l’ouverture de la Death Valley et à la popularité de Furnace Creek. Pourtant, elle a été en fonction seulement 5 ans, mais a transformé la région et a laissé derrière elle la fameuse image des 20 mules qui transportaient le borax à l’extérieur de la Death Valley. On fait le tour de ce qui reste des installations en une dizaine de minutes. Les filles et Eric sont déjà prêt.e.s à repartir. J’aurais voulu faire un autre 30 minutes de route pour aller voir les célèbres dunes du parc, mais il n’y a que moi qui supporte la chaleur... On y va avec la majorité et l’on reprend la route pour sortir du parc. On fait toutefois un arrêt au bureau d’information (qui est ouvert, contrairement à ce qui est indiqué sur internet) et on prend le temps (au grand désespoir d’Eric) de regarder le film explicatif d’une vingtaine de minutes sur la Death Valley. Vers 10h30, on reprend la route. Il fait déjà excessivement chaud, mais moins d’une heure plus tard, on se trouve à Death Valley Jonction à l’hôtel opéra d’Armagosa... il fait peut-être 4 degrés de moins... donc peut-être 40 degrés plutôt que 44!  Moi, je trouve ça beau et intéressant tous ces endroits qui ont eu une vie et qui ont été abandonnés par la suite... mais clairement, je suis la seule qui a un intérêt étant donné la chaleur. Qu’est-ce qu’on fait, qu’est-ce qu’on fait?! Eric ne voulait pas faire de route avec une chaleur excessive... mais il ne supporte pas la chaleur. Ok, la solution : une piscine. On retourne donc tout près de la plus grosse vache du désert, mais cette fois-ci, on paie (40$) pour le RV Park de l’hôtel qui donne accès à la piscine. Ah... enfin, de l’eau pour faire baisser la température corporelle de tous et toutes... Mais Eric ne plongera pas tout de suite dans la piscine, car en branchant l’eau pour l'autobus, il oublie une valve... et fait un gros dégât d’eau... Ah! Déjà qu’il était de mauvaise humeur qu’on ait fait ce détour pour aller dans la Death Valley! Mais, comme à son habitude, il ne dit rien, veut seulement avoir la paix, pendant qu’il ramasse le tout.

La journée se termine paisiblement, grâce à cette fameuse piscine et cet étrange hôtel qui sort un peu de nulle part dans ce désert!

La soirée est douce et la nuit sera bonne! On a survécu à notre passage dans la Death Valley!

Notre camping à Furnace Creek, pas d'intimité entre les sites... mais pas un chat non plus! (juste un chien!)

Luna, le chien au plus bas niveau en Amérique du Nord!

Vite, il faut repartir avant que le soleil apparaisse.

Nous voici, nous voilà, au point le plus bas en Amérique du Nord... (et on se dit qu'on serait peut-être mieux en plongée sous-marine...)

Ce qu'il reste de l'industrie du Borax... ces cargaisons qui étaient tirées par 20 mules.

On est sauvé! Une piscine!

Derrière le Longstreet Inn Casino et RV resort...

Souper ici, c'est pas si pire... encore une fois, il n'y a pas foule! (on est seulement 3 motorisés sur un site qui peut en accueillir plus d'une centaine)

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