11 au 15 octobre : Quelques journées de pause, entre autres au bord du lac Powell!

Lac Powell


11 octobre : Une journée de pause!

Aujourd’hui, on ne bouge pas! On est bien ici, dans cet endroit de boondocking, tout près de Bryce! La température est parfaite pour avancer dans les cahiers scolaires, travailler un peu, faire du karaté et même de l’aquarelle! On a même du temps pour jaser avec nos voisins québécois qui eux reviennent d’une longue promenade en vélo de montagne à Red Canyon.

Ces journées font toujours un bien immense. Les filles nous rappellent régulièrement qu’à la maison, elles avaient du temps pour ne rien faire... et que dans ces moments elles pouvaient faire ce dont elles avaient vraiment envie! Alors, même si elles voient plein de choses extraordinaires, ce qui leur manque, c’est souvent du temps où il n’y a rien à l’horaire! En voilier, nos ami.e.s nous questionnaient souvent à savoir si les filles s’ennuyaient pendant nos longues heures de navigation ou encore nos journées sur l’eau. À travers les années, la réponse a toujours été la même. Nos filles étaient presque contentes de ne pas être dérangées par leur parent et pouvoir plonger totalement dans leur monde imaginaire. Évidemment, nos filles ont vieilli et elles ne se créent plus un monde avec des roches et des coquillages... mais elles ont toujours le même grand besoin d’avoir du temps pour elles seules, avec aucun plan précis à l’horaire.

Une autre journée qui se termine!


12 octobre : Direction lac Powell, en s'arrêtant d'abord à Red Canyon

Le plan du jour est de se rendre au lac Powell, un endroit où l’on peut se stationner directement au bord de l’eau. On a lu toute sorte de choses sur ce lac, qui est d’ailleurs le 2e plus grand lac artificiel des États-Unis. Une famille de voyageurs qu’on avait suivie il y a 6 ans y avait passé des journées mémorables, presque seule au monde... Malheureusement, il semble que cet endroit soit victime de sa popularité et par moment, il peut y avoir beaucoup trop de gens, en plus des nombreuses embarcations motrices. De plus, depuis un an, le niveau de l’eau a baissé de façon considérable, il est donc de plus en plus difficile d’accéder au bord de l’eau. On a hésité à s’y rendre, d’autant plus qu’on peine à trouver l’information exacte. On n’a pas du tout envie que notre autobus s’enfonce dans le sable... Mais, bon, on va y aller et on se fera notre propre opinion.

On salue nos voisins et on repart sur la route. On fait un arrêt à Red Canyon qui est souvent qualifié de petit Bryce Canyon. Les filles n’ont pas du tout envie de faire une autre randonnée, mais puisque cette fois-ci, Luna peut nous accompagner, elles acceptent qu’on aille marcher, pour elle! On opte aussi pour une petite randonnée d’à peine une heure, Cassidy Trail : c’est parfait pour que Luna puisse se dégourdir et que les filles ne chialent pas trop!

Et l’on repart, pour un petit 2 heures de route. Après un arrêt à l’épicerie à Kanab, une charmante petite ville, on arrive finalement au lac Powell, en fin de journée, à Lone Rock. Il faut savoir que le lac Powell est très long et, en faisant nos recherches, on se demandait bien où les gens y dormaient gratuitement... En fait, la plupart des gens arrêtent au camping de Lone Rock. Les frais y sont de 14$ la nuit (en plus de la carte America The beautiful qui donne accès aux parcs nationaux) mais de ce qu’on a compris, peu de gens les paient, d’autant plus qu’il semble que la machine à l’entrée soit souvent défectueuse, ce qui était le cas, lorsque nous sommes arrivés.

Alors, nous y voici, nous y voilà. Comme on le craignait, il n’y a même plus d’eau autour de la célèbre roche qui donne son nom au lieu. Il faut aller très loin si l’on souhaite être stationné sur le bord de l’eau... et on ne se risquera pas. On avance tout de même prudemment pour avoir une belle vue sur l’eau, mais il y a beaucoup de motorisés. En s’y rendant un mercredi, on espérait qu’il y ait moins de gens, mais non! Est-ce que ça sera pire pour la fin de semaine? On pensait rester ici au moins 3 nuits, mais on verra! Pour l’instant, on souhaite juste s’arrêter pour y passer à tout le moins une nuit! On trouve un petit coin, parfait pour Bleu Nomade et on peut enfin préparer notre souper!

Je suis bien heureuse de retrouver des températures un peu plus chaudes! On peut souper à l’extérieur et profiter des couleurs du ciel alors que le soleil disparait lentement. Même si les différents VR se trouvent à la queue leu leu et que l’on entend des génératrices en bruit de fond, on est tout de même très heureux d’avoir les pieds dans le sable et de pouvoir admirer le lac qui change doucement de couleurs.

Red Canyon!



Nous voici au lac Powell et Lone Rock est toujours aussi seule... mais dorénavant hors de l'eau.

Que c'est agréable la vie, en vacances!



13 octobre : Une journée sur la terre... au lac Powell

Déjeuner tout doucement, avec l’eau qui scintille au loin...comme ça fait du bien!  Étonnamment, depuis notre départ au début juillet, on a rarement eu la chance de déjeuner en plein air, soit parce qu’on était dans des endroits qui ne s’y prêtaient pas ou que les températures étaient trop fraiches, ce qui était le cas, dans les Rocheuses et en Oregon. Et moi, j’aime tellement être à l’extérieur! Alors, on en profite pleinement. En plus, de nombreux véhicules quittent!

L’école se poursuit et, en après-midi, on va faire du paddle board!  L’eau est bleue... mais elle est opaque! J’avance doucement sur l’eau. On est bien, c’est beau, mais... tout à coup, je m’ennuie du lac Champlain et de son eau limpide. On y repense souvent, Eric et moi, à nos étés sur le lac. Après les Bahamas, les gens avaient été nombreux à nous dire qu’on ne pourrait plus naviguer sur un simple lac, et pourtant!  En revenant sur le lac Champlain, on avait pris conscience à quel point on était chanceux d’avoir une telle étendue d’eau si près de chez nous. Bref, les merveilles sont partout et souvent pas si loin de nous. Il faut apprécier ce qui nous entoure! Et j’emplis mes yeux des paysages environnants qui semblent sortir d’un autre monde. Les formations rocheuses  d'abord grises, ensuite rouges et arrondies, d’autres si droites, qui ressortent sur un fond de ciel si bleu! Il fait chaud, alors on saute à l’eau à tour de rôle et l’on revient à l’autobus.

Notre Bleu Nomade nous fait de l’ombre, et on a une température parfaite pour terminer la journée.  Les filles sont heureuses d’avoir des journées relaxes! Il ne manque que des ami.e.s!  Luna, elle, se fait une amie, pour l’une des premières fois depuis que l’on est parti! Elle s’ennuie tellement de jouer avec d’autres chiens et cette fois-ci, elle est servie!  C’est bizarre, d’avoir cette réflexion... mais ceux et celles qui ont un chien comprennent sûrement. Chaque jour, je pense au bonheur de mes filles et de mon amoureux... mais aussi à celui de Luna. Et ici, je sais qu’elle est heureuse! Après un mois dans les parcs nationaux, à la tenir en laisse, à la laisser seule dans l’autobus, elle, aussi, a droit à son petit moment de bonheur!






14 octobre : Et pourquoi pas rester une journée encore?!

Même si c’est vendredi, il y a de moins en moins de gens, aux abords du lac, c’est donc parfait pour nous! Sur l’eau, c’est toutefois une autre histoire! Alixia et moi, en après-midi, on passe un long moment sur notre planche à pagaie et les bateaux moteurs se font en malin plaisir en nous faisant des vagues! Pas de soucis, on est capable d’en prendre... mais, le concept du paddle board, c’est de profiter du silence des lieux et non pas d’avoir, entre autres, des seadoos, telles des mouches, qui nous tournent autour!

On est bien ici. L’école avance doucement, on a amplement de place pour faire du karaté et chacun de nous peut aller où il en a envie. Il s’agit là de mini détails, mais lorsqu’on est en déplacement, ou en randonnée, ou dans une ville, ou... on est toujours ensemble au même endroit. Même si on s’aime beaucoup, ça fait énormément de bien de ne pas être ensemble, même si on est, bien sûr, jamais très loin les uns des autres! Mais, Florane peut partir à la recherche de pierres précieuses, Alixia peut aller sur son paddleboard, pendant que Charline et Daphné pratiquent leurs katas. Eric s’amuse avec son drone, pendant que j’écris... Bref, la vie, en toute simplicité!

Mais, au fur et à mesure que la journée avance, les VTT sont de plus en plus nombreux. Eric me fait remarquer à quel point on est dans un monde à essence. On veut qu’il fasse frais dans notre motorisé, on part la génératrice. On veut faire des allers-retours sur un lac, on remplit d’essence notre bateau à moteur. Pour gravir les montagnes, on utilise des VTT...  Ça correspond au bonheur de bien des gens et c’est bien correct, mais il faut tout de même être conscient de notre consommation... Nous aussi, on y contribue, avec nos déplacements en autobus!

En soirée, ça se calme un peu et on a droit, encore une fois, à une belle fin de journée, au bord du feu!

Mais, durant la nuit, avec mon sommeil léger, il y en a encore qui s’amuse en VTT... peut-être devrions-nous nous déplacer demain?!

Lever du soleil sur le lac Powell



15 octobre : HorseshoeBend ou... il ne faut pas toujours se fier à une simple photo!

Un autre matin, au lac Powell! On commence à s’enraciner! Et les filles ont bien envie qu’on y reste une autre journée... Mais, moi, je rêve d’un endroit où l’on serait davantage seul...

Alors, en début d’après-midi, on dit au revoir à cet autre bel endroit visité et après avoir vidé et rempli nos réservoirs, on se dirige vers HorseshoeBend, ce célèbre endroit où la rivière Colorado prend la forme d’un fer à cheval. L’énergie est étrange. Les filles ne disent pas un mot, mais je sais qu’elles n’ont pas envie d’être là. Elles souhaitaient terminer la journée au Lac Powell et repartir seulement demain... Encore une fois, il y a foule, il fait chaud et il faut marcher... Marcher, c’est un grand mot, il s’agit là de 2,4km aller-retour. Elles s’y rendent, regardent, marchent tout autour et reviennent vite à l’autobus, pendant qu’Eric et moi, on se traine les pieds avec Luna!

Je ne peux m’empêcher de penser... il y a les photos et il y a la vie. Ce n’est pas parce qu’une photo est belle que le moment est extraordinaire pour autant... À travers les années, en voyageant avec nos enfants, Eric et moi, on a appris ça... et surtout, on a appris à l’accepter. Je me remémore toujours notre premier voyage à Cuba avec Alixia, alors qu’elle avait un an... ça lui avait pris presque une semaine pour accepter de mettre ses pieds dans le sable... Mon bébé hypersensible avait besoin de bien du temps pour accepter cette sensation...  En voilier, avec nos 4 jeunes enfants, c’était la même chose... il y en a eu des crises pour en arriver aux moments magiques. Bref, j’accepte qu’elles en aient un peu ras le bol, aujourd’hui.

On revient sur nos pas, pour aller dormir tout à côté du barrage de Glen Canyon... et en même temps, on peut aller marcher sur le pont pour voir le barrage de plus près. Encore une fois, il n’y a qu’Eric et moi qui sortons avec Luna. Les filles nous mentionnent qu’elles ont vu le barrage en passant sur le pont en autobus et qu’elles n’ont pas besoin de le revoir... D’accord.

C’est souvent moi qui décide des endroits où l’on va dormir... Et de façon générale, ça convient à tous... mais là, il semble bien que tout le monde aurait préféré être au lac Powell. En fait, on aurait pu faire un autre 10 minutes de route et y retourner, mais ce n’est pas ce qu’on a décidé.

Parfois, on prend de mauvaises décisions.

On est 5 à tenter de préparer le souper à l’intérieur, pendant qu’Eric s’occupe discrètement du BBQ. Alors que je m’accommode sans problème des moments où l’on est en bordure de route, Eric ressent souvent un malaise... Ce n’est pourtant pas son genre... mais depuis que l’on est partis, c’est souvent ce qui se passe... Il n'aime pas ça, les endroits "non officiels" pour dormir.

Tout le monde se pile sur les pieds, au sens propre et figuré.

Et il faut se le dire, il y a certains moments dans le mois où la tension a tendance à être plus élevée...  Alors, ça se corse dans l’autobus... surtout lorsqu'il fait chaud et qu'il n'y a pas vraiment d'endroit pour s'éloigner les uns des autres. Vite! On mange, on fait la vaisselle et tout le monde au lit! En espérant avoir une nuit relativement paisible...

Eh non! Des camions viennent se stationner à nos côtés et laissent leur moteur fonctionner, toute la nuit. Je peine à basculer dans les bras de morphée... La nuit sera courte et pas du tout récupératrice... Depuis longtemps, j’ai tendance à faire de l’insomnie et mon père m’a toujours dit de prier pendant ce temps... Alors, depuis quelques années, plutôt que d’angoisser durant ces moments sans sommeil, je me dis que j’ai la chance de prier vraiment longtemps... Tous ceux et celles que j'aime y passe, voilà ce qu'il y a de bon lorsqu'on dort à côté de camions!

Un dernier matin, les pieds das le sable.


Lune semble se demander... pourquoi mon amie est partie... et pourquoi devons-nous partir aussi?!

Le célèbre HorseshoeBend


Florane trouve toujours l'endroit parfait pour prendre la pause!

Petit coin à l'ombre des rochers pour une petite pause pour Luna!


Notre spot dodo, à côté du barrage de Glen Cayon.


La vue à partir du pont du fameux barrage responsable du lac Powell


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