4 au 13 novembre : Arizona - La simplicité de vivre dans une maison... mais le bonheur de retrouver notre bus!

Luna, aussi, est heureuse de passer quelques jours dans une maison avec une jolie cour.

4 au 10 novembre

À travers tous les ennuis mécaniques, on a eu la chance de trouver à la toute dernière minute, la maison parfaite dont on avait grandement besoin. Du 4 au 10 novembre, on a vécu dans cette demeure de Scottdales, une petite ville en banlieue de Phoénix. À travers notre grande peine de ne pas pouvoir récupérer notre autobus le vendredi et aussi, notre grand stress des très grandes dépenses non prévues, on s’est posé à cet endroit et on a pris le temps de respirer...

En se réveillant dans notre grand lit king size, on a réalisé que nous étions sur la route depuis déjà 4 mois. Le temps passe tellement vite. Dans notre autobus, on a tout ce dont on a besoin. Au quotidien, je ne m’ennuie jamais (ou presque!) de ma maison. La beauté des paysages et les découvertes compensent pour toutes les petites complexités de vivre à 6 dans un autobus.

Toutefois, en me retrouvant dans cette charmante maison, j’ai réalisé à quel point toutes les commodités de la « vie normale » font du bien.  



Si jolie, cette cour, surtout en fin de journée!

Jouer à terre dans un salon... petits bonheurs simples du quotidien

Le coin devoir parfait!

Une grande cuisine!!

 On savoure pleinement le bonheur de dormir dans un grand lit; prendre une douche au quotidien, sans restriction d’eau; ouvrir un grand frigo; mettre la vaisselle dans le lave-vaisselle; laver nos vêtements dans une grande laveuse, circuler aisément autour d’un ilot en préparant le souper. En plus de tout cela, on vit dans un environnement sécuritaire, où tout est beau. Chaque robinetterie a été choisie avec soin, tout comme les miroirs, les chaises, les coussins, les luminaires... Partout, où je pose mes yeux, c’est beau; c’est même parfait.

C’est étrange, je n’accorde habituellement aucune importance à tous ces petits détails. Je trouve même ça futile. Mais, après avoir passé des nuits dans des stationnements à surveiller autour de moi ce qui s’y passait et avoir dormi dans un hôtel-appartement plutôt inquiétant, me retrouver dans un tel environnement fait un bien immense, comme si tous mes sens, qui étaient en hypervigilances, pouvaient enfin se reposer. Comme si tous ces détails parfaits apaisaient mon esprit...

D’ailleurs, on a pris conscience, ici, à quel point on était fatigués, tous les 6. Être en voyage, c’est extraordinaire, mais c’est exigeant.

Tous les jours, ou presque, on se questionne : où allons-nous dormir aujourd’hui? Et, on n’est jamais totalement certain si l’on prend la bonne décision. Je livre un combat amour-haine face à ces interrogations... J’adore la vie en mouvement. Je crois que je suis fait pour être nomade. En même temps, je trouve ça tellement ardu par moment.

Je ne suis pas toujours certaine des raisons pourquoi on se place dans une telle situation. Il y a une partie de mon entourage qui comprenne encore moins que moi. « Mets de l’argent sur ta maison, reste chez toi relax, laisse tes enfants vivre leur vie avec leurs ami.e.s, prends 2 semaines de vacances dans un tout-inclus. »

Mais, je trouve ça extraordinaire de pouvoir sortir de ma zone de confort. Et surtout de prendre pleinement conscience de la chance que l’on a, nous, au Québec. Bon, j’avoue, on n’a pas de palmiers dans notre cour, mais sinon, on est pas mal privilégiés dans tous les domaines...





On dirait que nos derniers passages ressemblent à ces portes... impossible à ouvrir.


Alors, pendant qu’on a cette maison, on recharge nos batteries autant que possible. Notre quotidien est des plus tranquilles : école, travail, jeux, discussions, repas. On se rend à l’épicerie tous les jours pour acheter le nécessaire pour la journée. On n’a pas la motivation pour faire quoi que ce soit d’autre. J’avais lu que l’entrée du très beau Jardin botanique de Phoénix est gratuite le 2e mardi du mois; on ne pensait plus être là à ce moment, mais on est toujours là! Ça serait facile de s’y rendre en taxi. Malheureusement, aucune de mes filles n’a la motivation pour y aller, on met donc un x sur cette activité. Après tout, je les comprends aussi. Elles souhaitent juste être relaxes, avec le moins de choses possible à l’horaire. On réussit toutefois à les convaincre de sortir marcher en soirée pour se rendre au centre-ville de Scottsdale, puisqu’il y a un festival d’art en soirée. On a donc le droit à 2 spectacles de musique, un spectacle de feu et à plein de structures illuminées! Rien d’extraordinaire et en même temps, tout est extraordinaire! Le simple fait d’être à Scottdales, une ville qu’on ne connaissait même pas l’existence, il y a de cela quelques jours, de passer une soirée à l’extérieur en pleine semaine durant le mois de novembre, et de rentrer à pied à notre charmante maison, tout est, en fait, totalement hors de l’ordinaire et tellement parfait! On savoure ces instants... jusqu’au mercredi matin! Alors qu’en principe, on retrouve nos bus aujourd’hui.

Les rues paisibles à Scottsdale.


Un lundi soir sur la terre... hors de l'ordinaire








Les bagages sont faits, tout est rangé... et on reçoit l’appel que je redoutais. « On n’a pas encore reçu la pièce, l’autobus ne sera pas prêt aujourd’hui! » Ah non... On se remet en mode recherche d’endroit où dormir. Et, les questionnements repartent dans ma tête. Allons-nous réussir à récupérer notre autobus un jour?!  Et comment allons-nous faire pour payer tout ça?!

On écrit d’abord au propriétaire de la maison à savoir s’il est possible de rester une nuit de plus, mais comme on n’a pas de réponses et qu’on ne voit plus de disponibilités sur Airbnb, on regarde les différentes options du côté des hôtels. Le Traveler’s Inns? Je n’en ai vraiment pas envie. Eric est sur le point de réserver, mais je lui conseille d’attendre encore une heure... Scott va finir par nous répondre!  (Oui, parce que le proprio de notre maison parfaite de Scottsdale, s’appelle Scott! ) 

Eh oui, on reçoit une réponse de sa part : on peut rester une nuit de plus! La pression retombe, mais pas tout à fait. Eric et moi, on demeure dans le doute. Est-ce que l’autobus sera réellement prêt demain? Sera-t-il prêt un jour? On doit demeurer confiant! Et simplement profiter du temps qu’on a encore ici... même si cette nuit nous coute davantage de dollars.

Jeudi matin, tôt, le garage nous confirme qu’ils ont la pièce et qu’on aura notre bus d’ici la fin de la journée! On peut profiter de la balade, dans le parc tout près de notre maison et admirer les nombreux canards qui s’y trouvent.

À midi, on referme la porte de la maison, et on repart en taxi. La dame de Uber n’avait, cependant, pas vu notre mot concernant le fait qu’on a un chien avec nous... Elle n’en est pas ravie, mais comme cette route lui donne tout de même plus d’une soixantaine de $ US, elle accepte de nous prendre... Luna le sent assurément et lance quelques forts jappements qui font sursauter notre chauffeuse chaque fois en donnant un coup de volant. Elle nous parle de son désarroi face aux élections et me lance toute sa haine face à son pays. On a droit à tout l’opposé par rapport au gentil monsieur qui nous avait conduits vendredi soir. Sa conduite laisse tellement à désirer qu’elle a droit à 2 doigts d’honneur et me demande si elle est vraiment responsable ou bien si ce sont eux les fous?!  Euh?! Je lui réponds, bien sûr, qu’elle n’en est pas responsable. Pour ma part, tout ce que je veux c’est que ma famille se rende en un seul morceau au garage! 50 minutes plus tard, on se stationne à côté de Bleu Nomade qui nous attend déjà à l’extérieur! Luna laisse presque tout son poil dans la voiture, elle a dû vivre un grand stress! La madame qui n’aimait déjà pas les chiens... et qui n’était déjà pas de bonne humeur l’est encore moins!  On s’empresse de sortir nos rouleaux pour ramasser tout ce poil et on secoue ses tapis! Bon, elle repart tout de même avec le sourire (Peut-être un peu fake, mais ça nous importe peu!) On retrouve notre autobus qui est très sale, probablement la poussière du garage, et tout en bordel! Je présume qu’ils ont fait un test sur la route. Mais, nous en rentrant rapidement le vendredi précédent on n’avait pas pris le temps de rebarrer le garde-manger et toutes les armoires, ce que l’on fait habituellement avant de rouler... Donc, les tablettes du garde-manger sont à réparer et on a tout un ménage à faire.

Eric revient me disant qu’ils lui ont chargé 8h de plus (il avait déjà payé pour 16h...) mais il n’avait pas l’énergie de s’obstiner avec eux... Et tout ce qu’il souhaite, c’est partir d’ici au plus vite. Ce que l’on fait sans tarder pour aller dormir... pas très loin dans un autre Walmart!

Demain, demain, ce sera un nouveau départ, pour vrai!

On espère bien que ce sera notre dernier souper ici!




les canards semblent vouloir nous dire : ça va bien aller!

Vendredi, 11 novembre

Vendredi, on part tôt, on a si hâte d’être loin de la ville. Après une heure de route, je sors de mes lectures concernant les douanes à venir. «  Eric, la route devait prendre juste 30 minutes, c’est bizarre! » Ah non! On s’est encore fait joué un mauvais tour avec google map qui ne veut pas nous amener au point de Boondocking choisi.  On a encore un autre 30 minutes de route pour retrouver cet endroit... Nous qui nous ne voulions pas faire beaucoup de route aujourd’hui!

On trouve enfin le fameux BLM, mais la route est étroite avec de nombreux trous... Et voilà, on ne peut plus avancer. Il faut que l’autobus recule. C’est souvent un défi, ces terres publiques! Je suis prête à repartir, mais Eric, en gars toujours calme, va marcher un peu et trouve finalement un coin parfait où l’on peut se rendre avec l’autobus.

Une fois que l’on est stationnés, on peut à nouveau respirer! Eric fait le changement d’huile, pendant que l’école se poursuit à bord. On analyse également les différentes options pour notre passage vers le Mexique. Au courant des dernières journées, avec le temps qui passe et les dépenses imprévues, on a fait un X sur la Basse-Californie, un peu à contrecœur. On se console toutefois en se disant que cette partie du Mexique n’était pas dans le plan original. C’est que tous les gens que l’on croise depuis le début de notre périple nous disent : vous devez aller dans la Basse-Californie... It’s amazing... Vous allez adorer...  Malgré tout, il y avait le traversier que l’on devait prendre à La Paz qui m’inquiétait un peu avec Luna. 12h de traversée, mais près de 15 h en tout avec le temps d’attente...

Bref, la Basse-Californie sera pour un autre voyage. Maintenant, on a 2 options pour les douanes, celle de Lukeville et celle de Nogales. Lukeville a l’avantage d’être une petite douane où il semble que tous les passages se passent bien, sans aucune attente. Et, on pourrait faire un arrêt à Puerto Penasco, une ville sur le bord de la mer, à une heure de route. Cependant, la route serait plus longue vers San Carlos par la suite.

Nogales est une grosse douane où tout se fait au même endroit. On est directement sur l’autoroute avec des péages, mais, en principe, qui est très belle jusqu’à San Carlos. On sait cependant qu’un skoolie s’y est déjà fait refuser l’entrée, et ils avaient dû finalement se rendre à Lukeville pour traverser au Mexique.

Et pourquoi veut-on se rendre à San Carlos, alors qu’on ne savait même pas que ce petit village existait il y a de cela quelques mois? C’est que nos nouveaux amis de Brume et Pinocchio s’y rendent pour effectuer leur carénage... À bord de Bleu Nomade, on est pas mal unanime qu’on a besoin de découvertes... mais aussi d’amis! On tente donc de se coordonner avec eux, qui devaient y être seulement en décembre... mais qui y seront finalement plus tôt!

On fait nos tableaux de pour et de contre.... Et on dormira là-dessus!

On soupe en plein air avec un coucher de soleil majestueux! Comme ça fait du bien d’être entourés de ce ciel. Merci la vie d’être à nouveau sur la route!

Au travail, encore!




Samedi, 12 novembre

Aujourd’hui, c’est une journée de mise à niveau! On a décidé d’opter pour la douane de Nogales, on fait donc notre plan en conséquence : demain, ce sera notre journée pour vider nos eaux et se remplir, d'eau, faire les photocopies de nos assurances, aller porter nos bidons d'huile usée dans un centre de récupération et enfin se rendre à Nogales, pour être prêt lundi matin à la première heure à traverser au Mexique. On essaie aussi tant bien que mal de se reposer un peu également, à travers tout ça!

On se couche tôt pour être en forme le lendemain. Mais en Arizona, les soirées sont parfois étranges. Je vois les phares d’un camion avancer vers nous et qui s’arrête un peu plus loin. Puis, on entend des coups de feu. C’est commun depuis qu’on est en Arizona d’entendre tirer. Les gens le font pour le plaisir, pour s’amuser. Mais à 21h, c’est tout de même bizarre et pas trop rassurant. Je sais qu’au printemps passé, en Arizona, un Vr s’était fait tirer dessus en soirée... Probablement juste pour rire... mais clairement, ce ne sont pas les gens dans le VR qui riaient! Je n’ai pas vraiment envie que ça nous arrive. Les coups de feu demeurent lointains, mais ils durent tout de même pendant près de 30 minutes. Enfin, ça s’arrête! On peut dormir en paix! 



Dimanche, 13 novembre

Au petit matin, les filles me racontent qu’elles se sont aussi réveillées la veille en pensant qu’on se faisait tirer dessus! Bon, on est plus que dû pour dormir avec le son des vagues!

On part tôt, la liste des choses à faire est longue. On vérifie bien sûr les passeports et tous les documents nécessaires pour avoir notre permis d’importation du véhicule.  On fait le plein de diesel et nous voilà déjà dans le stationnement du Walmart de Nogales. Les pancartes No Overnight sont partout, mais, tout au fond, il y a un autre petit stationnement, où il n’y a pas de pancartes. À voir la quantité de camions qui s’y trouvent, on ne devrait pas être trop embêtés! 

On refait nos lectures sur Ioverlander et sur le groupe Facebook Sur les routes des Amériques pour être bien prêts à nos passages aux douanes. Florane me demande : « Mais pourquoi on veut absolument aller au Mexique? »  Cette question, elle me tourne également dans la tête depuis quelques jours... Eh oui, pourquoi? Ça serait si facile de poursuivre notre route aux États-Unis. Il y a tant à voir partout après tout... Mais, on va au Mexique justement pour sortir davantage de notre zone de confort. Les nouvelles expériences permettent de faire tomber de nombreuses barrières. C’est entre autres pour cette raison que l’on voyage. Alors, oui, je suis stressée, j’ai des craintes, mais elles sont surtout liées au fait qu’on puisse se faire refuser notre entrée au pays et ça, ça ne justifie pas de ne pas avancer.  Alors, hop, au lit! Demain, on entre au Mexique!

Oh, il y a de la glace ce matin sur la terrasse, il est temps qu'on parte d'ici!

Salutations au soleil, les pieds dans la glace! (ça ne parait pas sur la photo, mais, oui, il y avait bel et bien de la glace!)



En route!

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