16 au 22 janvier : Au pays des tortues... Départ de la Ticla et moments magiques à Maruata

 

Les tortues de Maruata partent parfois dans la mauvaise direction...

Lundi, 16 janvier

Une autre semaine qui s’amorce à La Ticla, alors qu’on pensait être déjà partis! Mais, ce n’est pas grave. On est bien ici... comme un autre chez soi! 

Dès 6h45, je suis sur la plage. Si j’ai pu voir une tortue la veille, peut-être en verrais-je une autre ce matin. Je marche en admirant la mer déchainée, alors que les premières lueurs du jour apparaissent. J’espère de tout cœur que l’univers se charge de protéger mon papa... qui est bien loin de moi. Mes parents passent la journée au CHUM... alors qu’ils aimeraient bien mieux être sur le bord de l’océan...   Alors, je profite pleinement de l’instant présent. On ne connait pas le moment où la vie peut basculer.

Alors que je suis perdue dans mes pensées, une tortue passe devant moi en retournant lentement vers la mer. C’est long, elle semble épuisée. On le serait à moins. Un jeune homme passe au même moment et s’assoit près de moi pour l’observer. Il me dit qu’il croyait qu’elle était morte! La tête baissée, les grands yeux fixés sur la mer, elle bouge à nouveau ses nageoires qui lui font offices de pattes sur la terre, mais qui n’y sont pas totalement adaptées. Elle glisse par petit coup sur le sable et voilà qu’elle arrive enfin sur la pente descendante. La gravité aidant, elle avance plus rapidement, puis une vague la prend tout à coup et elle disparait. Le jeune homme reprend sa promenade matinale en me disant que c’était bien de partager ce moment. Effectivement. On se sent si privilégié d’être témoin de cette grande aventure pour les tortues qu’est la ponte des œufs sur la terre ferme.

Je reviens vers l’autobus, Eric, lui il est déjà prêt à partir. Mais, au Mexique, ce n’est pas parce qu’on dit qu’on part à 8h, qu’on part à 8h... Le temps prend une autre dimension. Le matin, il semble qu'il faut d’abord vérifier si les vagues sont bonnes pour surfer, et si ce n'est pas le cas, on peut envisager un départ, vers le village voisin. Ensuite, il faut attendre que l'autre soit prêt, ainsi que l'autre voisin, car il faut maximiser le déplacement. Finalement, Eric part à 11h et il choisit l’option d’acheter les pièces nécessaires plutôt que d’aller chercher le mécano. Après tout, on n’a pas de véhicule, donc Eric essaie de minimiser les déplacements.

De mon côté, j’attends des nouvelles de mon père qui entrent au compte-goutte. C’est toujours long lorsqu’on entre dans le système hospitalier... C’est un peu comme avec le WiFi de la Ticla, il faut être patient.

Heureusement, Eric revient rapidement avec toutes les pièces dont il a besoin. Il passe l’après-midi sous l’autobus alors qu’il fait à peu près 1000 degrés! J’exagère... mais à peine! Pour ma part, j’accompagne les filles à la rivière pour qu’on puisse tous se rafraichir et la journée passe tout doucement. C’est étrange lorsqu’il fait très chaud. Le temps ralenti, mais en même temps on ne le voit pas passer. C’est déjà l’heure de l’apéro... ce qui signifie aussi que bientôt, la chaleur va diminuer, un peu.

En fin de journée, Eric croit bien qu’il a réussi à réparer notre ligne à frein, même si, comme il me le répète, c’est un policier, pas un mécano; mais au moins, il a déjà fait le travail avec un ami juste avant que l’on parte! Il est donc en territoire connu!  Un peu trop connu, on dirait! On est tannés de parler de mécanique d’autobus depuis déjà près de deux ans! 

Ma petite sœur qui a accompagné mes parents à l’hôpital m’envoie aussi des nouvelles de mon papa qui sont relativement bonnes malgré les circonstances. Et au moins, il rentre à la maison rapidement avec ma mère! On prend le positif qui passe... car ensuite, il faudra encore patienter avant qu'il revoit un autre médecin. Un jour à la fois!

On va observer les surfeurs qui osent affronter les vagues. Même les pros peinent à traverser les vagues. C’est impressionnant chaque fois de voir la puissance de la mer, mais aussi la détermination de ces humains qui semblent minuscules à côté des vagues!

Un autre couché du soleil dans ce petit paradis... il faut profiter de la vie! Et puis, est-ce qu’on part demain? Eric aime mieux qu’on fasse un "road test" avec l’autobus avant de décider si l’on prend le fameux tronçon vers le sud. Parfait, rien ne presse!

Une tortue qui regagne la mer, bon voyage!
Pour avoir la paix... Eric se réfugie sous l'autobus!

 Mardi, 17 janvier

Je retourne sur la plage encore tôt ce matin, Florane et Charline m’accompagnent. Alors que j’explique à Florane qu’on ne peut être certains de voir encore une fois une tortue, Charline et elle remarquent du sable qui virevolte dans les airs. Eh oui! Une tortue est en train de pondre. On ne se lasse pas de ce spectacle. On reste au loin silencieuses.

C’est ensuite le moment de tester l’autobus! On laisse nos filles au camping qui préfèrent profiter de la fraicheur du matin pour faire de l’école plutôt que de faire des allers-retours! 

On se rend à La Placita et tout va bien!! Eric en profite pour retourner à la quincaillerie prendre d’autres pièces et d’autres liquides à frein. On en avait déjà en stock, mais il vaut mieux être plus prudents que moins!

On revient à La Ticla vers midi avec de bonnes tortillas fraîches! On commençait à s’en ennuyer drôlement! D’habitude, dans chaque petite ville et village, il y a une tortilleria. Sinon,  on en trouve dans chaque mini mercado, mais pas à la Ticla! On est donc heureux de renouer avec notre diner favori au Mexique!

Et, bonne nouvelle, Alixia a enfin réussi à faire un examen, en payant pour le WiFi du restaurant qui n’est pas très loin de notre camping. On nous avait informés que ce WiFi fonctionnait pour vrai (car on paie souvent pour du WiFi qui ne fonctionne pas vraiment!), mais comme on ne savait pas pour combien de jours on était pour rester, on n’était jamais aller s’informer vraiment... On aurait dû!

Maintenant qu’on a trouvé du WiFi, que la mer se calme, est-ce qu’on reste plus longtemps?!  Eric n’aime pas ça quand je lui propose de changer nos plans. On a dit qu’on partait demain, on ne va pas encore repousser notre départ?! 

Ça ne serait vraiment pas grave... C’est pour ça qu’on fait un voyage au long cours... Mais, je suis d’accord avec Eric, on a encore beaucoup à explorer.

Alors, on profite pleinement de cette dernière journée à La Ticla en faisant, entre autres, des commissions dans quelques mini mercado et à la « poissonnerie » qui est en fait dans la maison d’un des habitants... On trouve de tout ici... mais il ne faut pas nécessairement chercher trop de variété! Mais, on a toujours des tomates, oignons, des carottes si on est chanceux, du poisson, des crevettes... En fait, notre alimentation ressemble pas mal à celle que l’on avait dans les Exumas, à la différence que c’était Éric qui devait trouver le poisson et les langoustes. C’était pas mal plus compliqué, mais mon amoureux dirait que c’était pas mal plus excitant!  Il y a toujours des avantages et des inconvénients à tout!

On a encore de belles discussions avec nos « voisins » du Québec, ainsi que leur couple d’amis qui viennent d’arriver pour 10 jours. Dans ces moments, on reprend conscience que la majorité des gens n’ont pas ce luxe du temps, même si celui-ci est accessible à tous, si on en a envie. En fait, non, il n’est pas accessible à tous, mais à de nombreux Québécois.  On est né au bon endroit sur la planète.

On regarde encore une fois le coucher du soleil... La Ticla, comme on a aimé cet endroit, tout simplement parfait, hors du monde! Malgré ma tête qui voyage souvent jusqu’au Québec, tout près de ma famille, malgré les soucis mécaniques, La Ticla conservera une place particulière dans notre cœur. On y reviendra, ou nos filles y reviendront, un de ces jours. En espérant recroiser toutes ces sympathiques petites familles... Vous savez le Why Café, le 2e...  On dirait qu’il aurait pu s’écrire ici et Elie, la trop adorable petite fille de presque 3 ans que l'on croise chaque jour et qui montre au petit Léo de 1 an comment surfer, deviendra sûrement le sosie de la jeune Emma qui surfe comme une pro dès 8-9 ans... Si vous ne l’avez pas déjà lu, lisez-le et vous comprendrez!

 



Faire un examen du cégep avec cette vue!

Un peu de répit avant de reprendre la route...


Mercredi 18 janvier

Après des au revoir rapides (c'est tout de même la seconde fois qu'on dit Bye!), on quitte La Ticla. Eric a toujours les yeux rivés sur sa lumière de freins. Eh bien pas toujours, car il doit aussi surveiller la route, mais je sais qu’il n’a pas l’esprit tranquille. Moi non plus;  pas totalement... Mais, aujourd’hui, on a seulement une heure de route. C’est un autre bon test pour l’autobus, car on a des courbes et des courbes, des montées et des descentes. Tout se passe bien et comme prévu, 1 heure plus tard, on arrive à Maruata. C’est toujours un défi d’entrer dans un village. Quelle rue prenons-nous? Celle-ci en terre?  Oh, il y a du sable pas très loin, ce n’est pas une bonne idée. Celle-ci, en gravier?  On n’est pas certains, mais ça semble tout de même correct. On suit uniquement notre point sur iOverlander, car encore une fois, on n’a aucun réseau internet.

On se dirige vers un endroit de boondocking... Oh... C’est là que le chemin s’arrête?! Ce n’est pas très bucolique. On est juste à côté de l’armée marine et il y a de gros blocs de béton un peu partout, mais on n’a pas vraiment d’autres options ici, donc... ça ira! Après tout, on est à 1 minute de la plage, il ne faut pas être trop exigeant non plus!  Et, quelle plage!  On avait lu que c’était une des plus belles plages du Mexique sur la côte du Pacifique, mais nous, on s’y arrêtait surtout parce que l’arrêt est pratique, ainsi que pour aller voir les doigts de Dieu, une formation rocheuse qui sort de l’eau.

On dine rapidement et on part en exploration!  Après quelques minutes de marche, on arrive sur une autre plage, encore plus sublime que la première, et on va jeter un œil à la 3e, qui est aussi magnifique. Wow!  Quel paradis! En plus, les plages sont désertes. Il y a très peu d’habitants dans ce village et il n’y a que quelques touristes mexicains qui viennent ici durant la fin de semaine.

On fait une ascension de 5-10 minutes pour aller admirer les fameux Dedos de Dios. La couleur de l’eau, le dégradé de bleus, les rochers, nos yeux ne savent plus où se poser. On redescend après quelques minutes et on va se baigner dans l’océan! Oui, ici, on peut se baigner sans problème! Même Luna vient nager avec nous, elle devient de plus en plus un chien de bateau! Bon, pour l’instant, elle est surtout un chien de voyage. Les locaux sont impressionnés de voir un chien nager. C’est vrai, qu’ici, on voit rarement des chiens dans l’eau. Il faut dire qu’ils ont rarement accès à des lacs et des rivières calmes pour apprivoiser l’eau!

Les filles restent sur la plage pendant qu’Eric et moi on part découvrir le mini village... On "achète" du WiFi pour qu’Alixia puisse envoyer ses fameuses fiches de son cours d’éducation physique... Wifi qui ne fonctionnera finalement jamais! Pauvre Ali, elle est bien indulgente! Son cours d’éducation physique devient finalement son cours le plus ardu étant donné qu’il nécessite de nombreux envois internet et qu’elle n’y arrive jamais... Ah...

On fait une folie (!) et on se commande une pizza sur la plage!  Elle sera prête dans 2 heures! On a le temps d’aller se rincer à l’autobus et de revenir ici pour le coucher du soleil!

Ils sont rares ces petits moments de luxe : pas de souper à préparer ni de vaisselles!  On savoure pleinement la délicieuse pizza et surtout la facilité!

On retourne ensuite tout en haut du rocher pour admirer le ciel qui se colore, alors que le soleil est déjà disparu. Quel endroit!

Alors qu’on revient en direction de l’autobus, la noirceur arrive d’un coup! Alixia et moi peinons à trouver l’endroit où remonter pour se rendre à l’autobus!  On croise une tortue qui sort de la mer, oups! On s’empresse de s’éloigner pour ne pas la déranger dans son ascension. 

Eric nous attend heureusement sur la plage, il se doutait bien qu’Ali et moi, on aurait de la difficulté à s’y retrouver! On discute assis confortablement dans le sable, en admirant les étoiles, et on rentre quelques minutes plus tard.

Charline me dit : « moi, je sortirais 5 minutes sur la plage ». Il faut dire qu’on est stationné juste à côté d’un site de ponte de tortue, mais en principe, la saison tire à sa fin. Il n’y a donc plus personne qui travaille ici à cette période de l’année. Je suis fatiguée et je pensais aller rejoindre mon lit, mais si Charline veut aller jeter un œil à la plage, je vais bien sûr l’accompagner.

On traverse les palapas, avec la faible lueur de notre lanterne solaire et, qu'avons-nous à nos pieds?  Pleins de bébés tortues. Le sable en est recouvert! Que faisons-nous?! Il faudrait fermer la lumière, mais comment ferait-on pour ne pas les écraser?!  Charline décide d’avancer lentement avec la lueur de son cellulaire en se dirigeant vers la mer. On dirait une maman pour toutes ces tortues. Il y en a vraiment partout et elles suivent Charline au pas. C’est trop extraordinaire! Je dois aller chercher le restant de la gang. J’avance lentement pour ne pas piler sur un bébé tortue et je réussis à me rendre à l’autobus. Eric et Flo viennent nous rejoindre, Ali et Daphné préfèrent dormir. C’est leur choix.

On profite du spectacle et on amène les tortues vers la mer avec une faible lueur, car autrement, elles se dirigent complètement de l’autre côté, vers la bâtisse de la marine. Il n’y a aucune lune dans le ciel à 21h et il y a beaucoup trop de gros spots de lumière de l’autre côté de la plage.

Doucement, on les attend les pieds dans l’eau. On remplace la lune pendant cette première partie de la nuit!   D’autres tortues sortent de l’eau. On ne veut surtout pas les déranger. On rentre donc à l’autobus, en espérant que les autres tortues verront la lueur de la lune dans quelques heures.

On se couche avec la musique qui résonne. Ah non, on ne s’ennuyait pas de ça! Même en me bouchant les oreilles, on ressent toutes les vibrations dans l’autobus!  Comment peut-il y avoir de la musique si forte alors qu’il n’y a personne dans ce village?  On dirait qu’un restaurant à laisser la musique fonctionner même s’il n’y a pas un chat! 23h, minuit. 1h du matin... Devrais-je plutôt ressortir pour admirer les tortues? Je suis bien trop fatiguée! 3h du matin, la musique cesse enfin!  Merci!

 

Les routes à La Ticla sont très belles!

Et nous voici sur la 200, plutôt étroit comme route!

Oh... des traces de tortue, partout, partout! Eh non, ce ne sont pas des 4roues qui sont passés par là!

on a dormi mieux entourés... mais on est juste à côté de la plage!


Les doigst de Dieu!







Jeudi, 19 janvier

6h du matin : Maman, viens-tu dehors avec moi? 

C’est Florane qui se trouve à côté de mon lit. Je suis toujours réveillée vers 5h30, toutefois, comme je me suis endormie à 3h, je pensais dormir un peu plus longtemps.

Bien sûr, Florane, je vais t’accompagner!  Charline se joint aussi à nous!

On s’assoit dans le sable dans la noirceur, alors que le ciel commence à se teinter d’orange. On médite, en ouvrant les yeux à l’occasion pour voir s’il y a du mouvement autour de nous.

Vers 6h45, on commence à voir davantage et Eric nous retrouve sur la plage. Alixia et Daphné suivent également.

Il y a des tortues, ici et là, qui ensevelissent leurs œufs, d’autres qui rejoignent la mer. Les oiseaux et les vautours guettent les nids. Eric, Daphné et Florane trouvent des bébés tortues et les aident à regagner la mer en faisant fuir les oiseaux tout autour! 

Il est important que les bébés tortues marchent sur la plage pour développer leurs muscles avant d’affronter la mer, mais leurs chances de survie sur la plage sont quasi nulles en plein jour, si les humains n’interviennent pas. On fait notre possible pour qu’elles regagnent l’eau.

Eric trouve ensuite une tortue sur le ciment, bien plus loin que l’autobus. Elle ne peut plus avancer sur une telle surface, il la ramène donc sur le sable et elle réussit à rejoindre la mer!  Dans l’eau, on voit aussi plusieurs tortues s’accoupler, car les mâles rejoignent les femelles près de leur lieu de ponte.

Quelle nuit, quel matin, quel spectacle, quelle chance nous avons d’être là! Il y a de ces moments magiques, difficilement explicables... Les 18 mois de travail sur l’autobus, notre route jusqu’ici, avec les hauts et les bas, tout ça, ça en valait pleinement la peine juste pour vivre cet instant, pour être témoin du début de la vie de ces tortues et de cette épopée pour la ponte des œufs!  Cette magie me rappelle cet instant où on a nagé avec des dauphins aux Bahamas. Évidemment, on peut partir une semaine, prendre l’avion, se rendre à un point donné, accompagner un guide qui nous assure que nous verrons des tortues et profiter du spectacle... C’est vraiment moins exigeant, mais la magie n’opère pas de la même façon...  Et quand on se fait questionner : pourquoi faire tout ça pour ça... eh bien, c’est peut-être entre autres pour attraper ces instants improbables, incroyables!

Merci la vie! Merci pour cet arrêt... Maruata et l’état du Michoacán... on ne savait même pas que ces lieux existaient, il y a de cela quelques mois!

Et le reste de la journée se déroule tout doucement, avec un peu d’école, du paddle board et de la baignade. Comme la vie est belle et douce ici!  Malgré tout, on ne s’éternisera pas dans cette rue, car à la fin de la journée, on apprend qu’on est installé sur un terrain privé. On pensait qu’il s’agissait des palapas du centre de protection des tortues, mais non! Le monsieur nous dit cependant qu’il n’y a aucun problème, qu’on peut rester là! Les gens ici sont toujours si gentils. Mais, on n’abusera pas de leur gentillesse!  Donc, demain, on partira tôt, en direction de Nexpa. On sait qu’il s’agit de l’un des pires tronçons de la côte, avec de très nombreuses courbes prononcées, des montées et des descentes!  On se prépare donc du popcorn pour éviter le mal des transports, c’est le conseil qu’on avait reçu du voilier La smala pour éviter le mal de mer, et ça fonctionne toujours plutôt bien, même sur la terre!

Vers 21h, on retourne sur la plage. Cette fois-ci, il n’y a pas des dizaines et des dizaines de tortues, mais il y en a quelques unes d’égarées, car la lune se lève uniquement vers 1h du matin. On les aide à retrouver leur chemin vers la mer et on leur souhaite bonne chance!  Lorsque les mamans tortues sortent de la mer, on regagne notre autobus pour ne pas les déranger! On s’attend à avoir une autre nuit quasi blanche avec de la musique qui résonne, eh non! Aucune musique en ce jeudi soir! On apprécie tellement le silence qui nous permet d’avoir une bonne nuit récupératrice!

 



On capote un peu trop sur les tortues et les levers du soleil!


Une petite tortue à protéger!



Et c'est partie pour un peu de paddleboard sur l'océan


Vendredi, 20 janvier

Florane se réveille encore tôt, et nous sortons ensemble sur la plage vers 7h. C’est presque la nouvelle lune, alors celle-ci est minuscule... Toujours la même problématique : les lumières sur les différents bâtiments environnants sont bien plus puissantes. Encore une fois, on trouve plusieurs bébés tortues qui ont pris la mauvaise direction. Elles sont coincées dans les arbustes et les vautours rôdent pas très loin, mais s’enfuissent lorsqu’ils nous voient. On rapproche des dizaines de tortues de la mer, qui réussissent par elles-mêmes à se rendre à l’eau. Il fait encore plutôt sombre, elles devraient donc pouvoir nager pendant un bon moment pour s’éloigner de la côte, avant que le soleil rende l’eau davantage translucide. Il parait qu’elles nagent ainsi pendant 7 jours, sans manger, afin de s’éloigner des dangers. On n’amorce pas tous notre vie de la même façon!

Je trouve une tortue avec une nageoire coincée dans la clôture qui sert d’abri pour les bébés tortues pendant la période de ponte. Eric vient à la rescousse, puisqu'elle est trop lourde pour moi.  Il réussit à la déprendre, mais est-elle blessée? Le soleil monte de plus en plus dans le ciel et la chaleur se fait ressentir. Eric réussit à la déplacer de quelques mètres afin qu’elle soit sous les papalas.  Et voilà qu’elle se met à creuser. On pensait qu’elle regagnerait la mer dès que possible, mais non! Il semble qu’elle doit faire ce qu’elle a à faire!  On s’inquiète pour elle... La personne responsable du site arrive quelques minutes plus tard, il passe chaque matin vers 8-9h. Il nous rassure!  Elle devrait survivre, malgré la chaleur, malgré les dangers de la terre. Effectivement, vers 9h, elle termine d’enterrer ses œufs et elle se remet en mouvement vers la mer! Et nous, aussi, c’est le moment de se remettre en mouvement! Maruata gardera toujours une place spéciale dans notre cœur, un arrêt imprévu et si spécial!

Et nous voilà sur la route... Rapidement, les filles sortent le pop-corn!  Par chance, on a que deux heures de route à faire, donc, tout se passe bien!  À 11h, on arrive à Nexpa. Chaque fois qu’on arrive dans un nouveau petit village, c’est un nouveau défi! On prend la route de terre, ou celle pavée?  Celle pavée, bien sûr... mais celle pavée n'est pas terminée!  Le chemin se poursuit avec du gravier, avec de nombreux trous.  On stationne l’autobus et on part vérifier la suite du chemin à pied.  On trouve finalement le camping et on analyse où l’on peut bien se stationner. Ça ira!

Une trentaine de minutes plus tard, on est stationnés à côté d’un autre gros bus!  La vibe est toujours bonne dans les endroits de surf, mais c’est bien différent de La Ticla. Ici, beaucoup de gens solitaires, alors qu’à La Ticla c’était davantage des petites familles et des groupes d’amis. Mais, dans les deux cas, les gens sont super gentils et accueillants!

En après-midi, le ciel s’ennuage, mais cela n’empêche pas Daphné et Charline d’aller surfer! La marée est toutefois pas mal basse et il y a des roches partout!  Les filles s’ennuient déjà de La Ticla, mais on est chanceux, car on a droit à des vagues de débutants, ce qui n’est pas toujours le cas à Nexpa. Il faut voir le bon côté des choses!  Et ici, on a de nouveau un peu de réseau et des ondes téléphoniques. Je peux donc enfin parler avec mes parents; ça, ça fait du bien!  Mon père attend toujours d’autres résultats, donc nous aussi, on est un peu en attente. On profite du moment présent, tout simplement... On verra plus tard, pour la suite des choses! Un jour à la fois!

 


Elle est bien coincée dans la clôture...


Et la revoilà avec le soleil qui se lève, prête à pondre ses oeufs!


Et voilà, Mme La tortue regagne la mer, derrière nous!

Des courbes et des courbes!

Et nous voilà maintenant à Nexpa, avec un nouvel ami chien!




Une autre fin de journée... 

Les petites cabanes de Nexpa!

Samedi, 21 janvier

On a droit à une autre journée de petites vagues, on se relaie donc dans l’eau à tour de rôle. École, surf, diner, surf et ainsi de suite. Une petite journée tranquille... Ah oui, on marche aussi pour aller acheter des tomates et des oignons pour faire notre salsa quotidienne... On discute avec nos voisins qui ont tous des histoires intéressantes et différentes... Il existe tellement de façons de vivre et il semble qu’on peut faire pas mal d’argent en transportant des gens à vélo les soirs de spectacles aux États-Unis... et on peut aussi vendre de la bière ou de la drogue... Disons que j’aimerais mieux que mes filles ne soient pas tentées par la seconde option!  C’est intéressant de constater la différence d’humains entre Nexpa et La Ticla, mais il en ressort tout de même de nombreux points en commun. Tout le monde fait confiance à tout le monde, il n’y a pas de police dans ces villages de peuples autochtones, et il n’y a aussi aucun crime qui s’y commet. On se sent en totale sécurité! On se sent un peu comme si on vivait hors du monde... comme si rien ne pouvait nous atteindre ici. Les gens se sentent si bien dans ces petits villages qu’ils y restent pendant de nombreux mois, parfois, ils n’en repartent jamais! Tout simplement fascinant!

 


Dimanche, 22 janvier

Une autre journée consacrée au surf, alors que la mer nous offre encore une fois de belles petites vagues. Il semble que ça soit très rare ici; de manière générale, les vagues sont très grosses. Bon, Daphné trouve que c’est un peu trop des vagues de débutants, mais nous, on trouve que c’est parfait!

On est toujours à la recherche d’une autre planche, puisqu’on ne peut plus vraiment surfer avec celle du Costco qui a encore plié davantage avec les dernières vagues... On discute avec une fille qui loue une planche, donne des cours de surf et fait des massages... (les gens sont très polyvalents!) Dans le fond de sa chambre, elle trouve une planche qu’elle pourrait peut-être vendre! « vous pouvez aller l’essayer si vous voulez »  Euh, comme ça, tu ne veux pas notre nom, notre permis de conduire?!  On repart donc avec la planche sous le bras!  Daphné et Charline tentent en vain de l’essayer, mais la marée basse et les toutes petites vagues ne leur permettent pas vraiment de se faire une idée. Mais, en revenant, notre voisin nous confirme que c’est une bonne planche, car c’était sa planche! Il l’a laissé ici l’an passé car il l’avait brisé. Elle a été réparée depuis, et la revoilà!  Il en est même émotif! Il nous la conseille, même si, il semble qu’elle se brise facilement! 

On retrouve la demoiselle, on négocie un peu et nous voilà avec une nouvelle planche! Les filles en sont bien heureuses! Elles avaient bien hâte de surfer sur une planche de fibre de verre. On verra ce que ça donnera à La Saladita!

On profite d’un autre coucher du soleil et on prépare notre départ pour le lendemain! On aura eu une bien belle fin de semaine tranquille à Nexpa, on préfère toujours les bruits de la nature, à la musique qui résonne jusqu’à 3h du matin!  Et on avait vu juste. Les surfeurs se lèvent tôt, alors ils se couchent tôt également! On adore ce rythme de vie!

La grosse vie!



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