2 au 8 janvier : Covid et déprime, même si on est dans un paysage digne d'une carte postale!


 

Lundi, 2 janvier

Les filles se lèvent tôt pour une fois ce matin, car elles ont comme objectif d’aller surfer du côté de Barra de Navidad. À 8h, Charline et Daphné partent avec leur planche sur la tête. Elles ont à peine 30 minutes de marche à faire (!!) Pendant ce temps-là, on termine de ramasser dans l’autobus. Moins il y a de gens, plus c’est facile de faire un peu de ménage! 

On part ensuite rejoindre les filles. Alixia reste seule à l’autobus, pour avoir la paix tout simplement! La journée est nuageuse, ce qui est plutôt rare. On profite du fait d’avoir une pause du soleil ce qui rend la marche pas mal plus facile.

Les filles sont déjà dans l’eau depuis plus d’une heure lorsqu’on arrive. On les laisse profiter des vagues qui sont de plus en plus fréquentes! L’endroit est vraiment parfait pour les débutants. Il y a très peu de surfeurs, les vagues sont juste assez grosses et puissantes, mais pas trop non plus pour se faire ramasser jusqu’au fond de l’eau! Je suis bien heureuse pour les filles qu’elles aient des conditions parfaites! C’est ensuite au tour de Florane et d’Eric; et une heure plus tard, je peux enfin partir sur l’une des planches.

En me couchant sur ma planche, l’eau chaude me surprend! C’est plus chaud dans la mer qu’à l’extérieur! C’est génial ici, car il n’y a presque pas de vagues à l’endroit où l’on rentre dans l’eau. C’est ensuite facile d’avancer pour se placer derrière l’endroit où les vagues se brisent! Je n’ai même pas les cheveux mouillés lorsque vient le moment de prendre une première vague! Et wahou!  Je réussis à me lever complètement et à tenir debout durant un long moment! Les conditions sont tellement parfaites! Et j’y retourne! Les vagues sont splendides! Et déjà, je peux en prendre une 2e et je réussis une autre fois! Wow!

Le vent s’est levé et les vagues grossissent, mais pas trop! Je suis chanceuse, les filles n’ont pas eu de telle condition durant la matinée. Les vagues étaient belles, mais elles devaient patienter davantage!

Et je suis prête pour une 3e vague. Je jette un œil derrière moi. Elle est pas mal plus grosse celle-là, mais je vais y arriver!  Mes bras m’aident à me relever, je tiens debout quelques secondes, mais la vague me fait basculer.  Je tombe à l’eau, je suis rendue pas mal habituée! Ma planche me fouette le pied, une douleur intense se fait ressentir, mais sans plus. Je remonte vite sur ma planche et je retourne me positionner pour prendre une autre vague.   Je présume que la douleur à mon pied va vite s’estomper. De toute façon, les vagues sont tellement belles, que ce n’est pas le temps de s’en préoccuper. Toutefois, après avoir chuté une autre fois dans l’eau, une bande de peau semble flacotter dans l’eau...  Vaut mieux ne pas y penser.  Mais, peut-être devrais-je tout de même regarder mon pied?!  Oh, ça saigne pas mal!  Est-ce que je peux quand même prendre une autre vague?!  Mon esprit dérive vers les requins; je n’ai pas vraiment envie de les attirer! Je crois que ça prend quand même pas mal plus de sang que ça, mais j’aime aussi bien sortir de l’eau!

Quelques minutes plus tard, je retrouve Eric et Florane sur la terre ferme; Daphné et Charline sont déjà reparties. On a encore oublié notre trousse de premiers soins... Et moi, je ne suis pas très bonne avec le sang. Ce n’est pas le moment de perdre connaissance! D’autant plus qu’on a 30 minutes de marche à faire pour retourner au camping. Le tout avec des planches sur la tête. Je m’étends quelques minutes et Eric trouve une pharmacie à deux coins de rue de là! 

Une fois la coupure dissimulée sous un gros pansement, je suis prête à faire le chemin inverse!

Vers 14h, on est tous de retour à l’autobus!

C’est maintenant au tour d’Eric de ne pas se sentir bien... Étrange! Il se sent vieux! Une heure de surf et il a mal partout!  Il va s’étendre pendant que je vais jaser avec un sympathique couple du Québec qui se trouve à quelques terrains du nôtre. Ils ont passé plusieurs hivers au Mexique. C’est toujours intéressant d’entendre les histoires des autres! En plus, ils ont 5 adorables chihuahuas! On craque pour leur belle grande « famille »!

En fin de journée, Eric ne va toujours pas mieux... Et en principe, on part demain. Peut-être serait-il préférable de repousser le départ?!  On verra demain matin!




Et c'est partie, pour un matin de surf!








Mardi, 3 janvier

Eric n’a pas eu une bonne nuit et ne va toujours pas mieux...  Il est tout de même prêt à repartir, mais je trouve que c’est une mauvaise idée. Je n’ai pas du tout envie que de 30 minutes il ne soit plus capable de conduire... On n’a pas vraiment de plan B advenant une telle situation. Il n’y a rien qui presse non plus!

Alors, on reste une journée de plus. Les filles, elles, en sont bien heureuses! Charline et Daphné partent alors tôt avec leur planche vers Barra de Navidad!  Je trouve ça pas mal extraordinaire qu’elles marchent autant pour aller surfer. Et dire que lorsqu’on leur demande de marcher 30 minutes, elles en ont rarement envie, mais marcher avec une planche sur la tête ou sous le bras, ça, ça va!

Le ciel bleu est de retour, et l’eau se teinte de ses plus belles couleurs. Florane et moi allons rejoindre Charline et Daphné; on laisse Eric se reposer et Alixia faire de l’école tranquille.

Encore une fois, les conditions sont parfaites. Je suis pas mal déçue de ne pas pouvoir surfer aujourd’hui... Eric m’a fortement recommandé de laisser un 24h à la peau de mon pied pour qu’elle se recolle un peu... je vais être sage!

On s’assoit sur la plage, et Florane attend son tour.  On profite du spectacle des surfeurs tout en échangeant avec les quelques personnes sur la plage. C’est tellement agréable et relaxe, ici!

L’après-midi se passe tranquillement à l’autobus. Eric commence à remonter la pente. On se prépare à repartir tôt le lendemain!  Malgré le prix élevé de ce camping, (étant donné nos 4 enfants) on a vraiment apprécié notre arrêt à Melaque!

Comme on aime le bleu!




Un dernier souper, ici!


Mercredi, 4 janvier

Eric n’est pas top shape, mais ça va mieux, donc prêt pas prêt, on reprend la route.

Deux heures plus tard, on arrive à Cuyutlan. On pensait aller visiter le turtugario et y dormir, mais c’est fermé jusqu’au lendemain. Ah non!  Un sympathique couple nous dit toutefois qu’on peut rester ici pour la nuit sans problème. On est dans un cul-de-sac, on ne dérangera pas personne! De toute façon, on n’a pas l’énergie pour poursuivre la route.

C’est à mon tour d’avoir la gorge qui pique... Bizarre. Je n’ai jamais eu la Covid depuis le début de la pandémie, mais j’ai souvent entendu les gens mentionner que leur premier symptôme était cette fameuse gorge qui pique...   «  Eric, tu devrais faire un test covid! »  On en avait plein à la maison, on en a donc pris quelques-uns avant de partir... On ne pensait pas qu’on les utiliserait! Quelques secondes plus tard : test positif!  Non... ce n’est pas croyable!  Eric n’avait jamais eu la covid lui non plus! Comment avons-nous pu attraper cela alors qu’on vit à 6 dans un autobus et qu’on ne partage jamais de moments avec personne d’autre autrement qu’à l’extérieur?  Bon, il y a eu notre passage au Walmart avant le jour de l’an, l’attente dans le Hall d’entrée du RV Park de Melaque... mais quand même!

Les filles se préparent à aller surfer, mais sur la plage, on nous dit que ce n’est vraiment pas une bonne idée. Les vagues et les courants sont vraiment beaucoup trop forts... Déception. On remet les planches sur le toit. La mer est tellement déchainée qu’on peut à peine se baigner et il fait si chaud... Moi qui adore la chaleur... je ne pensais pas un jour trouver que celle-ci est pénible. Mais, là, il fait chaud dans l’autobus, on n’a aucune ombre dehors et la mer peut à peine nous rafraichir. On ne peut qu’attendre que le soleil baisse et que sa chaleur diminue en intensité.

On soupe sur le toit, ce n’est vraiment pas une option de manger dans l’autobus!  Les filles nous questionnent sur la meilleure façon de fuir un tsunami ici!  On avait souvent cette discussion sur la côte ouest en Oregon puisqu’il y avait des affiches un peu partout concernant la possibilité qu’un tsunami surgisse... À Cuyutlan, en 1932, le village a été détruit par une vague de 20 pieds. On aimerait mieux que ça ne se reproduise pas!

La nuit est pénible et je ne réussis pas à trouver le sommeil. C’est à mon tour d’être malade, bien au-delà de ma gorge qui pique, je suffoque! J’ai le temps d’écouter le bruit des vagues et penser à cette fameuse tragédie de 1932...

Plantation de bananes en chemin!

Cuyutlan

Notre Bleu Nomade derrière la plage de sable noir!





Souper sur le toit, pour un peu plus de fraicheur!


Jeudi, 5 janvier

Je me lève, je sors faire mes salutations au soleil. Il faut que j’active mon système pour faire sortir le méchant. J’ai mal jusqu’à chaque extrémité de mon corps... c’est assez fascinant. J’arrive à peine à me plier en deux, alors que je fais ces mêmes mouvements tous les jours depuis maintenant plus de deux ans. Je fais ce que je peux...  En retournant à l’intérieur, des étourdissements intenses me prennent. Vite, je dois m’étendre à nouveau.  Finalement, je ne réussirai pas à me lever de la journée.. ou à peine pour prendre une bouchée ici et là. Daphné est dans le même état que moi.

Tous les trois nous n’avions jamais eu la Covid, il semble bien qu’on ne pouvait pas y échapper éternellement.

Donc, on ne se déplace pas, et on ne va pas plus visiter le Tortugario... Je suis tellement déçue. Il me semble qu’on a tant à voir et à faire et qu’on ne peut pas se permettre une journée de vide... mais on n’a pas vraiment d’autres options!

Par chance, on a du bon vent qui nous arrive de la mer!  Avec toutes les fenêtres de l’autobus ouvertes, on est plutôt bien.... même si on se sent vraiment mal! 

La pleine lune est tout de même au rendez-vous, si majestueuse!  Demain est un autre jour!

Une autre journée qui se termine...




Vendredi, 6 janvier

Je me sens mieux, Daphné aussi!   

Allez, on reprend la route... on souhaite toujours trouver un endroit pour faire du surf, notre quête constante, on dirait!

On doit faire un arrêt à l’épicerie, on sort nos masques; je ne pensais pas avoir à en remettre un... surtout pas au Mexique. On doit aussi faire le plein d’eau et trouver de l’argent... Ah, c’est un défi dans ce coin du Mexique. Finalement, il faut faire un détour de 30 minutes pour trouver un guichet, entrer dans une toute petite ville avec des fils électriques si bas que je dois sortir pour les surélever avec le bout de mon balai, alors que le soleil me tape sur la tête. Et,  je vais mieux... mais hier j’étais un zombie... donc je suis loin d’avoir mon énergie optimale. La route est pénible aujourd’hui. Elle est étroite et cahoteuse. Ça brasse énormément à l’intérieur. On s’arrête finalement au Rancho près de La Placita, alors qu’il est près de 15h et qu’on est partis depuis 8h... On a pourtant parcouru seulement 100km!

On a entendu beaucoup de bien de ce petit coin de paradis et, en plus, ce n’est vraiment pas cher... Encore une fois, ce qui est peu cher pour les couples s’avère très dispendieux pour nous! Les couples paient 300 pesos pour une nuit. Pour nous, c’est finalement 700 pesos, avec nos filles! On n’a pas vraiment le choix.

L’endroit est effectivement très beau, la plage à quelques mètres de distance est déserte, mais il fait trop chaud pour y rester. De plus, la mer est trop formée pour s’y baigner ou y faire du surf. Alors, on reste assis à côté de notre autobus.

Et... on a le cafard. L’objectif du voyage n’est pas de perdre du poids en suant à grosses gouttes comme si on était dans un sauna en permanence. D’ailleurs, je n’ai jamais sué autant de ma vie. Charline et moi, on a la réflexion qu’on se sent un peu comme pendant LE cours de karaté de l’été où il fait 40 degrés, que l’humidité est à son max alors qu’on s’entraine dans la petite salle à Sabrevois... mais pendant ces cours, on se donne à fond et on sait qu’on transpire pour une bonne raison... Mais, là, on ne bouge même pas!

Clairement, on ne trouve pas L’endroit dont on rêvait pour s’arrêter un mois, avec la mer à côté, du surf, un village sympa et un bon réseau internet... Peut-être qu’on est passé à côté ou qu’on cherche trop la perfection. Je tente de retenir mes pensées... mais c’est plus fort que moi! En voilier, on était presque chaque jour dans un tableau idyllique... et en plus, ça ne nous coutait pas un sou. Il faut faire abstraction de tout ça, mais c’est difficile. On est là par choix, et on peut prendre le chemin que l’on souhaite, on sait, on sait.

Mais là, la déprime nous frappe de plein fouet. Est-ce la chaleur, la fatigue, la covid (qui a maintenant atteint aussi Charline et Flo!) ou l’accumulation de toutes ces choses?!  Je ne sais pas trop, mais... le moral des troupes est à son plus bas.

On savait que ça serait ardu avec l’autobus, mais ce l’est encore plus qu’on pensait. On a trop chaud, les déplacements sont pénibles... et justement, on se questionne sur le pourquoi de nos déplacements. On nous a recommandé des plages de surf de débutants, mais finalement, la mer est toujours trop agitée. On doit le plus grand respect à la mer... on devrait peut-être simplement patienter... mais parfois, l’endroit ne nous permet pas d’attendre pendant des jours.   On se sent inutile, là, maintenant. Eric mentionne même qu’il est prêt à rentrer au Québec et à aller travailler au Home dépôt en attendant la fin de son congé d’un an. Le Home Dépôt?!    Mais, on n’a même pas l’énergie pour reprendre la route...

Ok, on va respirer, et essayer de ne plus dire quoi que ce soit. Pour le moment, on va juste essayer de se remettre de notre covid!






 





Samedi, 7 janvier

On fait la grève, on ne bouge pas. On profite de la fraicheur matinale! (oui, oui, il fait 20 degrés ce matin, et il faut mettre une petite veste!). 

En après-midi, on tente de se rafraichir en avançant un peu dans la mer. Le courant est complètement fou! J’en ai des crampes aux jambes en essayant de me cramponner dans le sable! On ne s’éternise pas dans l’eau et on retourne s’assoir pour admirer la puissance de la mer. On ne discute pas aujourd’hui... on essaie juste de faire le vide et de laisser le temps au temps.









Dimanche, 8 janvier

On quitte ce petit paradis sur terre... et on se rend à La Ticla, à seulement une vingtaine de minutes de route. C’est Sergio, le prof de surf de Sayulita qui nous avait recommandé cet endroit... le paradis des surfeurs, semble-t-il. Mais, on sait qu’encore aujourd’hui, la mer sera trop grosse pour surfer. On va tout de même prendre le temps d’aller découvrir cet endroit.

Sandy, le propriétaire du Rancho nous a fait un plan pour nous montrer quelle route prendre pour entrer à La Ticla avec notre gros bus.Cela nous fait faire un petit détour, mais la route est effectivement parfaite. Cependant, tout en bas, pour entrer dans le camping, il faut faire un virage à près de 180degrés... euh, c’est juste impossible!

Rien n’est impossible pour les Mexicains! Un gentil jeune homme vient enlever les grosses roches qui se trouvent derrière les roues de notre bus et quelques minutes plus tard, Eric réussit à reculer suffisamment pour ensuite pouvoir entrer dans le camping! Ouf!

Après avoir trouvé un endroit pour se stationner, on va voir la mer et ses vagues gigantesques! Eh non, ce n’est pas aujourd’hui qu’on fera du surf, ni demain! Pas grave!  L’endroit gagne tout de même à être connu, même sans surfer!

Au petit matin, au Rancho!

Et on repart vers la route 200...

La route 200, pas très large et cahoteuse!

mais les routes pour La Ticla sont plutôt belles!

Des vagues un peu trop grosses pour nous!


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