13 au 19 mars : Grutas Tolantongo - un paradis sur terre! Et visite de Querétaro et de Guanajuato (ça fait beaucoup de O!)

Grutas Tolantongo


Lundi, 13 mars

Je n’ai aucune difficulté à me réveiller, les coqs chantent depuis 4h du matin… La nuit n’a pas été de tout repos : entre les chiens qui jappent et qui se chamaillent et les nombreux coqs qui nous entourent, peu d’heures ont été baigné de silence… Ah, le précieux silence!

À 6h, on est tous déjà assis à la table en train de déjeuner

-       On dirait qu’on se prépare pour faire une randonnée dans les rocheuses.

D’ailleurs, la température est presque la même

Alixia trouve que c’est vraiment bizarre de se rusher le matin pour aller relaxer dans des bassins d’eau… Elle n’a pas tort, elle a même vraiment raison. Cependant, si on n’attrape pas le bus de 6h50, il faudra prendre celui de 10h30 et être dans le flot de touristes…

Alors, go!

À 6h45, on est les seuls à embarquer dans le petit bus et à 7h, on est déjà sur le site.

Eric me lance :

-       J’ai davantage confiance en mon bus qu’en celui-ci… 

Effectivement, il fait de drôles de bruits.  Bleu Nomade aurait fait la route sans problème, mais c’est une fois tout en bas qu’on ne sait pas trop où on aurait pu se stationner. Habituellement, les gens vont dormir près de la rivière, mais l’accès est plutôt étroit et en pente… On n’a pas besoin de se casser la tête, on est à pied!

À 7h45, nous sommes parmi les premiers qui entrons dans le tunnel, juste à côté de la grotte! On dirait qu’on entre dans un sauna tellement il fait chaud! On avance doucement et on tombe dans de petits bassins d’eau plus profonds. La noirceur nous enveloppe. Vite, Charline, allume la lumière de ton cell!

L’eau est tellement chaude! À l’extrémité, l’air commence à manquer, j’aime mieux revenir sur mes pas. Florane aussi suffoque et me suit, et le reste de la famille ne tarde pas non plus. 

On se dirige ensuite vers la grotte qui se trouve sous une magnifique chute. C’est de toute beauté!  Sébastien de One life m’avait dit que tout au fond se trouvait un passage… on le cherche, mais ce n’est pas facile avec le courant intense! Finalement, Eric trouve une corde.

Allez! Tenez-vous là. On avance contre le courant intense. J’essaie de m’assurer que mes 4 filles y sont toujours. Charline peine à nous éclairer tout en se tenant… Une fois, le tunnel traversé, on arrive dans une autre cavité de la grotte. Un jeune nous y accueille, avec sa lumière! Ah, merci! On dirait que c’est un test… il regarde si les gens sont assez persévérants pour se rendre jusqu’ici et une fois le passage à contre-courant traversé, la lumière surgit enfin! Ici, deux courants se rencontrent, de l’eau froide arrive d’un côté et de l’eau très chaude arrive de l’autre… Les stalactites nous entourent, les chauve-souris volent au plafond. On se laisse flotter un peu ici et on ressort, cette fois-ci avec le courant! C’est pas mal plus facile!

On demeure dans la grotte un bon moment, à se laisser flotter et à admirer tout ce qui nous entoure.

Vers 9h30, lorsqu’on ressort, de plus en plus de gens arrivent! C’était parfait d’y être très tôt. L’ambiance se transforme lorsque l’eau se remplit!

Puisqu’il est encore très tôt, on décide de marcher jusqu’aux fameuses Pozas thermales, les fameux bassins d’eau qui font la réputation de cet endroit.

Je m’attendais à une petite promenade sur le bord du rio, mais c’est plutôt un sentier en ascension qui nous attend. 40 minutes plus tard, on arrive aux petites piscines. On est surpris de constater qu’il y a déjà des gens dans presque tous les bassins d’eau! Il faut dire que juste à côté se trouve un hôtel!  On est loin d’être seuls au monde dans ce paradis terrestre. On trouve tout de même une piscine avec une vue magnifique qui est encore vide!  

Tout le monde se repose dans cette eau chaude, en admirant le paysage! C’est tellement parfait… ou presque! Car, on pense à Luna qui patiente toute seule à l’autobus… On se le répète, de nombreux chiens demeurent seuls toute la journée alors que leur maitre part travailler… mais nous, notre chienne n’a jamais connu ça. 

En bateau, on s’inquiétait de notre ancre lorsqu’on partait en exploration… cette fois-ci, on s’inquiète pour notre chien. Il n’y a rien de totalement parfait.

On surveille notre montre. Il y a un autobus à 11h30 et un autre à 13h30… On ne pourra jamais attraper celui de 11h30. Ok, on va être zen malgré tout! On sait que Luna est bien. Il faisait très frais ce matin, et on n’annonce pas très chaud aujourd’hui… et tout en haut, il y a toujours du vent.

 

On prend donc le temps de diner et de profiter de l’eau bleu du rio!  Et à 13h30, on remonte vers notre autobus. 20 minutes plus tard, on y est déjà!  Luna est bien contente de nous retrouver, nous aussi, et on est surtout contents de constater que c’est demeuré frais dans l’autobus!

 

Le temps se couvre, la météo est parfaite pour faire un peu d’école… ou pour cuisiner des brownies!  On va se reposer aussi… Pas facile d’aller flotter dans les thermales à 7h du matin! (ok, on pense quand même à tous ceux qui sont partis pour leur travail ce matin, ou à l’école!!)



Le fameux rio est son eau bleue!

Le soleil se lève doucement! Il n'est pas encore 8heures!


Ce tunnel, il y fait si chaud que c'est comme un sauna... On n'y est pas resté longtemps!




Dans la grotte!

Dans une autre petite grotte secrète, il faut affronter le courant pour s'y rendre!



Encore de très nombreuses marches à monter pour se rendre aux bassins d'eau!






Mardi, 14 mars

Hier, on s’est questionnés… On a vu ce que l’on voulait voir de Grutas Tolantongo, est-ce que ça vaut la peine d’y retourner? Il faut dire que ce lieu est le plus cher de tous les endroits visités au Mexique : 180 pesos X 6 par jour. Si on était descendus sur le site directement, on aurait payé 30 pesos pour le stationnement incluant la nuit… Mais, comme on reste tout en haut dans le stationnement des bus, il faut payer 25 pesos X6 l’aller et 25 pesos X6 pour le retour. Bref, une journée, ça nous coute tout de même assez chers… Mais ce n’est rien par rapport à une activité au Québec en famille! Après réflexion, je dis à Eric et aux filles que puisque le plan était d’y passer 2 jours, on va y retourner, pour profiter des bassins d’eau dès l’ouverture.  Ce n’est quand même pas la fin du monde de se lever à 5h30 quand on sait que c’est pour aller dans des bassins d’eau chaude avec une vue magnifique…

Donc, je réveille tout le monde et dès 6h35, on est dehors. Il doit faire en bas de 10 degrés… ça prendrait une tuque et… des bas dans nos sandales, mais on sera vite dans l’eau chaude!

Le chauffeur d’autobus me dit qu’il attend un autobus voyageur avant de partir, il devrait arriver d’ici 30 minutes. 30 minutes?! C’est qu’on gèle! Mais, peut-être arrivera-t-il avant. On patiente…. Et le temps passe… 40 minutes plus tard, l’autobus arrive. Les nombreux passagers descendent avec tout leur bagage, visitent les salles de bain… Finalement, le chauffeur me dit qu’il n’est pas certain d’avoir de la place pour nous. Un autre nous mentionne qu’on peut prendre l’autobus à 10h30. Ben oui!  

Alixia n’en peut plus :

-moi, je retourne dormir à l’autobus. Je ne suis plus capable d’attendre, je suis gelée! 

Il faut dire que les 4 filles n’ont pas dit un mot depuis une heure. C’est moi qui fais des aller-retour, qui pose des questions, qui tente d’intercepter les véhicules qui descendent directement sur le site… Mais toutes les voitures sont déjà remplies à craquer…

-Alixia, on n’a pas attendu tout ce temps pour ne pas profiter du site. Allez, on monte. 

 

Ce n’est pas très clair si ça fait l’affaire du chauffeur, mais nous, on embarque dans cet autobus. Ce n’est pas vrai qu’on gèle depuis une heure dehors et qu’on ne puisse pas embarquer. L’autobus déborde de bagage et de gens… Pas certaine que c’est sécuritaire. Et dire qu’ils nous ont dit de ne pas descendre avec notre propre bus, avec des bancs et des ceintures…

Je respire et je profite de la vue et du tour d’autobus qui s’apparente à un tour de manège.

Finalement, à 8h, on est dans les bassins d’eau… mais l’eau n’est pas vraiment chaude. On est frigorifiés!  On passe d’un bassin à l’autre et on réalise que l’eau n’est pas toujours à la même température; il doit y avoir plus qu’une source thermale!  Enfin, on trouve un bassin très chaud, ça fait du bien! Les filles ont une piscine pour elle; Eric et moi en avons une pour nous!

On jase en amoureux, et on admire le paysage. Wow! On dirait bien ce qu’on voudra… mais c’est vraiment un lieu d’exception!  

2h30 plus tard, notre ventre gargouille… Il est temps de sortir d’ici. On se dirige vers le rio tout bleu, où l’on mange un peu et on retourne flotter dans l’eau. Les gens ici prennent la poudre blanche sur les roches pour se faire un masque… Alors, on fait de même! On espère ne pas avoir une éruption cutanée! 

Et le temps passe dans cette eau chaude, en admirant le paysage qui nous entoure… et c’est le temps de revenir à notre autobus pour voir notre belle Luna!

Par chance que tout en haut, le vent demeure frais et que la température reste clémente dans notre bus!

Bon, c’est assez les journées sans notre chienne!  On s’ennuie trop d’elle! 





Un matin en amoureux! 






Quelle étrange photo... On se fait un masque avec la poudre recueillie sur les roches! C'est ce que les Mexicains font... alors, on a fait pareil!




Luna est un peu triste de ne pas avoir pu profiter du site. (nous aussi!)


Mercredi, 15 mars

Dès 3h du matin, les coqs me font ouvrir les yeux. Ah non, pas déjà. Ils sont nombreux et se répondre. Un moment d’accalmie me permet de replonger dans le sommeil, mais c’est toujours de courtes durées. 

Ma montre m’indique déjà 5h30 du matin, aussi bien me lever. Après ma méditation, je sors sur le toit pour mes salutations au soleil quotidienne, alors que je salue plutôt la lune.  Rapidement, le ciel commence à s’éclaircir. Les rayons du soleil tentent de se frayer un chemin à travers les montagnes. J’ai le temps de me préparer à déjeuner avant qu’il se pointe le bout du nez. 

La tuque sur la tête, je savoure mon café au lait avec une vue à couper le souffle. Déjeuner ici, sur le toit de mon autobus ça n’a pas de prix!

Notre expérience des Grutas Tolantongo n’a pas été comme dans mes rêves. On aurait davantage profité du site si on avait pu dormir à côté de la rivière. Je n’aurais pas eu à réveiller les filles à 5h30 du matin, et toute la famille aurait été plus zen… Mais, malgré tout, c’est extraordinaire qu’on ait pu profiter de ce lieu même si on est en gros autobus! Je prends conscience qu’on a réussi à voir tous les lieux qu’on avait mis sur notre liste… en se disant qu’avec notre gros bus, on ne pourrait sûrement pas accéder à plusieurs d’entre eux. Eh oui, contre toute attente, on s’est rendus partout où on l’on souhaitait. Souvent, ce n’est pas simple, parfois, c’est stressant; mais on a réussi à voir ce qu’on souhaitait voir! Et ici, entourés de ces montagnes, le moment est juste parfait alors que le soleil apparait en même temps que des flocons de nuages apparaissent à flanc de montagne. Comme ils sont nombreux les endroits fabuleux sur cette planète terre!

 

C’est maintenant le moment de reprendre la route, en direction de Queretaro. Encore une fois, après un passage plutôt cahoteux, la route est plutôt belle. Ici, je parle de l’asphalte, car les paysages eux sont vite drabes… On avait l’option de traverser la Sierra Gorda qui semble-t-il est magnifique, mais avec des routes sinueuses, de nombreux lacets, des montées et des descentes; ou de prendre une route facile, mais plutôt ennuyeuse.  On a décidé de rendre la vie facile à notre bus qui a travaillé fort tout au long du Mexique!

3h plus tard, on entre dans la très grosse ville de Querétaro, où l’on opte finalement pour le stationnement du Walmart pour y passer la nuit.

 

On souhaite d’abord trouver un endroit qui pourra réparer mon ordi, et il y en a un pas très loin de là. Comme le ciel est menaçant comme jamais, je demande à Florane de me donner un parapluie. Qu’est-ce que j’aperçois… ça grouille de partout. Des centaines… peut-être des milliers de fourmis y avaient élues domicile! Il faut dire que nos parapluies n’ont jamais servis depuis 8 mois et que depuis notre passage à La Ticla, on a trouvé des mini fourmis ici et là sans savoir d’où elles venaient!  Ark!!

 

On passe à l’opération : chasser les fourmis. Ça tombe bien qu’on soit dans la cour d'un grand centre d’achat. Eric trouve rapidement plein de produits pour les faire disparaitre… Mais, tout porte à croire que le nid était dans le parapluie, parapluie dorénavant hors de l’autobus. On espère avoir éradiqués le problème!

C’est maintenant le temps de s’occuper de mon ordi. 10 minutes plus tard, on trouve le petit bureau de réparation… Ils nous donneront des nouvelles plus tard. Cela peut prendre 1 jour, peut-être 2! Ah zut, on n’a vraiment envie de s’éterniser dans le stationnement du Walmart. Pas le choix de patienter!

 

Les filles, elles, sont presque contentes qu’on soit dans un stationnement… cela signifie qu’elles peuvent faire de l’école sans qu’on ait d’autres objectifs et en plus, il y a toujours un wifi d’ouvert pas très loin!


Jeudi, 16 mars

C’est étrange d’être ici… Querétaro est une ville de près d’un million d’habitants. On est toujours au Mexique, mais on se sent comme dans n'importe quelle grande ville. L’énergie est différente, les gens sont pressés, stressés, attendent pour se rendre au travail où y reviennent, en marchant vite… On est loin de la côte ouest du Mexique, rythmé avec le son des vagues. J’ai l’impression qu’on a déjà quitté le Mexique qu’on aime tant…

Mais, comme Eric me le rappelait hier, le Mexique possède de nombreuses facettes… et en fait, il en va de même avec notre Québec… Si tu passes de nombreux mois en Gaspésie, sur la côte Nord et au Témiscamingue… Tu auras assurément un choc quand tu arriveras à Montréal… Mais, Montréal, c’est aussi le Québec! Alors, oui Querétaro, est une autre facette du Mexique… mais ici, on se sent un peu comme au dix30 à Brossard...et clairement, je ne choisirais pas cette destination comme lieu de boondocking! Hihi!  Mais, puisqu’on est ici, à attendre des nouvelles de mon ordi, aussi bien partir à la découverte de cette ville…

Malheureusement, nos filles préfèrent rester dans le stationnement du Walmart pour avancer dans leur cahier d’école et aussi profiter du wifi!  

Je suis toujours un peu triste qu’elles ne veulent pas découvrir de nouveaux lieux, mais en même temps, je les comprends. Après tous ces mois avec nous, à bouger sans arrêt… sans pour autant avoir la chance de connecter avec d’autres jeunes de leur âge…

On appelle un Uber, et pour 80 pesos, le taxi nous dépose au mirador une vingtaine de minutes plus tard. D’ici, on a une vue sur la ville et surtout sur l’ancien réseau d’aqueduc. Toutefois, c’est encore plus beau lorsqu’on approche de ses grandes arches tout en pierre! Même les lumières pour les piétons sont jolies ici, le conventionnel bonhomme a été remplacé par la poupée traditionnelle du pays Marias.

Ça fait du bien aussi de se promener en amoureux, à notre rythme! Les bâtiments historiques sont impressionnants, les rues avec l’architecture coloniales nous charment… mais sans plus… On se le répète souvent, pour apprécier une ville, vaut mieux y être en sac à dos et y rester plusieurs jours… Sinon, on apprécie la beauté des lieux, mais on ne peut s’y imprègne pas… on ne peut pas vraiment ressentir le poul de la ville.

Malgré tout, on est contents d’avoir vu ce lieu… Chaque fois, on réussit à s’en émerveiller. Et on savoure ces moments passés, juste Eric et moi!

On revient à pied vers l’autobus. L’ordinateur n’est toujours pas prêt, et ils n’ont pas réussi à récupérer les données… ils installent un nouveau disque dur, et l’ordinateur sera à nouveau fonctionnel d’ici la fin de la journée.

L’après-midi passe sous un chaud soleil, dans un stationnement. On a hâte de repartir d’ici. Un peu avant 17h, on récupère mon ordi! On pourra repartir tôt demain!

 

Et la tension monte encore une fois à bord… Et dire que les filles voulaient voyager dans un autobus afin de pouvoir sortir facilement et s’éloigner les unes des autres quand elles le voulaient… et voilà qu’elles passent une journée entière dans l’autobus.  Il faut dire que l’environnement autour de nous n’est pas le plus inspirant pour une promenade. 

 Pitch perfect, regardé sur le Ipad produit toujours l’effet escompté, même à travers le temps!  Une énergie positive revient dans Bleu Nomade, demain sera une autre journée!









Vendredi, 17 mars : Merveilleuse Guanajuato!

 

De retour sur la route dès 9h, on n’est pas fâchés de quitter notre grand stationnement de Walmart! On se questionne toutefois à avoir si l’on prend la bonne direction. L’appel de la nature se fait sans cesse sentir et pourtant on se dirige vers une autre ville : Guanajuato. Nos amis Marie-Claude et Sébastien nous ont dit qu’il fallait absolument aller voir cet endroit, leur ville coup de cœur. Nos filles n’en ont pas trop envie, et en toute honnêteté, Eric et moi non plus. Il se produit des choses comme ça dans le voyage, par moment, on va voir des endroits parce qu’on y est, ou presque! Heureusement, même s’il s’agit d’une route gratuite, elle est très belle! Une fois sur la 101, la route devient de plus en plus étroite, mais l’asphalte est parfaite! On se retrouve à nouveau dans des paysages plutôt arides. Après la végétation luxuriante du Chiapas, c’est un peu déprimant ce décor. Par chance, on se retrouve vite entouré de champs d’agave. Le vert est éclatant et détonne! Comment on est chanceux de pouvoir rouler à travers les paysages du Mexique, ainsi qu’à travers ses différentes formes d’agriculture. 

 

2 heures plus tard, on est presque arrivé!  Alors qu’on pense qu'un policier nous intercepte en nous faisant des signes, c'est plutôt un guide touristique qui entre dans notre autobus. Il nous dit que c’est impossible pour un véhicule comme le nôtre d’entrer dans Guanajuato, à cause des routes et des tunnels. On sait très bien que les routes sont étroites et les tunnels très bas. On a pris des heures à analyser le chemin, et on sait qu’on passe partout jusqu’à notre stationnement/camping qu’on a ciblé. Mais, on se met à douter. Il nous conseille plutôt d’aller à la Plaza de Torro… Et si nous sommes satisfaits de ses conseils, on peut lui donner un pourboire. Ahh.. On n’aime pas ces moments où on est obligé de donner un pourboire! De plus, il a juste semé le doute dans notre esprit!  Je cherche la fameuse Plaza de Torro, sur google, mais à partir de là, on ne peut pas marcher jusqu’au centro de Guanajuato… Avant même qu’on ait le temps de prendre une décision, un autre homme nous fait de grands signaux nous faisant tasser sur le bord de la route. Il entre aussi dans l’autobus pour nous conseiller… Mais, je lui dis tout de suite que je n’ai pas d’argent! Il ressort un peu déçu!

On poursuit notre route, en conservant notre plan A. Quelques minutes plus tard, notre cerveau tente de décoder les affiches, alors que google nous informe soudain que la route qu’on souhaitait prendre est fermée… Ahhh!  

On tourne alors à gauche et je tente tant bien que mal de diriger Eric. C’est exactement dans cette situation qu’on ne voulait pas se retrouver. Les rues sont abruptes, et deviennent de plus en plus étroites. À partir de là, il faut faire un très grand détour pour atteindre notre fameux stationnement et les routes devant nous n’ont pas été analysées. On n’a surtout pas envie de se retrouver coincé avec notre gros autobus. Je sais qu’Eric a plus que sa dose de ces moments d’incertitudes. Je lui conseille donc de se retourner dès que possible. On se rabat sur notre plan B, le stationnement pour autobus voyageur, à l’entrée de la ville où il faut payer par heure (23 pesos!)… On n’aura pas accès à une dump et à de l’eau (on en rêvait! Nos rêves sont pas mal différents maintenant!), mais on ne va pas se retrouver dans une mauvaise posture avec notre autobus.

 

Il suffit maintenant de revenir sur nos pas….  Des endroits pour retourner, il n’y en a juste pas! On est toujours en pente et c’est étroit partout. Je sors faire la circulation! Je me dis que ça me prendrait un dossard fluo!  Les automobiles finissent par s’arrêter et je peux diriger Eric : Avance/recule/Avance/recule… Et c’est réussi, encore une fois! Et on revient vers le stationnement pour les autobus. On est déçus. On espérait passer 2 nuits à Guanajuato, mais à ce prix, on va réduire notre séjour. La bonne nouvelle, c’est qu’on n'a pas accroché quoi que ce soit et qu’on est tout près de la ville! On dine et on part à la découverte de Guanajuato!

C’est effectivement un endroit fascinant! La ville s’est développée à la suite de la découverte d’un important gisement d’argent dans les années 1500. Au 18e siècle, elle  était l’une des villes les plus riches du pays. Aujourd’hui, elle est classée au Patrimoine mondiale de l’Unesco.  Sa particularité réside dans le fait qu’elle a été construite dans une vallée étroite à près de 2000 mètres d’altitude, entre les montagnes de part et d’autre. Les rues sont donc sinueuses et abruptes, et partout, on trouve des passages étroits qu’on peut emprunter uniquement à pied. On se perd avec bonheur dans ces petites ruelles colorées! On se balade donc tout l’après-midi à explorer le centre historique avec entre autres ses églises, son théâtre, son université qui ressemble à un château!  Wow!  Chaque bâtisse est si unique! Les endroits pour flâner sont aussi nombreux… Ah, comme on aurait aimé pouvoir rester ici plus que 24h, juste pour prendre un café sur une terrasse et s’émerveiller de tout ce qui nous entoure. On est tout de même chanceux d’être ici, d’avoir atteint ce lieu avec notre Bleu Nomade, et de pouvoir s’y balader avec nos filles et même notre chien!

 

On revient souper à l’autobus, avec la plus belle vue sur la ville, directement de notre terrasse! Eric et moi repartons en soirée, en amoureux, pour admirer Guanajuato sous un autre éclairage. Les filles aiment mieux relaxer à l’autobus!

 

Les villes sont toujours plus belles en soirée… quoique Guanajuato, avec toutes ses couleurs, est tout aussi belle à la lueur du jour! On profite de cette soirée, avec une température parfaite, pour se perdre dans les rues de la ville!  Ok, ça valait la peine de faire ce détour pour découvrir ce petit bijou du Mexique!




L'allée des baisers... un amour interdit s'est vécu ici, les amoureux pouvaient s'embrasser à partir de leur balcon!






Pas pire vue, à partir de notre terrasse!



Samedi, 18 mars 

On se réveille avec une magnifique vue sur Guanajuato! Dès 9h, on retourne se balader dans cette si jolie ville! Les rues sont moins bondées que la veille, c’est pas mal plus agréable de marcher! On prend le funiculaire qui semble-t-il offre la plus belle vue sur la ville (35pesos/adultes, 15pesos/enfants). En effet, la vue est splendide… mais on croyait qu’il nous mènerait plus haut. On aurait pu marcher jusqu’à ce point de vue sans problème, mais ce tour offre une pause d’ascension en ce samedi matin! Ensuite, on redescend à travers les toutes petites ruelles ornées de murales colorés. Tout en bas, se trouve un festival d’artisans… OMG, allons-nous réussir à résister? Les bijoux sont si beaux… mais tout est pas mal plus cher que ce qu’on a vu, entre autres au Chiapas. Donc, on admire simplement, en reprenant le chemin vers l’autobus. 

 

Pendant qu’Eric va nous chercher des « tortas », le sandwich traditionnel, je m’arrête dans le marché tout près de notre stationnement… Ces petits marchés pour les locaux sont fascinants. Je prends tomates, oignons, mangues et brocolis… On paie à quel endroit? Un « moton » de gens se trouve devant les balances qui servent également de caisse. C’est le tour de qui?  Comment font-ils pour savoir? Il n’y a pas vraiment de ligne…. En plus, on réalise qu’il y a un « backstore ». Les gens demandent donc également des céréales ou de la nourriture à chien… ou un peu n’importe quoi. Soupir, et soupir. Je commence à m’impatienter. Alixia aussi. Les deux personnes à la caisse sont pour leur part très zen. Un item à la fois, une demande à la fois. À travers notre impatience, on remarque qu’il n’y a que nous qui semblons exaspérées par cette attente. Et il n’y a que nous qui semblons préoccupés par la fameuse question «  c’est le tour à qui? »  Tout le monde est très calme dans ce qui ressemble pourtant, pour nous, au comble du chaos. Et pourtant, pour eux, tout semble se passer dans l’ordre…

Finalement, on s’avance pour payer. 48 pesos pour tout ça?!  (moins de 4$ can) C’est vraiment incroyable le prix des fruits et légumes lorsqu’on est totalement hors des lieux touristiques.

 

On aurait aimé rester à Guanajuato plus longtemps! Ce sera pour une autre fois! On met le cap sur Tomasopo. Plus de 5 heures de route nous en séparent… 

Vers 13h, on est prêt à partir… Encore sur la route… Les routes sont plutôt belles, mais le paysage est ennuyant. Tout est sec, de petits arbres se trouvent ici et là, ainsi que quelques cactus. À bien des moments, on franchit les fameux « reductor de velocidad » et tout tremble tellement dans l’autobus que j’ai l’impression qu’on va tout briser… Je crois que j’aime davantage les « topes ». Avec ceux-ci, on n’a pas le choix de les franchir à très basse vitesse, alors que sur l’autoroute, on n’a pas le choix de rouler… mais de ralentir un peu. Mais, même à 50km/h, c’est l’enfer dans l’autobus lorsqu’on franchit ces petites lignes pour réduire la vitesse.

La fatigue nous rejoint rapidement. 

Lorsqu’on s’arrête pour faire le plein de diesel, et qu’en plus, on peut avoir de l’eau pour nos réservoirs, je propose à Eric de dormir ici. Le stationnement est très grand, il n’y a pas un chat et on a tout de même une vue sur les champs et les montagnes. Le gardien de sécurité, Jesus, me confirme qu’on peut rester ici toute la nuit et que c’est sécuritaire.

Étant donné que les spots dodo sont plutôt incertains pour les 2-3heures de route à venir, vaut mieux rester ici!

La journée se termine donc une autre fois dans un stationnement! On a hâte de retrouver des spots dodo dans la nature!

 


Plusieurs passages sont très étroits!

Guanajuato!









Tout est dit! (ou écrit)

Notre spot dodo dans une station d'essence, halte routière.

Dimanche, 19 mars

Clac-clac-clac… à l’infini. Les moteurs de camion ronronnent, un autre claque; ce dernier m’agresse profondément. La dernière fois qu’on a dormi dans un « truck stop », on s’était dit que c’était… la dernière fois!

La nuit n’a pas été de tout repos. Entre les camions qui arrivent, qui reculent avec leur bip-bip-bip, les moteurs qui tournent sans arrêt, sûrement car il s’agit de van réfrigérée… Avec mon sommeil fragile, c’est quasi impossible que je me laisse aller dans les bras de morphée. J’ai le temps de penser à plein de choses… à la vie qui passe, à ma famille et mes amis… à mon père plus particulièrement… et aussi à nos nuits en voilier qui n’était pas non plus toujours de tout repos… Le vent qui se lève plus tôt que prévu, les vagues qui se forment rapidement, ou encore le courant qui change de côté… Certaines nuits ont été stressantes, très… Mais, on était en vie, toujours aux aguets. Ici, il n’y a rien de stressant… c’est juste profondément agressant!  Je pense que l’humain vit mieux avec le stress de survie qu’avec les agressions sonores… 

Les hauts et les bas, ça fait aussi partie du voyage… et ça nous permet d’apprécier encore plus les endroits paisibles par la suite!  En fait, à travers cette réflexion, malgré le fait que je n’aime pas du tout passer une nuit entourée de camions, je me dis que c’est tout de même une expérience… et toute expérience est bonne à vivre. (euh, pas toutes les expériences, mais la plupart!) Elles apportent un petit plus dans nos vies et surtout, elles créent des contrastes à travers le quotidien!

On déjeune au ralenti, et dans le froid (il fait 13 degrés dans l’autobus!) et ensuite, on va dumper! Oui, oui, ici, on a accès à une dump! En fait, on a accès directement aux égouts, situés derrière les salles de bain et les douches. Jésus nous a montré tout ça la veille!   On peut donc se vider avant de poursuivre notre route! 

On opte pour la route gratuite, elle est sinueuse, mais bien plus courte en terme de kilomètres… et c’est partie pour une longue journée dans la grisaille! Rapidement, dans les montagnes, un brouillard dense nous enveloppe! On voit à peine devant nous…  S’il n’est pas recommandé de circuler de nuit, je présume que ce n’est pas l’idéal dans le brouillard, mais il n’y a pas d’endroit pour arrêter. Plusieurs voitures sont dans le fossé, après différents tournants. Les croix sont aussi très nombreuses, partout sur notre chemin. Eric tient fermement son volant, hyper concentré sur la route. Nous, on peut profiter du spectacle alors que le brouillard tend à se dissiper un peu. La route est vraiment magnifique… mais je sais qu’Eric peut difficilement profiter des beaux paysages.

Enfin, on sort des courbes sans fin et on arrive à Rio Verde. Après un arrêt à l’épicerie et un diner rapide, Eric reprend le volant. Il nous reste un peu moins de deux heures pour nous rendre à Tamasopo, notre destination du jour. Pour ce tronçon, j’avais mentionné à Eric qu’il était préférable de prendre la route à péage, mais Eric décide qu’après tout ce qu’il vient de passer, il peut bien poursuivre sur la route gratuite. Elle est effectivement très belle, mais très étroite. Encore une fois, les montées et les courbes sont nombreuses, mais ce n’est rien à comparer la route du matin. On observe, tout en bas, la très belle autoroute… et je me dis qu’il faudra bien redescendre à un moment donné! Effectivement, à notre approche de Tamasopo, on quitte la 70, pour se rapprocher de la 70D, et ça descend!  Par chance, Eric a maintenant une grande expérience dans les descentes!

Enfin, on atteint le village de Tamasopo et la petite rue, où l’on devrait pouvoir se stationner juste à côté de la rivière. Il y a foule! La rue est remplie d’autos, d’autobus voyageur, de gens qui marchent un peu partout, et de petits stands sur roues qui vendent de la nourriture de toutes sortes. On sait que le dimanche, il y a toujours beaucoup de Mexicains partout, mais on pensait qu’à 16h, il y aurait moins de gens… d’autant plus avec cette température! On annonçait un maximum de 13 degrés aujourd’hui.

Par miracle, on trouve un trou juste assez grand pour qu’on puisse stationner l’autobus, Eric recule et je le dirige, pendant qu’un gros autobus voyageur patiente! Ok, on ne bouge plus jusqu’à demain matin!

La journée se termine en écoutant My octopus teacher… documentaire que je voulais voir depuis sa sortie, il y a 3 ans!  De si belles images, une si belle quête… et quel enseignement! La nature a tant à nous apprendre!

On se réveille bien entourés!

Le brouillard commence à s'intensifier!

Des montagnes, de la pluie et des courbes!


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