27 mars au 2 avril : Une ultime chute - Minas Viejas et... bye bye le Mexique!

 

Les chutes Minas Viejas

Lundi, 27 mars : un p’tit (énorme) détour pour se baigner sous les chutes de Minas Viejas

C’est toujours un peu triste de laisser un endroit où on a passé du bon temps… mais, toute bonne chose à une fin! D’autant plus qu’ici, en ce beau lundi matin, c’est le calme plat! On est les seuls sur l’immense terrain!

Mais, on a dit qu’on partait, donc on part. D’autant plus qu’Eric a finalement tranché (pour me faire plaisir!). Alors, après avoir vidé notre réservoir d’eau noire, on met le cap sur Minas Viejas… Oui, ce sont des chutes, encore une fois, mais puisqu’elles sont loin, sur des routes un peu difficiles, on a espoir qu’il n’y aura pas trop de monde. Je sais pertinemment qu’Eric n’a aucune envie de faire cette route… mais puisque je peine à sortir du Mexique avant d’avoir vu d’autres merveilles, il accepte ce dernier détour. Le propriétaire du camping lui confirme qu’on n’aura pas de problème avec notre autobus, mais qu’il faudra aller lentement, car les trous sont nombreux sur la route. Et nous voilà repartis pour d’autres aventures! Yahoo!

On emprunte de toutes petites routes, des chemins de campagne qui nous mènent d’un village à l’autre… Je crois que ce sont les pires routes que nous avons empruntées depuis que nous sommes au Mexique. Je suis silencieuse… Eric doit rager intérieurement… quoique ce n’est pas dans ses habitudes. Il m’avait pourtant répété qu’il avait besoin de facilité... Notre route cahoteuse se transforme en chemin de terre rempli de crevasses… on ne pourra pas continuer longtemps comme ça. Est-ce qu’on rebrousse chemin? Par chance, on retrouve un semblant de chemin devant nous. Alors, on continue. Même si la route est l’enfer, je m’émerveille de ce qui nous entoure! Je suis tellement heureuse d’être à nouveau dans de tel paysage. Bon, ça serait vraiment mieux d’être en jeep… mais on est en autobus! Les champs de canne à sucre sont à perte de vue, et les seuls autres véhicules que l’on suit ou que l’on croise sont des camions chargés de cannes à sucre. On observe les travailleurs. Il semble que ce soit l’un des emplois les plus ardus sur la planète. La coupe se fait encore à la main, dans de nombreuses plantations. C’est fou, le nombre d’humains nécessaires, pour tout ce sucre consommé sur notre planète!  La grisaille persiste, est-ce provoqué par l’humidité intense ou plutôt par les feux nécessaires pour les champs de canne à sucre? Alors que la route devait nous prendre environ 1 h 30, c’est plutôt 2 h 30 plus tard qu’on atteint enfin le stationnement de Minas Viejas. Deux autobus voyageurs sont déjà là. On n’aura pas le site à nous seuls!

On prend donc le temps de diner, car souvent, les autobus sont là pour environ 2 heures… On se croise les doigts pour que la foule reparte rapidement.

Vers 13 h, le soleil est au rendez-vous, ainsi que la chaleur intense. On descend les nombreuses marches qui mènent aux chutes. Pas d’émerveillement ici. Les filles me disent :

— On te l’avait dit qu’il y aurait plein de monde… et qu’une chute, c’est une chute! 

Pourtant, le lieu est vraiment magnifique, la couleur de l’eau est particulière. On saute à l’eau et on nage jusqu’aux chutes. Petit à petit, le site se vide et on se retrouve presque seuls près des chutes. Je me laisse flotter sous les chutes en admirant l’eau qui tombe des parois. On va tous sauter à tour de rôle sur l'un des rochers. Pas trop haut, juste assez pour que j’ose relever le défi! On reste près de l’eau, car on sait que la chaleur sera insupportable à l’autobus. Ici, on est vraiment bien avec la petite bruine des chutes et on peut, à tout moment, sauter dans l’eau fraiche. Que demander de plus?! Que mes filles s’émerveillent encore? Bon… je comprends et c’est aussi ça voyager avec de grands enfants… Il faut dire aussi qu'après avoir vu les teintes de l'eau de l'océan et des Bahamas, c'est si difficile de ne pas comparer... Regarder l'endroit comme si on n'avait jamais rien vu auparavant...

Je me concentre sur ce que je vois… Moi, je trouve que chaque chute est différente, tout mérite d’être vu, même si on n’a pas besoin de tout voir… Je sais, je sais. Les filles sont tout de même là avec nous, sans chialer, et elles profitent tout de même de l’instant présent… Chacun ses envies, c’est aussi normal à leur âge!

En fin de journée, on revient à l’autobus alors que les chauds rayons du soleil ne tapent plus sur l’autobus. On est surpris de constater qu’un autobus voyageur est encore là… et voilà que tout le groupe monte leurs tentes! On n’aura pas une soirée en solitaire. En discutant avec eux, on apprend qu’il s’agit d’un rassemblement familial pour un 50e anniversaire de mariage! Wow! Ils ont tous pris quelques jours de congé, de travail et d’école, pour faire un voyage tous ensemble! Je trouve que c’est une belle façon de célébrer autant d’années de mariage… et je me questionne… à notre 50e anniversaire de mariage, alors que nous aurons dépassé les 70 ans, serons-nous capables de dormir dans une tente?! Ils sont extraordinaires les Mexicains; ils ne semblent jamais se casser la tête!

On dort paisiblement dans notre stationnement entouré de champ de canne à sucre. Il nous reste si peu de nuits en sol mexicain…

 

Et c'est un départ!


Voici les seuls véhicules sur la route avec nous... des camions remplis de cannes à sucre!



Parfois, on est tout heureux de voir ce chemin... et ça dure seulement une centaine de mètres!



À quoi ou... à qui pense-t-elle?



Regardez l'arbre... Moi, ça me fascine toujours!

Les merveilles de la nature!





Mardi, 28 mars : en route vers notre dernier camping du Mexique

Rien ne presse ce matin, mais on a hâte que la route qui s’en vient soit derrière nous… Notre objectif du jour : Victoria, qui sera notre dernier arrêt avant de traverser les douanes.

On reprend la route, et c’est aussi pénible qu’hier. La poussière est partout, les arbres en sont totalement recouverts. Après une heure, on retrouve un chemin asphalté qu’on pourrait dire convenable, mais voilà qu’on est à nouveau sur des routes sinueuses en montagne. On n’avait pas analysé ce tronçon de chemin! Oups! Le chauffeur en a vu d’autres… mais c’est tout de même impressionnant. Par moment, dans les courbes, la route est inclinée… On passe par toutes sortes de paysages, montagneux, et même à travers une forêt de palmiers entièrement brulée. L’environnement ressemble à un film d’horreur. On n’est tellement pas habitués d’être dans des teintes de gris et de noir… on dirait que ça sonne la fin de notre périple au Mexique… Malgré la tristesse du lieu, c’est aussi splendide… difficile à expliquer. Simplement, peut-être, car c’est différent de tout ce qu’on a vu. Je ne sais pas à quoi Eric pense. Peut-être ne pense-t-il à rien, car il doit être concentré chaque seconde. De mon côté, même si la route est exigeante, je suis tellement heureuse qu’on ait pris cette direction, afin de voir encore un paysage nouveau… Je vais m’ennuyer de cette diversité… Mon cerveau en a toujours besoin.

Lorsqu’on retrouve une route digne de ce nom, on se fait intercepter encore une fois. Mais, comme à l’habitude, les policiers sont souriants et sympathiques. C’est l’une des rares fois qu’ils nous demandent nos passeports. Tout en les prenant en photo, l’un d’entre eux, les yeux brillants, nous recommande des endroits à voir pas très loin… J’aimerais y aller… mais je sais que ce sera pour un prochain voyage! C’est bien correct. Maintenant, on ne fait plus de détour jusqu’à notre sortie du pays.

Vers midi, on se stationne à l’épicerie à Victoria. On va faire des réserves de sauces piquantes et de peanuts enrobées d’épices que Marie-Claude et Sébastien nous ont fait découvrir. On sillonne les allées en se disant qu’on va s’ennuyer de tant de ces produits… Sans parler des fruits frais comme les mangues, les ananas et les melons d’eau.

C’est triste de penser que c’est notre dernier passage à l’épicerie au Mexique!

15 minutes plus tard, on se stationne au RV Park de l’hôtel Hacienda de Escondido. Oh… C’est vraiment étrange ces endroits hors du temps. Un jour, il y a eu assurément toute une vie ici, mais tout semble dorénavant à l’abandon. Eh bien, l’hôtel est plutôt joli, mais le RV Park est un grand stationnement vide. Pas grave, nous, tout ce qu’on a besoin, c’est une piscine, car il fait +1000, une dump et de l’eau; et on a tout ça ici! En plus, il y a du wifi.

En principe, on devrait traverser les douanes demain, mais on a un autre 4 heures de route. Je regarde mon chum… Les 2 dernières journées ont été des plus exigeantes. Il n’y a rien qui presse. Aussi bien rester deux nuits ici, non?!

 

Déjeuner ici... (Bon, le pneu gâche un peu la vue, mais nous, on ne le voit presque plus!)



Notre stationnement à Minas Viejas.

Encore des petites routes et de la poussière!
 
Étrange paysage...



Enfin, la route est plus belle, mais tout de même très étroite!


Et voilà, notre dernier camping au Mexique! (Mais ici, il ne charge pas par personne, yé!)


Une très belle et grande piscine propre, parfait quand il fait 40 degrés!


Mercredi, 29 mars : Une journée de répit avant notre sortie du pays

Alors que je pensais pouvoir profiter de la belle piscine aujourd’hui, la fraicheur est de retour. Incroyable! Il devait faire près de 40 degrés hier, et voilà qu’aujourd’hui, il fait environ 20 degrés!

 

La grisaille de la journée est propice au repos, à l’école et à un grand ménage de l’autobus! On fait également les différentes vérifications pour notre passage aux douanes de demain. On prend l’apéro dans l’autobus, car il fait trop froid dehors… on dirait que tout à coup, on est bien loin de la chaleur de la côte du Pacifique! Et voilà que demain, déjà, on sera aux États-Unis. On profite du moment présent, bien heureux d’avoir un gros autobus lorsque la grisaille et le froid sont là!

 

Trop froid aujourd'hui pour profiter de la piscine!

Il y a des éléments spéciaux à notre RV Park!


Jeudi, 30 mars : Passage aux douanes Reynosa-Anzalduas

Le réveil sonne à 5 h du matin. Le départ est prévu pour 6 h 30.

On déjeune dans la noirceur. Lorsque les premières lueurs du jour apparaissent, on est prêts à partir. C’est un peu triste… et la température abonde dans le même sens.

On roule d’abord sur la 85, une route relativement belle, par rapport à tout ce qu’on a vu dans les derniers jours! Mais, ici, c’est un peu stressant. Les véhicules roulent dans l’accotement et tout le monde dépasse au centre.

On prend ensuite la 101, une autoroute à 4 voies! Les gros camions sont nombreux et roulent vite; certains nous poussent dans le derrière! On n’est plus habitués à toute cette vitesse! Le vacarme est intense dans l’autobus. Les minutes s’écoulent, petits à petits. Mes yeux se perdent dans les paysages qui nous entourent. Juste avant de prendre la 97, il y a un ultime « military check point ». On est toujours embêtés, lorsqu’il y a une voie pour les vérifications d’autobus. On est une « casa rodante » de façon officielle, mais on a l’allure d’un bus… On n’a pas vraiment envie que les militaires partent à notre poursuite, on prend donc cette voie! C’est la première fois qu’on a droit à un contrôle sans sourire. Le monsieur est plutôt antipathique et enchaine les mots à une vitesse fulgurante. On comprend qu’on doit sortir du véhicule. C’est la première fois que ça nous arrive en sol mexicain. On sort, on sourit aux autres militaires et on patiente. On n’est pas vraiment inquiets, mais ce genre de moment n’est tout de même pas agréable. Quelques minutes plus tard, on peut retourner à bord. On s’approche de la frontière et on sent que le ton n’est plus aussi léger que partout ailleurs au Mexique.

À notre approche de Reynosa, on arrête dans une station d’essence pour écouler nos derniers pesos et acheter un dernier tortas pour le chauffeur. Il est seulement 10 h du matin, mais on est debout depuis longtemps! Eric partage son sandwich avec celles qui mangent aussi de la viande. Il semble que ça soit le meilleur de tous les tortas! On va s’ennuyer de la nourriture du Mexique!

On contourne la ville de Reynosa, on prend la 40 et on tourne ensuite en direction de la douane. On fait un premier arrêt au « Banjercito », car on doit annuler notre permis d’importation du véhicule. Nous avions eu 10 ans à notre entrée au Mexique et j’ai un petit pincement au cœur lorsque le préposé demande à Eric s’il est bien certain de vouloir annuler son permis… Peut-être reviendrons-nous au Mexique avec notre Bleu Nomade, mais il y a davantage de chances que l’on revienne avec un plus petit véhicule… Si on ne cancelle pas notre permis, Eric ne pourrait pas revenir avec un autre véhicule (le permis est à son nom). De plus, si on souhaite vendre notre autobus dans les 10 années à venir, les nouveaux propriétaires ne pourraient pas venir au Mexique. Bref, on a compris dans les derniers jours qu’il est préférable d’annuler son permis, si on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve! On franchit un autre péage… et on n’a plus de pesos! Mais, comme on l’avait lu (on a toutefois eu un petit doute!) on peut payer soit en pesos, soit en US. Quelques minutes plus tard, notre autobus franchit le Pont international; on n’a pas le temps d’avoir une émotion, on se fait intercepter par des douaniers américains. Ils nous mentionnent simplement de prendre la voie de gauche. Parfait, merci, bonne journée!

Alors qu’il y a une très longue file pour toutes les voies, celle de gauche est presque vide! Yé! Une dizaine de minutes plus tard, un douanier vérifie nos passeports, nous pose quelques questions et colle un papier orange dans notre parebrise. On doit aller dans la voie pour les inspections… Ah zut. On s’y attendait, mais on espérait tout de même qu’il nous dise simplement : bonne journée!

On patiente et un douanier et une douanière viennent à notre rencontre. Le monsieur rentre à l’intérieur, la jeune femme vérifie nos coffres à l’extérieur. En moins de 5 minutes, ils ont fait le tour et nous disent que tout est ok! On peut repartir! Yé! Notre passage aura été simple et rapide, autant notre sortie du Mexique que notre entrée aux États-Unis! On roule jusqu’au premier Walmart… allons-nous vraiment passer notre après-midi ici?! On pourrait peut-être faire la route jusqu’à une plage?! Mais la fatigue resurgit. La fatigue du jour, la fatigue des dernières routes, mais aussi la fatigue des derniers mois. Alors, oui, on va profiter de la quiétude du grand stationnement du Walmart. Et tant qu’à être là, on va aller faire le plein de fruits et légumes.

J’avance dans la section des fruits et légumes. Comment pouvons-nous être si près du Mexique et que tout soit si différent?! On est bel et bien aux États-Unis. J’ai un pincement au cœur. Je regarde les avocats durs comme de la roche. Les mangues sont hors de prix. Les ananas viennent de la Californie. Tout est en abondance et tous les fruits et légumes sont beaux, intacts. Les larmes me montent aux yeux. Je dois vraiment avoir l’air étrange… d’être aussi émotive dans un Walmart!

Je me rappelle notre entrée aux États-Unis après nos mois aux Bahamas. J’avais aussi eu un choc en entrant à l’épicerie, et ce dernier avait été bien plus grand que cette fois-ci… Je sais pertinemment que ça passe… Même si au fond de moi, je préfère toujours faire mes achats dans des mini-mercados…

On profite du WiFi du Walmart pour faire des mises à jour sur mon ordi qui est à nouveau fonctionnel, mais pour lequel j’ai perdu toutes mes informations du disque dur. J’ai beaucoup de choses à retracer… les filles, elles profitent du wifi, pour faire de l’école, mais surtout pour parler avec leurs amies.

Pendant que le réseau internet fonctionne très bien, on en profite aussi pour regarder la vidéo que nos amis de Pinocchio nous avait envoyée sur leur traversée en mer de 40 jours vers les iles Marshall... Et on rêve, et on rêve, dans notre stationnement de Walmart! Et on s'ennuie davantage de toutes ces si magnifique famille, maintenant qu'on les a revue dans notre ordi! On va se coucher avec toutes ces images de la mer et de son bleu si intense... Retournerons-nous un jour sur l'océan? On sait tout ce que cela implique et toutes les exigences qui y sont reliées... On sait aussi que nos filles ne seront plus avec nous lors d'un prochain voyage...

La nuit est étonnamment calme. On dira bien ce qu’on voudra, mais je constate que même si tout s’est bien déroulé au Mexique, même si on a croisé que des gens vraiment gentils, on avait toujours une petite mini crainte consciemment ou inconsciemment lorsqu’on dormait en boondocking. Sur la route aussi, on avait toujours une petite crainte; de moins en moins présente à travers le temps, mais qui subsistait, tout de même. Bref, on dirait que notre corps peut se laisser aller dans un sommeil profond, il n’a plus besoin d’être si alerte!

Un ami pour Bleu... T'as trouvé un ami! (bon, je mélange un peu les films...) Photo à 6h30 du matin...


 



Comme Eric dit, ça prend vraiment une petite voiture pour rester entre les lignes!!



Service à l'auto pour faire annuler notre permis d'importation!


Nous voilà sur le pont International.


Les douanes américaines! C'est bientôt notre tour! 

Maman!! C'est fini!!!  Et nous revoilà au Walmart. (Mais, c'est vraiment plus calme ici que dans un truck stop!)

Vendredi, 31 mars : À nouveau sur la plage!

Le matin est relax dans la cour du Walmart! On reprend la route en direction de Mustang Island. Deux heures plus tard, on fait notre approche sur la plage, facile d’accès! Wow! Une belle route et une belle entrée qui mène à une longue plage de sable dur! Il ne fait pas beau, il vente très fort, mais on est tout énervés d’être à nouveau sur le bord de l’eau! Comme si on n’avait pas vu la mer depuis des lustres… en fait, c’est vrai que ça fait longtemps… depuis le début février!   Même Luna saute partout, elle semble vraiment heureuse d’être libre sur une longue plage, mais sans la chaleur! On se sent un peu comme en Oregon et ça rend tout le monde de bonne humeur! Avec cette absence de chaleur, on en profite pour se cuisiner une bonne pizza qu’on savoure dans le confort de notre autobus!

 


Qu'est-ce que cette chose?! Une galère portugaise sembe-t-il... 

Pizza maison, encore une fois, mais avec une vue différente chaque fois!



Samedi 1er avril : Surf à Mustang Island

Le brouillard est intense encore ce matin; l’humidité à son maximum. Le vent ne fait pas relâche!

Les filles partent faire leur jogging et Alixia revient en nous disant qu’elle a trouvé le spot de surf, à une vingtaine de minutes d’ici. On déplace donc notre autobus vers l’extrémité de la plage. On sait qu’en ce samedi, on sera vite entouré de véhicule de part et d’autres… Eric et moi, on se rappelle notre retour des Bahamas, lorsqu’on s’était arrêtés à Daytona Beach. On avait été traumatisés de voir tous ces véhicules sur la plage après avoir vu tant d’iles désertes. Notre cerveau a bien cheminé depuis ce moment… c’est maintenant nous, qui sommes sur la plage avec notre gros bus… en nous rapprochant de la foule, pour faire plaisir à nos filles! C’est aussi ça, voyager avec des ados! Effectivement, la plage se remplit d’heure en heure! Alixia, Charline et Daphné sont heureuses de retourner sur une planche de surf, même si chaque nouveau lieu demande une adaptation! Eric, Florane et moi, on trouve que la température n’est pas assez invitante… et ce, même si nos wetsuits attendent patiemment pour retourner dans l’eau!

Le soleil fait son apparition en après-midi, mais il ne fait jamais chaud avec tout ce vent. On est juste bien, et ce malgré le fait qu’il y ait beaucoup, beaucoup de monde!

Vers 18 h, tout le monde part… J’adore ce moment, le moment où tout le monde rentre à la maison et qu’on reste là… on vivait ce moment souvent à l’ancre sur le lac Champlain, alors qu’on essayait d’y être durant 3-4 semaines consécutives… Ce moment où tu restes à l’ancre, mais que tous les bateaux moteurs rentrent au quai; ah, ça, c’est si précieux! On est chanceux d’être sur cette plage, avec notre autobus!

 



Le soleil tente de percer le brouillard!








Attendre sa vague...

Eh oui! Avoir des ados, c'est aussi être heureux sur une plage remplie de voitures!

Dimanche, 2 avril : Une autre journée à Mustang Island

Une autre journée à la plage! Les filles retournent surfer, en alternant avec un peu d’école! La vie est belle et relaxe!

On tente de planifier les prochaines journées, prochaines semaines. Les filles n’ont plus la motivation de faire quoi que ce soit, elles ont juste envie de rester longtemps au même endroit; qu’on cesse de se poser des questions, et de mettre des choses à l’horaire. C’est un peu difficile comme constat… Alors qu’Eric et moi, on voudrait découvrir plein de nouveaux lieux, faire des randonnées… les filles, elles veulent juste vivre… Et s’il y a un spot de surf, c’est super, sinon, elles peuvent très bien rester dans l’autobus pour les semaines à venir. Daphné me lance même : On a fait assez de choses dans la dernière année, là, on peut juste ne rien faire… Euh!? On sait très bien que « rien faire » veut dire d’écrire à ses ami.es. sans arrêt. On a toujours l’impression d’être en concurrence avec les fameux écrans… Et même si l’on a la discussion que, normalement, elles iraient à l’école tous les jours, elles nous répondent que, oui, effectivement, elles seraient à l’école, mais elles seraient avec leurs amies… Et que leurs amies ne font pas grande chose non plus à l’école. Je suis un peu désolée d’entendre les histoires de profs qui pleurent à cause de certains élèves et qui quittent la classe... C’était déjà le cas l’an passé… Parfois, certaines cohortes sont plus difficiles que d’autres… mais je voudrais bien venir à la défense de ses profs qui se donnent tant… Et je n’ai tellement pas envie que mes filles reviennent dans de telles classes, même si je sais que ça fait aussi partie des expériences de vie et que cela crée d’autres apprentissages. En attendant, on doit convaincre les troupes des bienfaits de tous les apprentissages dans les dernières pages de leurs cahiers pédagogiques!

La vie en voyage n’est pas différente que celle du quotidien. On est juste vraiment très près de nos ados, les discussions sont donc fréquentes! Ce qui est positif, assurément, mais qui est aussi exigeant! Malgré tout, je me répète jour après jour à quel point on s’est offert un beau cadeau, en passant tout ce temps avec 4 filles qui vieillissent si vite!


Deux photos semblables... mais pas pareilles... 

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