5 au 11 décembre : L'art du "Avance/recule" en essayant surtout de ne rien accrocher... dans les petits villages mexicains

Lo de Marcos

 

Lundi, 5 décembre : Playa Novillero à San Blas

Au réveil, le son des vagues semble bien proche ce matin... Eh oui, la marée est encore plus haute que la veille! À peine quelques mètres nous séparent de l’eau, c’est tout de même vraiment incroyable qu’on puisse dormir ici! Avec la pleine lune qui approche, sûrement qu’on a de grandes marées, mais notre autobus est suffisamment loin pour ne pas avoir les roues dans l’eau! Le brouillard est intense ce matin, on a l’impression d’être encore dans nos rêves!

À 8h, on est prêt à partir et la route s’amorce dans le brouillard, mais rapidement le ciel s’éclaircit! On opte pour l’autoroute secondaire, la 15 pour éviter de très nombreux péages. On est encore surpris de constater à quel point la route est belle. Elle est étroite et on roule plus tranquillement, mais c’est plus agréable à bord! On traverse aussi de petits villages et villes qui nous ralentissent, mais on aime bien voir ces endroits. Après un tronçon commun de la 15 et la 15D (l’autoroute à péage), on décide de demeurer sur l’autoroute à péage pour cette dernière section, car le temps file et on ne souhaite pas faire de la route en après-midi. On est surpris de se retrouver en pleine montagne, ça monte et ça monte, les arbres recouvrent l’autoroute et ensuite, ça descend! On traverse des paysages sublimes, on est en pleine forêt tropical... on ne s’attendait pas à ça ici! Partout, où l'on pose nos yeux, c’est magnifique! Mais le temps file. Vers 11h30, on est encore sur la route et la chaleur est de plus en plus intense. On pensait continuer jusqu’à Lo De Marcos, mais on aurait encore près de deux heures de route pour s’y rendre. (Étonnamment, on planifie toujours des journées de 3-4h de route.... mais après 3-4 heures, il nous en reste encore toujours aussi long à faire!)  Et ici, c’est si beau. Je jette un œil sur Ioverlander. Pourquoi ne pas s’arrêter à San Blas?  On continuera la route demain! 

Ce qui semble simple ne l’est pas toujours. Les RV park sont rarement clairement identifiés, et il n’y a jamais personne à l’accueil. On pense bien avoir trouvé un hôtel avec des espaces pour les motorisés, on se stationne et on fait le tour du site pour enfin trouver quelqu’un, qui nous confirme qu’on peut bel et bien dormir ici. Le prix n’est pas toujours clair non plus. D’abord, il s’agit d’un prix par personne, mais comme on est 6, c’est toujours clairement désavantageux pour nous. On s’entend finalement pour 500 pesos avec l’accès à la piscine pour tout le monde. (On avait lu que parfois il y avait aussi un supplément par personne pour la piscine...) Comme il n’y a personne, on choisit l’emplacement le plus près de la mer! Comme c’est beau!  Mais, comme il fait chaud! C’est fou! Alors, vite, tout le monde dans la piscine! De l’eau douce, c’est si agréable!  Florane me fait remarquer, tout bonnement, que la dernière fois qu’on s’est baigné dans une piscine, c’était à Las Vegas!  Moi, je ne trouve pas ça banal! C’est tout de même génial ce que l’on vit, même s’il y a bien sûr des hauts et des bas!

On n’a plus aucun fruit ni légume. On nous dit à l’hôtel qu’on en trouvera juste à côté. Juste à côté?!  Finalement, on trouve un mini dépanneur qui nous référe au restaurant. Au resto, vraiment? Eh oui! On nous demande ce que l’on veut et ils nous sortent le tout de leur frigo. Wow, la vie est simple ici!

Dans l’après-midi, Eric et moi partons marcher dans le petit village à une vingtaine de minutes de marche. Les restos sont nombreux, avec des huitres partout, de la musique forte et quelques Mexicains ici et là. On a l’impression d’être tombé dans un autre monde!  On y trouve aussi un autre mini super Mercado, ici, il y a de tout... Eh bien de tout ce qu’on peut avoir besoin pour se nourrir. Fruits et légumes, œufs en vrac, protéines végétales texturées, breuvages, etc. C’est tout petit, vraiment sombre, mais on n’a pas besoin de plus!

On revient avec nos sacs à dos remplis de ces victuailles! J’adore faire l’épicerie ainsi!

On prépare le souper tôt, car depuis playa Novillero, on doit gérer les no see’em, ces fameux insectes minuscules qui nous piquent partout sans qu’on s’en rende compte. Ils sortent dès que le soleil se couche. Il ne faut donc pas allumer aucune lumière pour les attirer. Bref, on tente autant que possible de ne pas les attirer dans l’autobus, mais on ne réussit pas toujours.

Même en faisant le souper tôt, on s’installe à l’extérieur pour souper, comme le soleil se cache. Dans la pénombre, on devrait être correct, non?! On se fait alors attaquer par des centaines de moustiques... Oh non, on ne peut pas rester dehors! Vite, on rentre tout pour souper dans l’autobus avec uniquement la lueur de nos Luci, nos lanternes solaires. Il fait chaud et on est pas mal collés autour de notre petite table, mais on a tout de même un excellent souper! On essayera de modifier nos tactiques demain!

un matin dans le brouillard, avec la mer pas très loin...

Allons-nous passer!

Chercher de l'ombre pour faire un après-midi d'école!

Une piscine, de l'eau douce, ça fait du bien!

Les statues diffèrent de celles qu'on a l'habitude de voir! Ici, un pêcheur d'huitres!

Une autre journée qui se termine sur le bord de la mer... mais attention, dans quelques secondes, les moustiques vont nous attaquer!


Mardi, 6 décembre :  On part ou non... finalement, une journée de plus à San Blas

On se lève en pensant partir en matinée. Mais, avant, je souhaite profiter du wifi pour travailler un peu et les filles avancent dans leur cahier d’école. Eric a aussi des choses à vérifier, car il doit travailler ce jeudi.

Il allume l’eau pour remplir nos réservoirs et se rapproche de l’hôtel pour avoir un meilleur réseau internet... et il oublie que l’eau coule... Un beau dégât d’eau retarde le départ... Et rendus à midi, est-ce une bonne idée de faire de la route?!  Quand on ne part pas tôt, on dirait qu’on est incapable de partir; encore une fois, c’est ce qui se passe. Allez! On reste ici, on va pouvoir profiter de la piscine une autre journée. Eh oui, les moustiques sont épouvantables, mais durant la journée, ils ne sont pas un problème!

On convainc les filles de venir marcher avec nous (on les oblige!) pour voir la charmante rue où l’on a passé la veille.  C’est vrai qu’il fait chaud et, lorsqu’on fait de la route, on dirait que ça nous atteint 100X plus, mais quand on s’active, on réalise qu’il y a toujours une bonne brise partout! Et en plus, on en oublie, presque, toutes nos piqures! Car, oui, même si on fait tout pour éviter les no see’em et les moustiques, on est piqué de partout!

Nos nouveaux voisins doivent nous trouver heavey, mais aujourd’hui, on ne prend pas de chance! À 4h45, on est déjà prêt à souper. On a donc environ un peu moins d’une heure pour manger dehors avant que le soleil disparaisse! Eric nous prépare de succulentes crevettes à la diablo! C’est ce qu’Eric et Daphné avaient pris au restaurant au RV park El Mirador et Eric a le souhait de réussir à reproduire la recette! Ça ne goute pas tout à fait la même chose, mais c’est super bon et en plus on réussit notre pari de souper à l’extérieur, tout en admirant le spectacle du soleil qui descend tranquillement sur l’eau! Mais, là, avant même qu’il soit totalement disparu, tout est déjà rangé. Il ne reste plus qu’à faire la vaisselle avec la dernière lueur du jour!  Ah, les stress en voyage!  Quand ton seul stress du jour est d’éviter les moustiques, tu te dis que tu es pas mal dans un autre beat!

Une fois la noirceur bien installée, les 2 heures de party des moustiques sont terminées, on part marcher sur la plage. Il n’y a personne nulle part, mais juste à côté, tous les palmiers sont décorés de lumières! C’est si beau... Eh, oui, Noël approche, il faudrait commencer à y penser!



Quand ta robe s'agence avec les décorations de rue!




Mercredi, 7 décembre : Direction Lo De Marcos

Je me réveille tôt avec l’idée de pouvoir travailler un peu, avant notre départ. Cependant, étonnamment, tout le monde se réveille tôt également. C’est peut-être parce que notre corps en entier nous pique que notre sommeil n’est pas des plus profonds. Finalement, à 8h, toute la famille est prête à partir! Mais, moi, je dois finir un dernier truc avant de fermer mon ordi. Eric part quand même, j’en ai à peine pour 5 minutes. Alors que je ferme mon ordi, un virage me fait bouger un peu trop vers la table et les pentures lâchent. (Car on a une table qui se baisse pour faire un lit, car on a espoir qu’on aura un jour de la visite!) Je tiens mon ordi et Alixia vient à ma rescousse pour tenir la table. Eric réussit à s’arrêter. Eh non, on ne pourra pas réparer ça tout de suite. On baisse la table complètement et on reprend la route.  Un autre point sur la longue liste des choses à faire!

Le paysage nous éblouit! La route nous rappelle certaines du Costa Rica avec les montagnes, les palmiers et les lianes qui pendent un peu partout. On ne s’attendait pas à avoir un tel décor, c’est si beau! La route est sinueuse, mais ce n’est pas pire que ce que l’on a déjà fait en Oregon et en Californie. On n’avance pas vite, mais ce n’est pas grave, car on n’a pas une longue route à faire.

Un arrêt à Las Varras nous permet de faire un tour dans un semblant d’épicerie affilié à Walmart, mais qui ne ressemble en rien à un Walmart, mis à part qu’il y a quelques produits Great Value! On trouve de petits pains à 4 pesos (!! – on se demandera par la suite pourquoi on en a pris seulement 2 à ce prix!)  Faire l’épicerie est une aventure en soi et on aime ça! Mais, ici, il n’y a aucun fruit et légume, on s’arrête donc un peu plus loin dans un mini Mercado. 

Tout près, il y a l’embranchement pour Chacala, on aimerait tellement y aller, mais pour le moment on est en quête d’un bon wifi, alors on poursuit notre route!

On a confiance qu’on trouvera un petit coin parfait avec un bon réseau à La Penita... Bon, peut-être qu’on était un peu trop confiant! On n’a pas envie d’aller dans un gros RV park, alors on vise les plus petits... (euh?! Quand tu as un gros bus peut-être que tu es mieux d’y aller avec les gros RV park...)

On fait un premier arrêt au Little Rig Rv Park (bon, le nom dit little... mais on ne sait jamais!) mais, tout est plein. On jette un œil au heavens Gate RV park; une gentille dame nous dit qu’ils ne prennent plus d’autres motorisés. D’accord, il suffit de ressortir d’ici maintenant. Avance, recule. Eric fait ça comme un pro chaque fois. Il faut dire que je suis pas pire pour le diriger non plus. On tente tant bien que mal de ressortir de cette petite ville et on prend la direction de Rincon de Guayabitos qui se trouve à quelques minutes de là. Après avoir trouvé un endroit pour se stationner, Eric et moi partons marcher... Déjà qu’on trouvait que la vibe était étrange ici, dès qu’on met les pieds dans le RV park, on est pas mal certain qu’on ne veut pas rester! On s’avance pour jeter un œil vers la plage, qui est très belle, mais aussi bondée de gens avec des parasols partout! Oh... et dire que depuis près de 3 semaines on est presque toujours seuls sur nos belles et longues plages.  Mais, là, il fait chaud et dans ces moments, on peine à prendre des décisions. Dans l’autobus aussi, la tension monte.

Non, ce n’est pas ce qu’on cherche. Puisqu’on se trouve à seulement 20 minutes de Lo de Marcos, on décide de se rendre là-bas. Après tout, il y a plusieurs RV Park, on trouvera c’est certain.

Le simple fait de se rendre sur la petite rue des RV park est un défi, mais on y arrive sans problème! Mais, tout est fermé, barré. On voit bien qu’il y a des motorisés, mais personne n’est là pour ouvrir les portes. On tente d’appeler. Aucune réponse. Bon, on accepte. On va aller dans le gros RV park de Lo De Marcos. De toute façon, là, il fait beaucoup trop chaud, dehors comme dans l’autobus et tout le monde s’impatiente!

"Eric, c’est un sens unique.!" 

« Ah, non, non, juste d’un côté! » C’est la première ville où l’on voit des sens uniques, mais il n’y a jamais rien de trop clair puisque de toute façon, les voitures sont toujours stationnées dans tous les sens. En tout cas, Eric, lui décide que ce n’est pas un problème. Après tout, au Guatemala, les autobus roulaient toujours dans les sens uniques à l’inverse, car il y avait moins de circulation!

Mais, là, on n’est pas au Guatemala et la rue est encore plus étroite et on bloque la circulation. Ah, le RV park est juste là!  Fiou!  Il faut toutefois réussir à tourner dans cette rue vers la gauche. Le petit shuttle se déplace et laisse un peu plus de place à Eric pour manœuvrer.  On est en sueur à cause de la température et à cause de tous ces « avance/recule! »  Eric stationne l'autobus sur le côté de l’entrée et Alixia et moi partons à la recherche de la réception. On marche presque tout le site qui est immense pour finalement se faire dire que l'accueil est sur le bord de la route. Vraiment?! (Euh, c'est logique!) On revient sur nos pas, on dirait que notre cerveau surchauffe... et je pense que c’est le cas. Eh oui, l’accueil donne sur la rue et l’autobus se trouve presque juste à côté dans la petite entrée. Bravo!  J’entre et on semble déranger la personne à l’accueil qui jasait avec un ami. Ah oui, c’est vrai, je dois parler en espagnol! Avez-vous un espace pour notre VR?!  Elle doit appeler son patron... et le verdict : ils ont uniquement une place pour un 18-20pieds.

Sur ce site immense, il n’y a pas un seul endroit pour mon autobus?!  Avec mon espagnol approximatif et cette chaleur, je ne réussis pas à poser davantage de questions. Maintenant, il faut repartir, cette fois-ci dans le bon sens de la circulation. La rue est si étroite et avec les voitures stationnées ici et là, c’est tout un défi. On est à 10 cm à peine d'un camion stationné sur le coin de la rue. Avance, recule... Je sais comment l’autobus se comporte, et je sais que ce n’est pas parce qu’on a avancé qu’on va reculer exactement dans la même ligne... les gens dans les voitures patientent pendant qu’Eric fait son possible pour réussir à sortir de là sans rien accrocher...  Après de longues minutes et des sueurs... chaudes, on repart... Pour aller où?! D’autres RV parks se trouvent un peu plus loin sur la rue où l’on était auparavant, mais je n’avais pas bien vérifié ma carte. Bravo, encore une fois. On retourne sur cette petite rue, on croise un sympathique jeune homme qui nous dit qu’il y a surement de la place dans le RV park au bout de la rue. On s’y rend... et finalement : pour un autobus : non, pas de place. Il faut reculer tout au long de cette entrée et reprendre la rue, tout en évitant les barbelés, les fils électriques et les voitures, bien sûr. Recule... et puis, avance, recule... Encore une fois, les gens patientent, sans problème et applaudissent même Eric! Il fait chaud, les filles se chicanent à l’intérieur... mais à ce moment, je me dis qu’Eric et moi, on fait une pas pire équipe. Après tout ce temps à diriger un voilier alors qu’Eric était à la barre, on s’en sort pas si mal avec ce gros autobus... Mais là, on fait quoi? On repasse devant les RV parks, et l’un d’entre eux a maintenant les portes ouvertes. On remarque en même temps qu’on vient de perdre une heure; on a changé l'heure encore une fois! Ah, c’était l’heure de la sieste et maintenant, elle est terminée?!  Il est donc près de 16h, et on n’a même pas diné.  Le gentil monsieur me dit que oui, il a une place pour nous. Ah! Enfin! 

Pour entrer, il est toutefois préférable de reculer.

Reculer. Je crois qu’on a remis le compteur à zéro tellement on a reculé aujourd’hui.

Il fait chaud. Vraiment chaud. Mais, bientôt, on va pouvoir aller se lancer dans l’eau.

Florane sort également de l’autobus. Mon cerveau enregistre alors qu’elle va m’aider à diriger Eric et surveiller l'autre côté de l'autobus....

Je fais mes signes habituels pour qu’Eric recule. Recule, recule. En ligne droite. Mais, en tournant, le devant de l’autobus se dirige tout de même un peu trop vers la droite. Un bruit que je ne voulais pas entendre se fait entendre... des poteaux se trouvent de chaque côté de l’entrée... et comme je me tiens du côté gauche pour qu’Eric me voit... je n’ai pas vu le côté droit, plus précisément nos précieux miroirs qui eux s’écrasent dans le poteau...

Rien de grave... mais là, à ce moment précis. J’ai bien envie de m’écraser à terre et juste arrêter un peu. Ras le bol des « Avance/recule! » Dans ce temps-là, ce n’est jamais les bons mots qui sortent. Je mentionne à Florane que je pensais qu’elle surveillait l’autobus... Ce n’était effectivement pas son rôle. 

Je dois me ressaisir, Eric aussi est exaspéré, je le sais. Je continue à le diriger, mais avec ce bruit de  « scratch » qui vient de se faire entendre, le propriétaire et le garçon qui travaillent avec lui viennent nous aider. Il y a trop de monde qui fait des signes à Eric. En bateau, ce n’était jamais une bonne chose quand tout le monde voulait nous aider... Je reprends mes mouvements de bras, en espérant qu’Eric me regarde plutôt que tous les autres. Avance/recule. Attention au poteau, puis aux branches d’arbres. Il ne faut pas arracher notre caméra de côté. Avance / recule... et encore avance / recule. Voilà, ça y est. On est enfin dans notre emplacement de camping. Florane nous rappelle qu’elle est en pleine croissance et que cela n’a aucun sens qu’on n'ait pas encore mangé. Alixia ne supporte plus la chaleur... ni les gens qui l’entourent et doit absolument aller se lancer dans l’eau...

En tout cas, on espère que le wifi fonctionnera bien ici, pour le procès d’Eric. Pas son procès à lui... le procès auquel il est assigné!

Après une bonne baignade dans les vagues, une salsa et plein de croustilles, on est en état pour faire le souper; on se prépare une bonne sauce à spag!  La bonne nouvelle c’est, qu’ici, on peut manger dehors le soir, sans avoir froid et sans se faire piquer. Au fond, tout est parfait! Demain, on va faire du surplace plutôt que des Avance/Recule!   Ce sera mieux pour tout le monde!

La route est étroite, les cônes sont gros, mais ça passe!

 

Les arbres sont partout... mais ça passe!

Lo De Marcos : encore une fois, les routes sont étroites (celle-ci, c'est la plus large) et...ça ne passe pas toujours!

Jeudi, 8 décembre : Lo De Marcos et des bébés tortues!

À 7h40, Eric reçoit un courriel... Le procès n’aura pas lieu.  Grrr... Tout ça pour ça?!  Voyons le bon côté des choses! On est libres! On n’a plus à chercher de wifi sans failles! Eric s’en doutait. C’est souvent ce qu’il se produit. Une entente survient dans la plupart des cas à la dernière minute. Mais, il se devait d’être prêt... Alors, il était prêt! Même au Mexique, même en congé sabbatique. Policier un jour, policier toujours!

Alors, que fait-on? Est-ce qu’on part tout de suite? On n’aime pas trop notre Rv Park, en particulier les clôtures qui nous séparent de la mer... Ça nous fait tout drôle d’être dans un environnement clôturé et barré, alors qu’on dort habituellement directement sur la plage. Ça nous fait également tout drôle de croiser autant de touristes, alors que les derniers jours se sont déroulés dans de minuscules villages de Mexicains. D’un autre côté, si l’on part dès maintenant de Lo De Marcos, on en conservera que de mauvais souvenirs.  Et, on a entendu tellement de bien de ce village. Il faut lui laisser sa chance, non?

Donc, on reste, au moins une autre nuit... et pourquoi pas 2 autres nuits! On consacre le matin à l’école et l’après-midi est libre!  Après être allés marcher pour découvrir les charmantes rues de Lo De Marcos, on va se jeter dans les vagues!  On a l’impression d’être dans une immense piscine à vague! L’eau est chaude, les vagues sont grosses!  Et on finit à tour de rôle par se faire ramasser par une vague et nos maillots se remplissent de sable!  Par chance qu’on a de l’eau pour se rincer à notre RV Park!

En fin de journée, un jeune homme croise Eric et lui dit que des bébés tortues seront remis à la mer vers 18h.  On part donc marcher à la recherche de cet endroit... on arpente la plage, alors que le soleil commence à se cacher derrière les montagnes. Peut-être que ce ne sera pas ce soir?!  Est-ce qu’on retourne à l’autobus préparer le souper?  On aperçoit au loin un homme avec un grand bac et quelques personnes autour de lui... Oh... est-ce que ce serait les bébés tortues. Nos pas s’accélèrent! Eh oui!  Elles sont là, les bébés tortues si mignonnes.

J’ai une affection particulière pour les tortues sans que je sache pourquoi... Petite, je les collectionnais. À 16 ans, au grand désespoir de ma mère, je m’en suis fait tatouer une sur la cheville. Aux  Bahamas, près de Green Cay, on a eu le bonheur d’en apercevoir au fond de l’eau et de nager avec elles tout en les observer le temps d’un moment.  À Conception island, elles étaient tellement nombreuses, mais rapides comme des fusées! Bref, chaque fois, le spectacle est magique. Elles sont si agiles et rapides dans l’eau; et à d’autres moments, elles sont si paisibles, en flottant doucement. Leur parcours de vie est pourtant semé d’embûches.  Elles ont beaucoup à nous apprendre.

On est chanceux que des œufs soient éclos durant la dernière nuit, car en décembre, les naissances sont de moins en moins nombreuses. En octobre et novembre, ce sont des milliers d’œufs qui éclosent chaque nuit. Maintenant, ce sont environ une centaine de naissances par semaine.

On se retrouve avec, chacun, un bébé tortue dans un bol et on les laisse aller tout doucement sur le sable. Elles ont un long chemin à parcourir. Avancer dans ce sable n’est pas si évident. Une grosse vague les fait reculer. On nous dit de ne pas bouger, effectivement, il ne faudrait pas piler sur ces si jolies tortues. Moins d’une tortue sur mille réussira à atteindre la maturité sexuelle soit vers 25-30 ans et reviendra pondre sur cette même plage... On leur souhaite la meilleure des chances et la plus belle des vies dans l’infini de l’océan. Enfin, toutes les tortues sont maintenant dans l’eau. Avec la noirceur qui vient de s’installer, elles auront une chance de s’éloigner avant qu’un pélican ne les attrape!  Ce moment à lui seul me réconcilie avec cette petite ville. On est toujours exactement au bon endroit, même si ça ne semble pas toujours clair par instant... Avance / recule... au fond, ces petites tortues l’ont déjà fait de nombreuses fois, en étant projetées par les vagues sur cette plage. Elles se retrouvaient même parfois sur le dos, et elles reprenaient simplement le chemin vers l’océan, jusqu’à ce qu’une autre vague les projette plus loin... et enfin, l’une d’entre elles les amenait enfin vers la mer... Dans le Why Café, ils font justement allusion à cela.... Les tortues de mer se laissent projeter par la vague sans la combattre, elles utilisent ensuitel’énergie de la vague pour avancer... Cela ne sert à rien de perdre notre énergie dans certains moments contre ce qui est bien plus fort que nous.

On revient à l’autobus à la noirceur et on profite de la douceur de la température pour souper en plein air. Eric et moi partons marcher en soirée avec Luna et on est surpris de voir toute la vie sur la rue principale. Les petits restos sont nombreux, mais les gens soupent également dans les entrées de mini dépanneurs. C’est plutôt agréable de déambuler ici... ça nous change des endroits déserts!

Coucher de lune derrière les barrières...

Parfois, on croise des choses étranges!


Au tour d'Eric de s'agencer avec le mur!

Nos bébés tortues!


Bonne chance, les tortues!

Vendredi 9 décembre : Lo de Marcos

Ça fait toujours du bien de se réveiller plus d’un matin au même endroit. En plus, notre table et nos chaises nous attendent patiemment à l’extérieur! Habituellement, lorsqu’on est en boondocking, on serre tout, une fois la nuit venue. Mais, ici, on peut tout laisser à l’extérieur. Je déjeune à la noirceur, car en arrivant à Lo De Marcos, l’heure a encore une fois changée, et maintenant à 7h, il fait encore noir! C’est si paisible ici... pas un bruit, à part les oiseaux bien sûr... Et, ah oui, aussi de gros « pow » toutes les 30 minutes environ. Est-ce un chien errant qui se fait tirer, un chat fatigant, un intrus?!  On apprendra plus tard qu’il s’agit en fait des appels à Dieu. En tout cas, pour ma part, je fais le saut chaque fois et mon cœur arrête pratiquement de battre.

Avec le Wifi, je peux travailler et les filles peuvent faire de l’école de façon efficace!  Il faut voir les avantages à être dans un RV park clôturé, non?!  À 11h, avant qu’il ne fasse trop chaud, on part explorer les petites rues de Lo de Marcos. Ça me fascine toujours à quel point notre regard sur un lieu se modifie rapidement lorsqu’on donne le temps au temps... Les rues si hostiles à notre arrivée sont dorénavant si agréables à déambuler. Les mini mercados sont nombreux et nous offrent tout ce dont on a besoin : ananas, tomate, oignon, œufs. L’objectif du jour est de goûter enfin les tacos du Mexique, on n’en a pas encore eu l’occasion... On s’arrête où?! On ne sait pas trop... Ici, les prix sont affichés, et il y a une table pour 6! Ok, on s’assoit! Le gentil monsieur nous détaille l’entièreté du menu, pendant qu’on attrape quelques mots ici et là. Nos filles nous regardent avec les yeux grands ouverts. « Mais... je ne comprends rien, je ne sais pas quoi prendre? »  Alors, on essaie, c’est tout!  Et la beauté de la chose c’est qu’on est 6, on peut essayer pas mal de trucs! Donc, tacos, quesadillas et gorditas. Pour ce qui va à l’intérieur, ça va : pollo, carne... mais pour les végétariennes, le vocabulaire se complique. Champinon, c’est facile! Mais, rajas?!  Je suis le monsieur qui me montre ce dont il s’agit : un mélange de légumes. C’est parfait!

Tout est tellement délicieux! Est-ce parce qu’on est affamés? Parce qu’on est sur une petite table dans la rue à même la maison de ces sympathiques Mexicains? Parce qu’on a réussi à se rendre jusque dans ce petit village avec notre autobus qu’on a transformé?  Parce qu’on est bien, à ce moment précis et que tout est parfait? On ne sait pas trop, mais chaque bouchée est savourée avec bonheur!  Pour une somme totale de 240 pesos! (environ 12$ US).

On fait un arrêt au magasin de surf pour savoir s’ils ont des planches de surf à vendre ou à louer à la semaine. La demoiselle nous indique la maison d’un gars qui en vend peut-être, sinon, il faudrait aller voir à l’autre bout de la plage. On trouve la maison, et on nous renvoie à la boutique de surf ou à la plage... Bon, allons à la plage. On trouve les planches de surf à louer, mais pas la personne responsable?!  Ah, il est en train de surfer parce que les vagues sont parfaites! Il nous aperçoit et vient à notre rencontre. Pas de planche à vendre, ici non plus, il nous renvoie au magasin de surf! On est déjà allé, ça ira! On pourrait louer à la journée, mais à 500 pesos, la facture grimpe vite et en plus, ici, il n’y a pas toujours des vagues de surf. On va poursuivre nos recherches!

Avec la chaleur, on doit vite aller à l’eau... Mais après 10 minutes, nos 4 filles reviennent : « c’est vraiment impossible aujourd’hui de se baigner. »  Ça ne doit pas être si pire que ça. Eric et moi y allons à notre tour... Euh... pourtant les derniers jours, les vagues étaient bien formées, mais on pouvait les traverser facilement. Aujourd’hui, c’est une tout autre histoire!  Même avec beaucoup de motivation, la vague me retourne à la plage, en remplissant mes cheveux et mon maillot de sable!  On oublie la baignade dans la mer aujourd’hui! On va aller à l’ombre tout simplement!

On termine la journée avec un drink sur la plage alors que le soleil disparait dans les nuages! On soupe encore en plein air, il n’y a même pas de moustiques qui viennent nous déranger ici!  La vie est facile à Lo De Marcos dans un RV park! Demain, on doit déjà repartir!

 


Un quesadillas, un vrai sourire de bonheur!


 

Samedi 10 décembre : Boondocking à playa Naranjo

Est-ce qu’on part tôt? Où allons-nous? On n’a pas vraiment de direction... Notre souhait était d’aller à Sayulita, mais un samedi, ce n’est vraiment pas une bonne idée. Il semble qu’il y ait toujours foule, mais la fin de semaine, c’est encore pire. On a repéré un endroit de boondocking à une vingtaine de minutes, mais on doit rebrousser chemin. Qu’est-ce que ça fait? Lors de notre année en voilier, on ne voulait jamais revenir sur nos pas et, par la suite, on s’était dit que cela avait été une erreur de se mettre cette barrière. Après tout, on voyage pour être libre et ce n’est jamais grave de faire du surplace ou même de reculer! (On commence d’ailleurs à en savoir quelque chose avec notre gros autobus!)

Donc, ce sera Playa Naranjo aujourd’hui! Puisque ce n’est pas très loin, on profite des commodités du camping tout l’avant-midi. On part également pour trouver un mini marché où acheter quelques fruits et légumes et au moment même où l’on atteint la rue, un camion tourne dans l’entrée remplie de victuailles! Wow, quand les légumes viennent à toi, tu te dis que la vie est pas mal facile! En plus, le vendeur à même des œufs et du fromage! Que demander de plus?!  Après avoir fait nos quelques achats, on se rend au dépanneur qui se trouve à un coin de rue pour acheter quelques breuvages. On pensait marcher un peu plus loin jusqu’à la tortelleria, mais Eric me fait remarquer la fameuse glacière qui se trouve toujours à l’entrée de chaque dépanneur. Eh oui, ce sont les tortillas fraiches du village qui s’y trouvent, encore toutes chaudes!

On dine rapidement et on est prêt à partir!

30 minutes plus tard, on tourne dans les petites rues de terre qui mènent à playa Naranjo... Oh... allons-nous vraiment prendre ce chemin à travers les arbres?! Eric et moi allons marcher pour analyser le tout. Oui, oui, ça se fait! Alors, go! On traverse le passage boisé et après le chemin est relativement beau. Et la plage se dévoile0 devant nous! Après s’être assuré que le sol est bien solide, on stationne Bleu-Nomade.

C’est parfait ici!  Bon... il n’y a rien de totalement parfait. On est tout de même stationné dans de l’herbe qui pique! On la retrouve un peu partout ici, et même en Arizona. De loin, ça ressemble à de l’herbe touffue, tout simplement, mais elle est remplie de minuscules aiguilles. On a qu’à mettre nos sandales ou à contourner l’étendue d’herbes pour se rendre à la très belle et longue plage. Il y a pire!  Les filles passent l’après-midi dans l’eau, à jouer dans les grosses vagues! Elles plongent au travers, se laissent porter. Il fait beau et chaud, et l’eau est chaude également! Quel bonheur de pouvoir rester si longtemps dans la mer!

On prend l’apéro sur le toit et puisque la vue est si belle, on décide de souper également sur la terrasse, avec nos délicieuses tortillas achetées plus tôt. Le coucher du soleil nous accompagne. Ça nous fait un grand bien d’être à nouveau sur le bord de l’eau plutôt qu’entourés de clôture! En plus, on est presque seuls! Un autre couple s’y trouve avec sa van et quelques Mexicains sont là pour admirer le spectacle de fin de journée!

La nuit est paisible dans ce petit coin de paradis!








Dimanche, 11 décembre : Une autre journée à playa Naranjo

Le fracassement des vagues sur la plage, ainsi que la cacophonie de coqs me tirent de mon sommeil ce matin. Combien peut-il y avoir de coqs ici? Pourtant, il y a si peu de maisons! Le réveil se fait tout de même tout en douceur dans cet environnement bordé par la mer d’un côté et de palmiers de l’autre!

On s’offre un petit luxe de fin de semaine : des crêpes! En plus, on déjeune sur la terrasse!

Il fait encore très beau et chaud, alors on en profite pour jouer dans l’eau!

On est tellement chanceux d’être là, mais Florane s’ennuie tout de même du Québec avec les préparatifs de Noël. En plus, on n’a même pas apporté de décorations. Il y a une partie de moi qui se dit qu’on devrait faire la route pour trouver un Walmart... et un autre côté qui se dit que c’est ridicule. En voilier, on n’avait pas l’option de se rendre à un magasin... Sur la terre, c’est toujours trop facile. (pas tant que ça, mais plus facile que sur l’eau!) Je m’ennuie du côté créatif qu’on avait tous développé en étant loin de tout. Alors, il faut résister à l’appel du Walmart et créer un peu!

On fabrique donc des sapins de Noël avec des feuilles de palmier. Les filles font même quelques boules de Noël avec des feuilles également. C’est plutôt joli!

Non, on ne peut pas décorer comme à la maison... D’ailleurs, en voyage, le temps des Fêtes n’a jamais la même saveur, mais il y en a une autre! Je tente de démontrer les beaux côtés à Florane, mais je la comprends également! Et, c’est aussi correct de s’ennuyer de ce que l’on aime et de ceux qu’on aime!

La journée se déroule calmement avec Charline qui apprend la guitare, Alixia qui prend le relais, Daphné qui pratique ses danses et fait de l'aquarelle; et la préparation de quelques décos. Alixia et moi allons marcher dans les toutes petites rues et on y trouve un mini Mercado qui vend des tortillas fraiches. Cela est bien suffisant pour faire notre bonheur! À quelques maisons de là, des cages et des cages de coqs remplissent le sol. On comprend maintenant pourquoi il y en avait tant qui chantaient ce matin!

On repasse à travers le petit boisé avec des arbres qui se tendent les racines, et l’on retrouve notre Bleu Nomade avec la mer en arrière-plan.

Il y a aussi des journées sans histoires, mais tout aussi belles!

Déjeuner de crêpes sur la terrasse!

On tente, comme on peut, de fabriquer quelques décos de Noël!



Se tendre les racines.



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