6 au 12 février : Une semaine à Puerto Escondido et décision à prendre...

 

Tout est dit!


Lundi 6 février

On se réveille, à Playa Ventura, seuls au monde, entourés de cocotiers, avec la plage d’un côté et les montagnes au loin de l’autre. Le décor est différent de ce qu’on a vu depuis les dernières semaines. L’eau douce y est davantage présente avec de petites lagunes ici et là où les vaches viennent s’y abreuver. D’ailleurs en arrivant sur cette petite route, Florane avait eu la réflexion que c’était un peu comme si on arrivait au Témiscamingue... avec la mer et les cocotiers en moins!

Avant que le soleil soit trop chaud, on reprend la route. On sait qu’encore une fois, une grosse journée nous attend. On reprend le petit chemin qui nous ramène 40 minutes plus tard à la route 200. La journée est longue, mais elle est tout de même belle, par rapport à tout ce qu’on a vu sur la côte depuis les derniers mois. On monte et on descend, on passe quelques courbes, mais rien qui n’impressionne le chauffeur! On s’arrête en bordure de la route pour acheter des tomates, oignons et avocats, dans un mini mercado, ainsi que des tortillas dans la Tortilleria juste à côté. Dans les petits villages, où il n’y a aucun touriste, les gens sont toujours si gentils. On adore ces arrêts!  On stationne l’autobus un peu plus loin pour faire notre diner et on reprend la route 30 minutes plus tard, top chrono! Quelques heures plus tard, on fait le plein d’essence dans un Pemex et ils acceptent également qu’on remplisse nos réservoirs d’eau. Juste à côté, une sympathique dame vend des melons d’eau, on en achète deux immenses pour 100 pesos! Et l’on reprend la route... moins de deux heures nous séparent de Puerto Escondido...

On pourrait s’arrêter à la lagune de Chacahua, il semble que c’est un petit paradis, entre autres pour le surf, il y a aussi des tours en chaloupe, tout près, sur une autre lagune pour observer le spectacle de la bioluminescence... Mais, non, notre seul objectif est de se poser à Puerto Escondido. J’ai l’impression qu’on est blasés de tout... Les filles me disent, « Là, à Puerto Escondido, est-ce qu’il va falloir aller marcher pour aller visiter?! »  Euh... oui... mais non.  Elles ne disent rien durant ses longues journées de route, mais, je sais qu’elles ont hâte de se poser. Et de pouvoir avancer un peu dans leurs cours... Car, c’est bien de découvrir de nouveaux horizons, mais par moment, on a juste aussi besoin de faire de petites choses banales du quotidien...

Alors, en fin de journée, on arrive enfin à Puerto Escondido...l’endroit où on pensait initialement rejoindre mes parents. Comme on aurait aimé découvrir avec eux cet endroit qu’ils affectionnent particulièrement, pour y avoir passé plus d’une fois plusieurs mois... Mais la vie en a décidé autrement.

On est heureux d’atteindre un point recommandé sur Ioverlander avec autant de facilité... Le spot est tellement parfait, mis à part qu’on est en plein soleil. Pour avoir lu plusieurs fois que ce n’était vraiment pas évident en motorisé à Puerto Escondido, je suis agréablement surprise! En plus, pour notre arrivée, on a droit à un coucher du soleil tout simplement magique... L’un des plus beaux depuis notre départ en juillet passé!  Enfin, pas de route de prévue pour demain!


La route est un peu étroite!
Un magnifique ciel pour nous souhaiter la bienvenue à Puerto Escondido

Mardi, 7 février

Une petite semaine commence à Puerto Escondido (bon, je sais que la semaine commence le lundi... mais pour nous, étant donné la route d’hier, elle commence mardi!) Alixia part faire de l’école dans un petit café pas très loin, et en profite également pour y tester l’internet pour ses examens qui doivent être faits en ligne. Les 3 autres filles font un matin d’école efficace, et moi, je réussis même à travailler avec mon réseau cellulaire! Wow! On n’est pas très « ville », mais ça fait du bien d’avoir un réseau internet qui fonctionne et des petits cafés, pour travailler en toute tranquillité. Même si on est stationné en plein soleil, la brise de la mer fait en sorte que tout l’avant-midi, la température demeure confortable dans l’autobus.

En après-midi, Eric et moi partons marcher, mais aucune de nos filles ne souhaite nous accompagner. Elles préfèrent lire, jouer de la guitare... Je suis toujours déçue dans ces moments-là, mais je me rappelle que si j’étais chez moi, elles ne me suivraient pas partout non plus! On ne s’éternise pas longtemps sur la plage, Eric a de moins en moins de tolérance à la chaleur, ou bien la chaleur est de plus en plus intense.

Vers la fin de la journée, l’humidité devient tellement intense qu’on n’arrive plus à se supporter soi-même... ainsi que les autres. On tente tant bien que mal de se rafraichir dans la mer entre deux vagues immenses. Bien sûr, on ne s’aventure pas à nager, on demeure sur le bord et on attend simplement que le niveau d’eau augmente durant quelques secondes! Toute une baignade!

La mer est déchainée et les affiches No Nadar sont partout sur la plage. On espérait voir le spectacle des pros du surf à Puerto Escondido... mais non, personne n’est à l’eau! Il y a seulement à l’extrémité de la plage à La Punta que les gens, pour la plupart des débutants qui suivent des cours, réussissent à surfer.

On prend l’apéro sur le toit, alors qu’on a les meilleures places pour admirer le coucher du soleil! Je préfère les endroits où l’on est seul au monde... mais je trouve tout de même extraordinaire de voir la plage se remplir quelques minutes avant le coucher du soleil; un moment précieux, où il fait bon s’arrêter, pour se rappeler entre autres que la nature fait si bien les choses!





Mercredi, 8 février

Lorsqu’on s’arrête, cela permet à tous de se créer une petite routine. Alixia repart au café, cette fois-ci, elle a un examen de 4  heures à y faire. Charline alterne course et karaté chaque matin. Et ensuite, tout le monde s’assoit devant ses cahiers d’école.

En après-midi, Charline et Daphné partent avec leur planche de surf. Pas facile ici de surfer, il y a tellement de monde dans l’eau, qui attend pour la même vague! Encore une fois, les filles doivent réapprendre à lire les vagues et s’adapter à la puissance de celles-ci. Alixia et moi, on les observe à partir de la plage... Je trouve ça extraordinaire tout le bagage que mes filles ont accumulé sur le surf. Pour progresser, vaut mieux surfer longtemps au même endroit, mais malgré tout, elles ont emmagasiné de nombreuses connaissances par rapport à la diversité de vagues, de puissance, d’achalandage. Je laisse Alixia à ses lectures et je retourne à l’autobus, situé à une quinzaine de minutes de marche. Au loin, j’aperçois Florane qui s’amuse dans les vagues, avec Luna qui court un peu partout. La vie est belle... Il ne manque que mes parents!  Et on prendrait aussi une mer un peu moins agitée!





Pas de soucis, les filles surfent à l'extrémité de la plage!


Jeudi, 9 février

Un autre matin, à Puerto Escondido : Alixia repart au petit café, elle a un appel avec son prof d’éducation physique. On laisse les filles travailler dans leur cahier respectif et comme elles n’ont pas besoin de notre aide ce matin, Eric et moi, on part marcher en amoureux... avec Luna, bien sûr! On emprunte le joli sentier de roche qui longe la mer, mais rapidement, celui-ci disparait, brisé par le temps... Ah zut, c’était si beau. On tente de poursuivre sur les rochers, mais Luna n’est pas d’accord et n’avance plus... Bon, on n'a pas le choix de revenir sur nos pas!

En après-midi, Eric souhaite aller au AutoZone pour acheter une pièce pour l’autobus. On repart donc juste les deux et on prend le collectivo. Celui-ci nous laisse finalement au Mercado Benito Juárez, on en profite donc pour aller explorer celui-ci où tout est bien moins cher qu’à celui dans le secteur plus touristique, soit le mercado Zicatela. Eric trouve finalement juste à côté la pièce qu’il cherchait et l’on revient, avec les bras chargés de fruits et légumes; ainsi que des petits pains dulce!

Les filles sont bien heureuses de nos trouvailles; mais comme chaque jour, vers 15h-16h, la tension monte dans l’autobus... De plus en plus, tout le monde devient intolérant à cette humidité et cette chaleur accablante... même Luna déprime et ne mange presque plus.   Il va falloir commencer à planifier la suite, mais on dirait que notre cerveau ramollit avec cette chaleur et on n’arrive pas à voir clair. Dès que le soleil disparait, on recommence à être fonctionnelle. On soupe sur la terrasse, tout en profitant des couleurs du ciel... et en rêvant d’aller dans la piscine des petites villas juste derrière nous!

Un si beau sentier... c'est triste qu'il soit à moitié démoli!



Vendredi, 10 février

Congé d’école ce matin! On amène nos filles découvrir le marché de Puerto Escondido! On s’y rend avec notre autobus, car on doit aussi faire le plein d’eau. On se croise les doigts afin que ce soit possible au Pemex, mais même si on remplit notre réservoir de diesel, ils n’acceptent pas qu’on prenne de l’eau! Zut! On trouve facilement un grand espace pour se stationner en bordure de la 200, et il nous reste plus que 5-10 minutes de marche pour se rendre au marché. On déambule à travers les allées d’épices et d’arachides, mais aussi de viandes (on passe vite!), de poissons, de fromages, de pâtisseries. On trouve vraiment de tout ici, et en abondance! De l’autre côté du marché se trouvent les petits kiosques d’artisanats... C’est toujours agréable de se promener dans ces endroits colorés! On s’offre des tacos : 5 pour 35 pesos (un peu plus de 2$), on peut bien en prendre 25! On échange avec les deux gentilles dames qui nous les cuisinent et nous conseillent par rapport aux différentes salsas! On adore ces moments où l’on se mélange aux Mexicains. De façon générale, ces petits restos de coin d’allées sont surtout fréquentés par les travailleurs d’ici.

Assez flânés, il faut maintenant trouver une façon de faire le plein d’eau. On n’a pas le choix d’aller dans un « Agua Purificada ». On avait discuté avec l’un des employés quelques jours plus tôt, et il nous avait dit qu’on pouvait sans problème y remplir nos réservoirs...  Mais, finalement, une fois sur place avec notre gros autobus, il nous dit qu’il n’a pas encore l’adaptateur pour les boyaux d’arrosage... On remplit donc notre réservoir avec nos 5 gallons, un à la fois!  Par chance, Eric avait prévu qu’on puisse remplir nos réservoirs par l’intérieur, mais c’est tout de même tout un travail!

On retrouve notre place, en bordure de la mer, en milieu d’après-midi! Ali, Cha et Daphné préfèrent relaxer ici, alors que Florane et moi, on est plutôt en quête d’un endroit où l'on peut se baigner pour vrai. On repart donc à pied, vers la Playa Principale. 30-40 minutes plus tard, on peut enfin aller dans l’eau. La mer est toujours très agitée, mais à cette extrémité de la plage, on peut se baigner sans problème! Ça fait tellement du bien de pouvoir rester tout simplement dans l’eau et ça fait aussi du bien d’être seule avec Flo... alors que je sais que les filles savourent aussi leur moment de tranquillité!

Malgré la chaleur et l’humidité intenses, la vie à Puerto Escondido est douce... chacun pouvant vaquer à ses occupations, faire ce dont ils ont envie quand ils en ont envie... Et chaque journée se termine par le spectacle incroyable du coucher du soleil!

Remplissage de nos réservoirs!







C'est trop triste de détruire cette si belle murale!



Samedi, 11 février

Un autre matin où Alixia repart au petit café pour faire un ultime examen, un autre 4 heures. On sera « libérés » par la suite! Voyager avec des ados, c’est aussi ça. Alixia aurait pu prendre une année sans cours... mais on trouvait, elle aussi, que c’était mieux qu’elle en prenne quelques-uns; de toute façon, ses sœurs aussi doivent faire de l’école... C’est un choix qu’on a fait en toute connaissance... Toutefois, on ne s’attendait pas à ce que ça soit si complexe!  En fait, on ne s’attendait pas à ce que ça soit si complexe d’avoir accès à un réseau internet qui fonctionne bien. Ça fait partie des défis du voyage, mais aussi des apprentissages! Il faut être flexible, malléable... et surtout, pouvoir s’adapter.

Charline passe aussi son matin au café, pour pouvoir se concentrer totalement... Elle avance bien en sciences et en mathématiques. Ses cahiers sont si volumineux! Elle est vraiment incroyable de voir toute cette matière toute seule, en faisant des recherches ici et là lorsque c’est possible, avec un peu de notre aide (davantage celle d’Eric!), ainsi qu’avec l’aide d’Alixia...

À l’autobus, on se retrouve avec seulement 2 enfants! Ça aussi, ça aide à l’efficacité de Daphné et Florane! Et l’après-midi est libre pour tout le monde! Florane et moi refaisons le même chemin pour s’offrir une petite baignade. Aujourd’hui, la mer est un peu plus calme et l’eau est d’une telle clarté. C’est extraordinaire de pouvoir se baigner dans une mer si chaude et translucide! On est un peu déçus de ne pas retrouver notre vendeur de hamac; la veille on avait vu une chaise-hamac, mais je n’avais aucun sou avec moi... on s’était donné rendez-vous aujourd’hui, mais probablement qu’il a trouvé un autre acheteur! Pas grave, on profite du moment, on nage dans cette belle eau, qui nous rafraichit malgré tout! Et l’on repart en fin d’après-midi, juste à temps pour prendre l’apéro à l’autobus... 

Est-ce notre dernière soirée ici?!  Eric et moi avons fait plusieurs plans pour les journées à venir... On a toujours eu dans l’idée d’aller explorer le Chiapas, depuis le tout début de la planification de notre année en voyage. Mais après notre visite au garage à Phoenix, on s’était dit que ce n’était peut-être pas une bonne idée...  Malgré tout, partout où l’on passe, on pose toujours des questions sur cette région du Mexique, autant aux voyageurs qu’aux Mexicains... Même si on se dit que ce sera surement pour un autre voyage, avec un autre véhicule. Il y a aussi l’état de santé de mon père qui nous incite à amorcer notre remontée vers le nord... Mais...mais... notre cœur nous tire toujours de l’autre côté et je sais que mes parents voyagent aussi avec nous, à distance... En plus, un sympathique couple, One Life (car en bateau, on s’appelle par notre nom de bateau!) rencontré 6 ans plus tôt aux Bahamas, nous a écrit pour nous dire qu’il faisait route vers le Chiapas... Si on roule, on pourrait peut-être réussir à les rejoindre... Et en plus, ils ont croisé un skoolie Hakuna Matata, avec 2 ados, qui devrait aussi faire le même itinéraire.

Je suis toujours à l'écoute des signes de la vie et je me dis que si One Life prend une telle direction... ainsi qu’Hakuna Matata, peut-être qu’il faut aussi écouter notre cœur. Effectivement, on n’a qu’une seule vie à vivre... et j'entends dans ma tête, la chanson du roi lion: « ces mots signifient que tu vivras ta vie sans aucun souci...Hakuna matata ».

Cependant, la raison nous pousse aussi à établir notre itinéraire en passant par Oaxaca, une ville qu’on a aussi vraiment envie de découvrir... et on aurait peut-être le temps d’aller au sanctuaire de papillons monarques avant qu’ils amorcent leur remontée vers le nord. Bref, dans les deux cas, des endroits merveilleux nous attendent! Il faut toutefois être en mesure de faire un « reset », car c’est un nouveau voyage dans notre voyage qu’on va amorcer. Difficile à expliquer... mais on dirait qu’on n’a plus tellement envie de découvrir de nouveaux lieux. On rêve juste de dormir dans un endroit où il ne fait pas trop chaud et avoir une routine banale, sans se poser mille et une questions jour après jour... Et où Eric n’a pas besoin de se coucher sous un autobus.

Bref, on ne sait pas ce qu’on fera demain matin... mais il se peut bien que ce soit notre dernière soirée ici. « Allez, les filles, on va marcher un peu vers le « centre-ville! »

On déambule sur la rue principale, on s’attendait à y trouver foule, mais tout est plutôt tranquille. C’est tout de même agréable de marcher en soirée, avec les lumières et la musique des restos et des bars. C’est si rare qu’on laisse Bleu Nomade seul; on profite pleinement de la douceur de la soirée... alors qu’on n’a ni chaud ni froid... même si on est toujours en short et t-shirt!

En posant notre tête sur l’oreiller, Eric et moi savons que nous partirons le lendemain. Pour aller dans quelle direction? On ne le sait toujours pas!


Les fleurs sont partout!


Les nombreuses chaloupes à Bahia principale


C'est tout de même génial de vivre ici!

On a de nouveaux voisins du Québec!
Le bonheur de se baigner dans une mer pas trop agitée!


Une dernière soirée à Puerto Escondido!

On aime particulièrement cette papaye!

Dimanche, 12 février

Très tôt, je sors du lit et je vais jeter un œil aux photos du site archéologique de Palenque... Est-ce possible qu'on ne se rende pas jusqu’à ce lieu?  On avait même imaginé, au début de la planification de notre année, qu’on retournerait à Tikal au Guatemala. On a tellement aimé ce lieu, mais Daphné et Florane n’ont pas pu en profiter, car elles étaient extrêmement malades. On avait dû les porter dans nos bras, même si elles avaient alors 7 et 9 ans et elles ont même eu droit à un tour d’ambulance du site, afin qu’elles soient vite réhydratées... Elles conservent donc un souvenir plutôt flou de cet endroit... Et je ne me résigne pas à mettre de côté Palenque. Toutefois, ma raison me rappelle qu’il y a d’autres beaux sites archéologiques au Mexique.

Avant de partir, on va saluer nos nouveaux voisins québécois, qui voyagent à bord d’un autobus voyageur converti : L’Obélix. Avec ma grande curiosité, je leur demande si on peut jeter un œil à l’intérieur, ils acceptent avec plaisir. Et ce qui devait durer 15-20 minutes se transforme plutôt en plus d’une heure. On a perdu le fil du temps. Ces discussions sont toujours si passionnantes et font le plus grand bien. Cela nous manque énormément dans ce voyage. Étonnamment, on rencontre des gens uniquement lorsqu’on est sur le point de partir. J’ai presque envie de dire à Eric : « on reste! ». Dans un voyage, il y a la découverte des lieux, mais il y a aussi la découverte de l’autre, ces deux volets sont essentiels. Mais, Eric commence à être un peu allergique à mes changements de décisions. Notre montre nous rappelle donc qu’il est temps de partir. On salue JF et Sylvie de l’Obélix, en espérant les recroiser un de ces jours

Et nous revoilà sur la route... et alors que je croyais avoir au moins une heure pour analyser nos options pour la nuit, on se retrouve vite à l’intersection de Mazunte, petite ville qu’on souhaitait voir... ainsi que Bahia San Augustin, où j’espérais faire de la plongée. Ces arrêts ont toujours été sur notre plan, mais on n’a plus l’énergie pour faire un détour de l’autoroute pour chercher un endroit en boondocking... et si on s’y arrête, c’est pour plus d’une journée. On n’aurait plus l’option de rattraper One Life. Et les filles, tout comme Eric, n’ont plus tant envie d’aller faire de la plongée, si cela veut dire qu’elles auront encore chaud tout le reste de la journée... Ok, ok, on est 6 et je suis la seule à bien vivre avec cette chaleur!  Il faut retrouver un peu de fraicheur pour le bien-être de tous; ainsi que pour celui de Luna qui nous inquiète de plus en plus...

Eric me lance : « Je tourne ici pour la 175 vers Oaxaca ». 

Non, on ne peut pas mettre un X sur le Chiapas... d’autant plus qu’on pourrait enfin voyager un peu avec des amis. Mais, je n’ai plus de nouvelles de One Life, on n’est donc certain de rien. Je n'ai pas non plus de nouvelles d'Hakuna Matata.  Toutefois, la 175 ne m’inspire pas du tout, avec sa route en montagne sinueuse. Je ne suis pas prête à affronter ces courbes aujourd’hui.

Devant mon hésitation, Eric ajoute :

« Alors, je continue et on s’en va dans le Chiapas! »  Mais, on souhaitait aussi voir Oaxaca, parait-il que c’est la ville à voir au Mexique... Et Florane, tout comme moi, on rêvait de voir les papillons monarques, qu'on aurait pu aller voir par la suite...

Mais, Eric a déjà passé l’intersection et est bien décidé à poursuivre sa route, vers Salina Cruz.

Eric arrête-toi s’il te plait... Après avoir répété plusieurs fois ma demande, Eric s’arrête en bordure de la route. On sort à l’extérieur discuter. Il fait extrêmement chaud et Bleu Nomade nous lance davantage de chaleur.

Dans ma tête, tout se chamboule. Comme si ma vie en dépendait. Déchirée... encore une fois, c’est comme ça que je me sens. Et étonnamment, Eric et moi, on n’a jamais le même feeling. Aller tout droit ou tourner? Je pense à ce qu’on avait planifié, aux endroits rêvés, aux souhaits de chacune de mes filles qui diffèrent d’une à l’autre, à mon père, à ma famille, à mes amis, à la fatigue d’Eric, à notre cher autobus qui nous donne bien des maux de tête, au temps qui passe beaucoup trop vite... Florane pleure parce qu’elle veut qu’on aille vers Oaxaca; Alixia me rappelle calmement qu’il n’y a pas de mauvaises décisions, dans tous les cas, on va voir de belles choses, mais il faut prendre une décision. Pour le moment, je prends la décision de faire le diner. On pourrait même dormir là, sur le bord de la route, on a déjà vu pire pour la nuit... Eric me lance un de ces regards. Si ce n’était pas le gars le plus patient de la terre, ce ne serait pas seulement ces yeux qui me démontreraient toute son exaspération.

Ok, on continue vers Salina Cruz; pour la seule et simple raison qu’on a un endroit où dormir dans environ 3 heures de route, alors que si l’on prend la 175, on ne sait pas trop où l’on pourra s’arrêter et on ne veut surtout pas circuler à la noirceur.

Tout le reste de l’après-midi se passe dans le plus grand silence, avec comme bruit de fond le moteur de l’autobus. Vers 16h, on prend la petite route de terre qui mène à Playa Brazil, juste à côté de Salina Cruz. On se stationne près de la mer, pour une dernière nuit sur le bord du Pacifique. En sortant, le vent et le froid nous surprennent. Plus aucune trace d’humidité ici! Les filles en sont ravies, mais après une dizaine de minutes, Florane rentre dans l’autobus en me mentionnant qu’elle ne se sent pas très bien. Le changement de température est trop intense.

Pour la première fois depuis plus de 2 mois, le souper se prend à l’intérieur; on est si bien dans notre autobus lorsque c’est frais dehors. On profite d’un ultime coucher du soleil... alors qu’il disparait derrière les dunes de sable et non dans l’océan. L’endroit, avec les montagnes de part et d’autre nous rappelle San Carlos, qu’on a tant aimé... notre premier arrêt au Mexique sur le bord de l'eau, avec la si belle gang de Pinocchio!

Pour une rare fois depuis longtemps, les couvertures sont nécessaires pour la nuit; ça aussi, ça fait du bien! En espérant que la nuit soit récupératrice. Demain, une longue route nous attend, on entre au Chiapas!

Et c'est un départ!

Wow, ça c'est une belle route!

La route devient plus étroite, mais elle est tout de même belle!

Et maintenant, il faut se rendre à notre spot dodo!

Bleu Nomade, une dernière fois sur le bord du Pacifique!

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