33e fin de semaine : 25 juillet - On a notre frigo, MAIS il n’entre pas dans son trou!

Une autre journée à l'autobus

La saga du frigo se poursuit.

On a commandé notre frigo à la fin février. On nous a alors mentionné que l’on devrait le recevoir au plus tard à la mi-avril.

Début mai, on appelle pour avoir des nouvelles. Oh... c’est que tout a changé depuis le mois de mars et les délais ne cessent de s’allonger. Ok, mais, nous on a commandé en février.

La dame nous informe que notre frigo n’est même pas dans le calendrier de production de mai, il sera probablement dans celui de juin. On fait d’autres démarches. Mais, le frigo qu’on souhaite avoir n’est pas disponible nulle part. On doit donc prendre notre mal en patience. Eric demande les dimensions exactes du frigo, car les travaux, eux, doivent continuer dans l’autobus et le frigo a un impact sur tout le reste. Dimensions qu’elle lui donne avec plaisir.

Début juin, on a la confirmation que notre frigo est dans le calendrier de production. Mais, sera-t-il produit au début ou à la fin du mois, ça demeure un mystère. Ensuite, il faut calculer 2 semaines de livraison, puisqu’il part de la Colombie-Britannique.

On rappelle mi-juin. Toujours pas de nouvelle du frigo. Début juillet même chose. Je sais, on est en pleine pandémie. Ça ne va pas bien dans l’Ouest canadien. À tout cela, s’ajoutent les feux de forêt. Mais, quand même... Ça fait maintenant plus de 4 mois qu’on a commandé ce frigo.

Je sais, je sais, mon petit malheur de ne pas recevoir mon frigo est tout petit à côté de ce que bien des gens vivent...

Le 19 juillet, Eric trouve ce fameux frigo du côté de Québec. Ils en ont un qui vient tout juste d’arriver. Eurêka! Mais, Québec, c’est tout de même plus de 2 heures de route.

Eric avec son éternelle zénitude me confirme qu’il va aller le chercher sans problème. Il travaille de soir, il pourra donc partir tôt le matin et aller travailler ensuite. Il fait donc un aller-retour et met la main sur ce frigo! Il arrive à l’heure pour travailler et il devra même rester plus tard, jusqu’à 4-5 heures du matin. Je ne sais pas comment il fait.
 
Pendant ce temps, l’installation du propane est censée se faire. Le rendez-vous était le 19 juillet, c’est pour cette raison qu’on s’est dépêchés à terminer la peinture et qu’on a seulement mis le primer sur les côtés. Et voilà que le 23, l’installation n’a toujours pas été faite. Les pièces n’ont pas encore été livrées. On va donc rechercher l’autobus, sans que le propane soit installé. On a le frigo, mais pas le propane. Les fils se touchent dans ma tête. Je suis tannée et j’ai l’impression qu’on n’aboutit à rien. C’est l’été et on ne profite pas des belles journées.
 
Je prends donc la décision que samedi, c’est congé! On va passer la journée avec nos amis qui vivent dans un petit paradis pour faire le plein d’énergie positive!
 
Dimanche, on part à l’autobus, avec Alixia pour installer le frigo. C’est notre seule mission du jour. Ça ne devrait pas être trop long! Enfin! On attend ce moment depuis si longtemps. On pourra ensuite construire l’autre mur de bois. Bref, on est de bonne humeur!
 
On monte le frigo dans l’autobus. C’est lourd! Mais, on est forte, Ali et moi! (Avec Eric de l’autre côté, bien sûr!)
Et... on re-mesure le frigo... Et, arhh. Il n’entre pas dans le trou! 
Un frigo... mais qui n'entre pas dans son trou!
Une bande de métal entoure le frigo afin qu’il puisse être vissé dans les murs. Et c’est fameuse bande de métal n’était pas calculé dans les dimensions. Eric s’était laissé un jeu d’1 ½ pouces, mais il nous manque un autre pouce. Eric me fascine. Il demeure toujours silencieux, observe, analyse. « Bon, on va déplacer les lits. »
 
Moi, c’est plutôt un tourbillon dans ma tête. On a tout calculé et analysé la grandeur de chaque espace. L’espace-lit des filles est le plus petit possible pour que nos filles puissent se coucher sans avoir à se plier les jambes. Il en est de même avec l’espace de la salle de bain. On s’est assis sur le bol de toilette pour être certain qu’on n’avait pas les genoux dans le mur... Moi, j’ai de petites jambes, il n’y en a pas de problème, mais Eric, lui, il est grand. Charline aussi. Et nos filles n’ont pas fini de grandir. Bien sûr, on ne passera pas notre vie sur la toilette... mais il faut tout de même y aller chaque jour! Pour moi, c’est la fin du monde. C’est surtout la fin du monde de devoir dévisser les lits et déplacer le tout. (Dans ma tempête intérieure, je me dis tout de même que c’est une bonne chose qu’Eric ait tout construit lui-même de façon à pouvoir tout déplacer relativement facilement.)
 
Alixia me dit d’être positive. « ce n’est pas grave, maman! » Elle me sort les phrases que je dis habituellement. C’est moi qui suis positive normalement, qui fait confiance en la vie...

Je sors à l’extérieur, c’est mieux pour tout le monde, sinon j’ai l’impression que je vais exploser. Encore une fois, je me répète que ce n’est pas la fin du monde, qu’on n’est pas obligés de modifier un autobus. Il n’y en a pas de problème, on est en santé, il fait beau, la vie est belle. Mais, bon, quand les fils se touchent, les fils se touchent. Alors, je respire! Et pendant ce temps-là, Eric et Alixia dévissent, déplacent les lits et vissent à nouveau.

Je reviens une heure plus tard, Eric termine de revisser les lits.
Dévisse et re-visse...


Tadam! Il n'y a pas de problème que des solutions... Le frigo est maintenant à sa place!

Alixia et moi, on peut commencer le mur qui permet de cacher le côté du frigo.

Eric installe les différents morceaux de bois pour qu’il puisse fixer le frigo par la suite.

Un autre mur en préparation

La journée se termine à tout le moins avec un nouveau mur et la bonne humeur revient.

Un frigo à sa place et un nouveau mur.

 

Je ne peux m’empêcher de penser à la petite Alixia de 5 ans qui, dans son siège d’auto, m’avait dit un jour, au retour de l’une de nos nombreuses visites de voilier : « je ne sais pas pourquoi on visite des voiliers chaque fin de semaine, on n’en achètera jamais. » J'avais trouvé son discours bien négatif pour une si petite fille. Il faut dire qu'on passait effectivement beaucoup de temps aux douanes pour aller visiter des voiliers du côté américain du lac Champlain. Je lui avais alors répété qu’il fallait être positif, qu’on finirait par trouver un voilier pour nous. Que parfois, c’était long, que ça ne fonctionnait pas comme on le souhaitait, qu’on attendait une éternité, mais qu’un jour, on réussirait à toucher du bout des doigts notre rêve. C'est effectivement, ce qui s'est passé. Dix ans plus tard, je la trouve étonnamment positive dans ce projet ardu de conversion d’autobus. Nos enfants grandissent vite... en sagesse et en beauté. Même si, par moment, ce projet de conversion d’autobus me décourage, la détermination de mes filles, elle, m’émerveille. Peut-être qu'à travers les années, les projets un peu fou, on a réussi à leur léguer quelque chose de bien particulier...


Commentaires

Instagram

Articles les plus consultés