23 au 25 juin 2023: Bleu Nomade sort de sa zone de confort... et participe à l'Overland Fest du groupe Sur les routes des amériques

Quand Bleu Nomade se fait des amis de toutes sortes!

 Pendant longtemps, on a dit qu’on était un peu sauvage… Cependant, durant notre annéeen voilier, on a réalisé que ce n’était pas du tout le cas, car on était tellement heureux de croiser d’autres humains, sur un quai, ou sur une ile… ou n’importe où! En fait, on est simplement solitaires. On aime rencontrer des gens à petite dose, prendre le temps d’avoir un échange réel. Donc, les lieux bondés de gens, très peu pour nous!

Alors, un rassemblement de motorisé, ça ne nous parlait pas beaucoup. Toutefois, celui organisé par le groupe Facebook de Sur les routes des Amériques avait une signification quelque peu différente. Ce groupe nous a été si précieux dans la planification  de notre année sur la route, ainsi que tout au long de notre voyage. Une partie de nous avait donc envie de joindre à ce rassemblement...

On a réservé notre place pour l'Overland Fest, sans être toutefois convaincus que c’était une bonne idée. Une partie de moi n’avait pas du tout envie de se retrouver avec plus de 200 autres véhicules, mais en même temps, je me disais que c’était peut-être une bonne idée, pour tous les 6, de sortir un peu de notre zone de confort…

Et voilà que le jour du rassemblement arrive, la chaleur nous incite plutôt à rester sur le bord de notre piscine plutôt que de nous entasser à 6, dans notre autobus. Pourtant, je sais qu’on doit y aller. Parce qu’on a réservé, bien sûr. Mais aussi, parce que, malgré mes appréhensions par rapport au grand nombre de personnes sur place, j’ai l’impression qu’un « bain » de voyageurs nous fera du bien. J’ai aussi beaucoup d’admiration pour le fondateur du groupe, ainsi que sa famille. D’ailleurs, ce sont leurs images, qui nous ont permis, en particulier à Charline et moi, de prendre conscience (et d'accepter!) qu’un trip terrestre puisse être aussi extraordinaire qu’un trip en voilier. En plus, ce groupe nous a été tellement utile durant notre année sur la route. Un groupe avec des gens respectueux qui s’entraident au jour le jour et qui permet à chacun d’aller au bout de ses rêves. Il y a aussi beaucoup de bon dans les réseaux sociaux, lorsqu’on dépasse l’image Instagram!

Bref, on est sur la route. avec Luna qui jappe à intervalle régulier, car elle ne comprend pas pourquoi on est à nouveau dans l’autobus, elle qui apprécie tellement avoir à nouveau une maison stable.

On est tous un peu mitigés par rapport à l’idée d’aller dans un grand champ rempli de vr… il me semble que ça serait tellement plus excitant de se rendre vers une nouvelle destination, une forêt, des montagnes, un bord de mer. En même temps, je me dis que pour vivre des choses différentes, il faut faire des choix différents. Et notre réflexion concernant notre année sur la route est qu’on n’a clairement pas fait suffisamment de rencontres. Peut-être faut-il modifier nos réflexes qui nous poussent toujours vers des endroits isolés? Disons que cet événement est diamétralement opposé à nos choix habituels!

Vers 16 h, on aperçoit enfin le champ avec les nombreux véhicules. Effectivement, les VR sont nombreux, mais, l’espace est immense. Ça ira. À travers les jappements de Luna, on finit par comprendre où l’on doit se rendre.

Parfait! On se stationne à côté de la grande fifth wheel de FullMoonFamily, qu’on connait de nom, mais qu’on ne connait pas vraiment. En fait, on a converti notre autobus presque en même temps qu’eux, mais ils ont eu le temps de faire deux autres conversions par la suite! On les salue, Sam visite notre autobus, et on va visiter leur très belle grande « maison ». Bon, la glace est brisée. On a déjà parlé à deux humains!

On va marcher à 6, question de se dégourdir les jambes. On croise Sylvain et Lyne, ce charmant couple qu’on a rencontré au jour de l’an à Mélaque. Eux, avec leur personnalité flamboyante, connaissent tout le monde… ou bien tout le monde les connait, selon l’angle de vue. Et ils nous présentent à leurs nouveaux amis qui eux sont entourés d’ados! Des ados sur la route! On n’y croyait plus.

Et voilà, le weekend était lancé. Et nos filles sont disparues pour toutes les journées à venir.

Aucun cellulaire, aucun écran; l’humain est tellement plus intéressant. Les filles ne sont pas restées dans leur lit, à part pour la nuit (fiou!), elles sont parties tôt et revenues tard, mais elles sont tout de même revenues au bercail pour partager les repas avec nous.

Et nous, aussi, on a fait des rencontres en or avec des personnes passionnées et passionnantes. On a échangé avec des gens si différents, mais tous ayant le gout commun de la découverte et d’une vie différente de celle liée au 9 à 5. Des gens qui vivent dans des bus, gros ou petits, des motorisés immenses, d’autres, tout petits, des anciens véhicules de guerre, des vans ou encore des dodge caravan, et peu importe le véhicule; l’important est qu’il nous amène du point A au point B. On a jasé avec des familles, des couples et des gens qui voyagent en solitaire, certains qui ont d’abord découvert le monde en sac à dos, d’autres en vélo, parfois aussi en bateau; tous des individus avec un passé différent, et toujours intéressant..

À travers tous ces moments, on a même eu la chance de retrouver Pakem… Pakem, ce sont Pascal, Émilie, Constance et Ophélie. Une famille si adorable qui avait surgi dans le plus beau des vignobles après qu’Eric ait reçu un coup de poing en plein visage. Comme si, lorsque le pire arrive, la vie t’envoie un baume. On avait passé une soirée et un matin si agréables à échanger avec eux… et on était certains de les recroiser sur la route, mais notre cadence respective a fait en sorte qu’on ne s’est jamais revus… Il fallait venir à St-Nicolas pour avoir le bonheur d’échanger à nouveau avec eux. Retrouver une famille de voyageurs, ça n’a pas de prix!

Bref, tout ça, ç’a été extraordinaire et… épuisant (on n’est pas habitués d’avoir des contacts sociaux si intenses, je dirais même denses); mais ç’a été surtout rafraichissant! Eh oui, rafraichissant même à travers toute cette chaleur et cette humidité!

Il y a 6 ans, j’avais eu le choc du retour, entre autres à cause des bacs de poubelles de la banlieue! (oui, je sais, c’est un peu étrange…) Je trouvais pathétique ce mouvement coordonné de tous les habitants de ma ville pour amener les poubelles au chemin… Cette vie linéaire, où on n’a même pas besoin de réfléchir aux déchets qu’on produit, car tout disparait miraculeusement, en même temps! (Alors qu’on avait vécu au gré du vent durant un an, que chaque journée nous réservait son lot de surprises, et qu’on avait aussi si souvent voyagé avec nos poubelles!) 6 ans plus tard, je reviens avec moins de résistance et une vision plus sereine. Il y a effectivement plein de positifs à notre société bien organisée. Mais, dans ce geste d’aller porter les poubelles toute notre vie le même jour, à la même heure… il y a quelque chose qui porte à réflexion. Voulons-nous que l’ensemble de notre existence soit coordonné à ce point? Peut-être que oui, peut-être que non. Chose certaine, ici, dans ce rassemblement, il y a autant de façons de vivre et de voyager que d’individus ou presque, et ça fait du bien à ma tête de voir toutes cette diversité.

Évidemment, le voyage n’est pas fait pour tout le monde, mais le mouvement, je crois, est bénéfique à tous et toutes. Ce mouvement peut aussi se produire chez nous, à travers toutes sortes de rencontres, d’expériences; mais ce mouvement doit être présent pour ouvrir notre esprit, pour prendre conscience que la vie peut se vivre de toutes sortes de façons… et qu’il faut, aussi, avoir confiance, faire un pas, et un autre, et aller vers l’autre. Car, l’autre peut nous apporter tellement. Et ce, même s’il est différent de nous.  Ce premier pas me rappelle une histoire lue… je ne me rappelle plus où. Cette histoire parle d’un homme qui attend sur sa galerie que le brouillard disparaisse…

Lorsque le brouillard nous entoure, on peut décider d’attendre qu’il se dissipe pour avancer. Pourtant, lorsqu’on fait un pas, on remarque qu’on voit toujours devant soi, et ce, même si le brouillard demeure. Alors, pourquoi attendre? On peut se mettre en mouvement dès maintenant, et à force d’avancer le chemin s’éclaircira devant nous. Peut-être aurons-nous une vision limitée, mais on réalise vite qu’on n’a pas besoin de voir si loin pour avancer doucement.

Ce rassemblement me paraissait un peu comme un immense brouillard. Et voilà que tous les 6, on a fait un pas vers l’avant, en observant ce qui se passait autour de nous. Et tous les 6, on a vécu des journées extraordinaires, fait des rencontres dont on se souviendra longtemps.

Alors, parfois, il faut oser faire ce que notre petite voix intérieure nous dicte, même si cela nous pousse hors de notre zone de confort, même si cela semble incongru sur le moment.

Merci à RemTurgeon pour l’organisation de ce bel événement, qui regroupe une telle diversité de voyageurs. La différence nourrit, elle est précieuse. Surtout à l’ère des algorithmes qui tend à nous renvoyer une seule et unique image… La diversité humaine est bien plus extraordinaire que toutes les technologies! 

Première soirée avec le soleil qui disparait derrière le grand nombre de vans! 

Bon été! Bon mouvement!

Lorsque les orages laissent derrière eux de beaux nuages et une délicate arc-en-ciel!

Des véhicules de tous genres!

Oui, oui, il y a encore des ados qui voyagent!




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