Les vagues de la vie, ou pourquoi on doit tous apprendre à surfer, au sens propre ou figuré...
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Une vague à la fois! |
À ce moment, je n’avais aucune attente. Seulement affronter avec
zénitude les vagues de l’océan. Lorsque je dis qu’on a surfé, cela ne veut pas
nécessairement dire qu’on a réellement réussi à se lever sur notre planche. Cela veut simplement dire qu’on a tenté tant bien que mal de tenir debout une fraction de seconde pendant
qu’une vague nous prend.
Et puis à la Lancha près de Punta de Mita, on a réussi davantage; ainsi qu’à Barrade Navidad.
À la Ticla, j’ai pris des bouillons et des bouillons, les vagues
étaient si grosses et puissantes
que l’une d’entre elles a même fragilisé une
de nos planches. C’est normal, ici, de casser des planches, même celles en fibre
de verre. Ça fait partie des risques qui augmentent l’adrénaline associée au plaisir
de jouer dans le terrain des pros! Adrénaline que je ne recherche
aucunement... mais qui vient titiller certaines de mes filles!
On a ensuite surfé à Nexpa, alors qu’exceptionnellement, il
y avait des vagues de débutants.
Et nous sommes finalement arrivés à La Saladita. On dit que
c’est le meilleur endroit au monde pour apprendre à surfer. On a d’abord été étonnés de voir la quantité de gens.
Mais, ici, malgré l’achalandage constant sur l'eau, j’ai compris certaines choses sur les vagues... qui nous enseignent aussi
sur la vie!
Parfois, on cesse de pagayer, alors qu’on peut continuer de
toutes nos forces et peut-être réussir à prendre cette vague qui ne semblait
pas avoir suffisamment de puissance. Parfois, c’est effectivement le cas, et on
travaille pour rien, mais parfois, on a le déclic, et on réalise que la vague s’accélère
et qu’en fait c’est le moment parfait pour se lever sur notre planche.
Parfois, on n’est pas placé à la bonne place et on se dit :
oh, mon Dieu, elle va se briser sur moi!!
On tente tant bien que mal de se caler dans l’eau,
ou on ne réagit pas assez vite et effectivement la vague se brise sur nous,
nous entrainant dans le fond de l’eau ou nous faisant tournoyer en prenant
quelques bouillons au passage... mais j’ai réalisé qu’on peut aussi se cramponner
à notre planche, en surveillant la vague derrière soi et en restant bien droit.
En se brisant, elle nous entraine avec nous avec toute sa puissance et l’on
peut ensuite se lever et terminer la vague en pratiquant notre équilibre.
Toutefois, lorsque j’ai finalement compris où il fallait se placer pour prendre la vague, juste un peu avant qu’elle se brise, et que j’ai pu pour une fois me lever avec toute la puissance de celle-ci, j’ai eu l’impression que toutes les autres fois où je me suis levée dans le « blanc » de la vague, n’étaient pas de « vraies » fois... Et j’ai alors été déçue de toutes ces fois... Et pourtant... C’est aussi ça la vie.
Affronter les vagues, tournoyer avec elles...
comprendre aussi qu’il est possible qu’elle nous amène tout au fond de l’eau,
mais qu’on remontera ensuite à la surface. Il faudra bien sûr surveiller les
autres vagues qui arrivent, une vague arrive rarement seule; se préparer à
affronter les autres tourbillons, ou encore tourner le dos à la prochaine vague,
tout en surveillant derrière soi et accepter qu’elle nous prenne avec toute sa puissance. Avoir confiance que même si elle se casse sur nous, si on est bien placé derrière notre planche, on réussira à surfer sur elle. En fait, même si l’on
demeure couché sur sa planche, ça reste un exploit d’y demeurer tout
simplement. Attendre quelques secondes, le bon moment pour soi, et se lever
tout en conservant son équilibre. Accepter que cela dure 2-3 secondes, parfois
moins, parfois beaucoup plus... Accepter
aussi qu’il soit possible de tomber ensuite dans les rochers, se faire mal un
peu, quelques coupures, des égratignures. Malgré la douleur soudaine, on devra
vite regagner notre planche, pagayer avec vigueur pour s’éloigner des vagues qui
se brisent, et enfin trouver un endroit avec une petite accalmie pour reprendre
ses esprits, retrouver un peu d’énergie, avant de retourner dans les vagues.
Le surf, c’est un peu comme la vie. On ne sait jamais comment
sera la prochaine vague. Mais, on sait qu’il y en aura toujours. Elles
peuvent être excitantes, exaltantes, apporter le plus grand des bonheurs lorsqu’on
réussit à surfer avec elle, mais elles peuvent aussi être terrifiantes.
Toutefois, même celles qui nous effraient, demeurent en fait
qu’un amoncellement d’eau. Et cette eau, on peut toujours choisir comment on l’affronte.
On peut ramer un peu sur le côté et l’éviter. On peut alors l’admirer dans
toute sa grandeur, en se disant qu’on n’est pas prêt à ça, pas encore... D’autres
moments, lorsqu’elle se forme, il est trop tard pour l’éviter. Peut-être
étions-nous distraits, par le lever du soleil ou par n’importe quoi d’autre...
ou peut-être s’est-elle réellement formée à la dernière minute?! On peut alors être
surpris en la traversant sans problème, alors qu’elle passe sans se casser;
elle se cassera quelques mètres plus loin!
On peut aussi décider de pagayer de toutes ses forces et se trouver
exactement au bon endroit pour surfer avec la puissance de la vague, juste
à côté de l’endroit où elle se brise... Et d’autres fois, on n’a pas le choix
de l’affronter... Mais peu importe, qu’on lui tourne le dos ou non, une chose
est certaine, on réussira toujours à remonter à la surface et, dans le meilleur
des cas, on surfera sur son dos, couché ou debout... et on finira par trouver
notre équilibre... Et les vagues continueront, encore et encore. Plus ou moins
rapprochées selon l’état de la mer, selon l’endroit où l’on se trouve.
Une vague à la fois.
Il suffit d’accepter qu’elles seront toujours là, accepter
de les affronter une à la fois...
mais surtout d’y prendre plaisir...
même si l’on sait que certaines ne nous laisseront pas
totalement indemnes.
Cynthia
Quelles belles réflexions. Le surf, ça fait peur souvent… comme la vie.
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